bre's les étranglent ou les assomment pour en manger la chair. — Les Colons, eux
mêmes, leur font la guerre, parceque leur peau est propre a faire des bottes, des couvertures
des selles, des portemanteaux etc., apres avoir été préparée avec une terre
noire ou ferrugineuse. Mr. de S p ix nous raconte, qu’un jour, passant dans l’épaisseur
d’une sombre forêt, accompagné de sa suite ( tro p a) , il s’approcha d’un arbre
d’où pendoit, la tête renversée, un Boa énorme: 6t-N os mulets, dit-il, après l’avoir
remarqué, saisis de terreur, prirent la fuite, et n’ayant pu parvenir a les arrêter, lequel
accident nous empêcha de le tuer.” Les B oas aiment les lieux marécageux, principalement
ceux où il y a .des palmiers ou de petites rivières, sur le rivage desquelles on les
trouve fréquemment dans l’intérieur du Brésil. Ils s’accrochent par la queue a un arbre
«t attendent dans cette attitude des cerfs et même des mulets qu’ils dévorent a leur passage.
Les hommes qui composent une caravanne, font beaucoup de bruit lorsqu’ils passent
une petite riviere dans l’intérieur du pays, et par ce moyen ils chassent ces terribles
ennemis. Quelquefois ces serpèns dorment, exposés au soleil, dans une position très
légère. — Un homme qui a observé un combat entre un de ses camarades et ce robuste
animal, racontoit a nos naturalistes, que voyant un grand Boa, son courageux
ami, rampant par terre, le couteau a la main, parvint a lui monter sur le dos et
a le frapper de plusieurs coups. Le serpent, se sentant blessé, s’enfuit rapidement
dans l’eau, et son ennemi resté sur l’animal y fu t entraîné jusqu’au fond, où sans
doute il seroit péri, s’il avoit tardé de venir a son secours, et enfin de tuer le serpent
par leurs efforts réunis. Le X ip h o s om e > qui fait le sujet de cet article, a le corps
d’un pâle brun noirâtre, a ses côtés même des taches grandes et noires, qui se
rapprochent sur le milieu du dos et de la queue, et où elles sont bordées de jaunâtre;
toute la partie inférieure de l’animal est d’un blanc, jaunâtre et ornée en même temps
de nombreuses taches noirâtres, excepté la gorge, qui est d’un jaune pâle et sans taches.
On remarque derrière les yeux a chaque côté de la tête deux lignes droites, noires, et
bordées de jaunâtre, ainsi que sur la tête, où elles sont plus irregulieres et plus pâles.
Les taches noires aux côtés de la queue un peu longue et au bout aigue, sont presque rondes.
Cette espèce très rare ne paroit pas parvenir à une grandeur considérable, et se trouve
dans les eaux de la riviere S o lim Ô en s.