Toute la superficie du sol est une couche sablonneuse sous une masse très-profonde
d’argile. Les Chênes maritimes y prennent un accroissement rapide, parce que
les racines fibreuses dont ils sont pourvus pendant l’adolescence, trouvent dans un
sable mobile la facilité de s’étendre dans tous lés sens F e t à mesure qu’ils parviennent
à l’âge adulte, les principales racines atteignent le fond argileux, d’où elles
reçoivent une nourriture qui entretient leur vigueur pendant plusieurs siècles. C’est
ainsi que ces arbres deviennent capables de résister aux efforts des vents impétueux,
et de supporter l’ardeur d’un soleil brûlant. Depuis la Virginie jusqu’à l’extrémité
de la Floride, le voyageur apperçoit souvent cet arbre isolé, conservant toute sa
vigueur dans un sol où les autres ne peuvent exister. Il n’est jamais endommagé par
les animaux ; et dans toutes les habitations situées dans la partie basse des deux Caro-
lines et de la Géorgie, les propriétaires le réservent pour servir d’abri aux bestiaux
pendant l’hiver, et les garantir de l’ardeur du soleil pendant l’été. Son feuillage
devient très-touffu et impénétrable aux rayons du soleil ; en sorte que l’ombrage
d’un seul arbre couvre souvent un espace de plus de trente toises. Son fruit toujours
très-abondant, est moins âpre que celui de plusieurs autres espèces. On assure
que les Sauvages delà Floride en retirent une huile qu’ils mêlent dans leurs alimens.
Il est recherché par les cochons et les animaux sauvages. Son bois est d’une excellente
qualité, et il est plus estimé que celui de toutes les autres espèces de Chênes
qui croissent dans l’Amérique Septentrionale. Dans le midi des Etats-Unis, on
l’emploie avec le plus grand avantage à la construction des navires, qui sont d’une
grande durée. On le coupe ordinairement vers la fin deTautomne> et il n’est employé
que trois mois après.
Le sol de la Basse-Caroline et de la Géorgie étant le même que celui des landes
de Bordeaux, le Chêne maritime mérite de fixer l’attention des Gouvememens
français et espagnol. Il offre un moyen de mettre en valeur les landes sablonneuses
qui bordent la Méditerranée et l’Océan.
La phrase de B a n i s t e r , le premier des auteurs qui ont connu cet arbre, peut
s’appliquer à des individus encore jeunes ; car ses feuilles sont entières dans l’âge
adulte. Il arrive aussi assez souvent que lorsqu’une branche vient à être coupée ou
rompue à cet âge, les rejetons qui naissent ensuite, produisent, dès la première
année, des feuilles sinuées et oblongues, comme dans les jeunes individus.
On peut reconnaître cet arbre dans les jardins d’Europe, à ses feuilles oblongues.
et luisantes, dont le pétiole et la nervure sont rougeâtres. Il se distingue aisément
du Chêne verd ( Q. ïlex L. ) , dont les feuilles sont opaques et d’un verd sombre.
C h ê n e verd de Caroline. I
i . Rameau adulte.
a. Rameau portant des fleurs mâles a.
Rameau avec des fleurs femelles b. |
Q u e r eu s virens.
i . Ramus adultus.
a. Ramus onustus floribus masculis a.
• Fe minéis b.
T A B. X I .
î . Plant d*un an. I i. Planta annicula.
a. Rameau d’un plant de deux ans. | a. Ramus plantas biennis.
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