
viij P R E F A C E .
8c la difpofition de cet ouvrage, nous n'euffions pas eu principalement en v u e , la plu«
grande commodité de ceux auxquels l’ufage en eft deftiné.
A la fin d e . l’ouvrage même on trouvera un tableau général préfentant tous les genres
mentionnés dans cet ouvrage, & difpofés félon l’ordre des rapports naturels les plus reconnus,
afin que ceux qui favent apprécier ces belles connoiiïances, puifient juger de l’état
où elles font aétuellement, & des progrès qu’il leur refie à faire pour acquérir le fondement
& toute l’étendue dont elles font fufceptibles.
Comme à melure que nous travaillons, les découvertes fe multiplient, que nos cônnoif-
fances propres augmentent prefque proportionellement à la durée de nos travaux, & qu’il
réfulte des circonftances où nous nous trouvons, que nous pofledons maintenant un grand
nombre de plantes que nous ne connoiflions pas lorfque nous avons été obligé d’en traiter
dans notre Didionnaire ; le nouvel ouvrage que nous publions aduellement offrira des augmentations
nombreufes, 8c en outre la correction de plufieurs erreurs qui nous ont échappées
dans l’expofition des caradères foit génériques, foit fpécifiques. Nous ne donnons ici fous
chaque genre, que le tableau des efpèces en renvoyant pour leur defcription & leur fyno-
nymie générale à notre Didronnaire même où nous en avons fait l’expolition ; & pour les
efpèces oubliées ou nouvellement découvertes , au Supplément qui doit terminer ce grand
ouvrage. Cependant Iorfqu’ une plante très - rare ou même qui étoit nouvelle au moment où
nous l’avons décrite, aura été figurée depuis la publication que nous en avons faite; alors
nous citons ici cette figure, fans donner aucune autre fynonymie à l'on égard.
Les Botaniftes inftruits qui auront occafion, par des travaux fuivis, de fe former une jufle
idée de l’étendue de nos recherches pour contribuer aux progrès d’une fcience que nous aimons
infiniment, daigneront furement nous accorder leur eflime. Elle nous dédommagera
amplement de toutes les peines que nous nous fommes donnés 8c que nous ne céderons de
prendre pour l’avancement de la Botanique, autant que nos moyens 8c nos facultés nous le
permettront. Elle nous dédommagera auflî des traits envenimés que l’on a injuflement lancés
contre nous, 8c defquels nous croyons ne devoir autrement nous venger,, qu'en engageant
tous nos Iedeurs d’en prendre eux-mêmes connoifïànce.
C’eft pourquoi nous les prions inflamment de fe donner la peine de lire la Préface du fécond
Fafcicule de l’ouvrage de M. Smith , qui a pour titre : Pla.ma.rum icônes haEtenus ineditæ ; de
lire enfuite l’avertiffement placé en tête du troifième vol. de notre Did, de Botanique, 8c
de juger eux-mêmes fi nous avons obtenu de cet auteur la juftice qui nous efi due : enfin de
juger fi l’un des deux auteurs, aveuglé par une prévention peu honorable, a eu la foibleffe
d’éprouver quelque fentiment d’envie ; quel eft celui des deux qui eft véritablement dans çq
cas ; 8c quel efl celui qui pouvoit avoir des motifs pour y être*
INTRODUCTION.
I N T R O D U C T I O N .
X i A Botanique efl la fcience qui embralfe la
connoiftknce générale ôc particulière des végétaux;
celle de leur nature, de leur organifation,
& du méchanifme de leurs développemens; celle
des rapports prochains ou éloignés qu’on remarque
entre les uns 8c les autres ; enfin celle des
formes infiniment variées de leurs différentes par
ties dans routes les efpèces qui exiflenc, de la
durée de chacune de ces efpèces, du temps de
fa floraifon , du fol Ôc du climat quelle habite,
8c des qualités qui lui fo t propres. Un des prin
cipaux objets de cette belle partie de l’Hiftoire Naturelle
efl furtoac la détermination bien précife des
efpèces, par l’indication des cara&êres conftans
qui les diftinguent les unes des autres. C ’eft: de
cette jufte décermination que dépend la principale
utilité de la fcience intéreffance donc il s’agit,
parce qu’elle a le précieux avantage d’affurer ï jamais
à l’homme routes les découvertes relatives
aux propriétés des plantes Ôc à leurs divers genres
d’utilité.
Or j on ne peut véritablement parvenir à la
connoilfance particulière des végétaux , c’eft-à-
dire, à la détermination bien exa&e des efpèces
obfervées, qu’en partageant lenfemb.’e des végé-_
taux connus en plufieurs fortes de divifions artificielles,
fubordonnées les unes aux autres, &
difpofées méthodiquement. Aulfi les naturaliftes
convaincus de la vérité de ce principe, ont j- ils
établi dans les diflributions méthodiques ou fyf-
tematiques qu ils ont publiées, trois fortes de divifions
principales dans chaque règne de la nature,
afin de faciliter par ce moyen la parfaite connoif-
fance des efpèces, qui efi: le vrai terme auquel on
doit chercher à parvenir : ces divifions font les
tlajjes, les ordres, 8c 1 es genres. Ce font en quel
Botanique. Tome I.
que forte des points de repos pour l’imagination
qui ne pourroic, fans eux, faifir toutes les portions
d’un règne entier, ni l’embraffer dans fon enfem-
ble. En outre, ces points de repos aident fingu-
lièrement pour l’intelligence des différens caractères
que l’on efl obligé d’employer pour parvenir
à lecablilfement de la diftinétion des efpèces ;
cara&ères les uns plus généraux, les autres plus
particuliers, & qui femblent auffi fubordonnés les
uns aux autres.
La moins générale des trois fortes de divifions
établies par les naturaliftes, celle qui conftitue ce
qu’on nomme les genres, en un mot celle qui
fous-divife les ordres 8c les clajfes ; eft afîurémenc
la plus importance à connoîcre, lorfqu’on étudie
quelque partie de l’Hiftoire Naturelle ; ou à bien
déterminer , lorfqu’on s’occupe des progrès de cette
fcience, foit en général, foie en particulier. Cette
importance eft fondée fur ce que c’eft cette même
forte de divifion qui influe le plus immédiatement
fur la connoilfance même des efpèces , & fur ce
que c’eft celle qui fixe les dénominations qui leur
font néceftairement appliquées.
Des genres.
Les genres [ généra ) font des affemblages particuliers
d’efpèces comprifes fous une dénomination
commune, liées toutes entr.’elles par les rapports
naturels les plus évidens, ôc réunies nécef-
fairetnent fous la confidérarion d’un cara&ère commun
bien circonfcric, choiji principalement dans
les parties de leur fruéfcification.
Si l’on donnoit un nom particulier à chacune
des plantes qui exiftent dans la nature, la prodi-
gieufe multiplicité des noms que l’on feruir cou*
b