
v u e ni; h vi t d u k o m p ir a -jam m a .
E ^ M | ° us nous étions proposés de faire l’ascension du Kompira-Jamma, un des pics les plus élevés de cette contrée. Cette course est charmante. On nous fait traverser
pays bien cultivé' et à chaque repos de jolis points de vue nous dédommagent amplement de la fatigue d’une ascension plus pénible par suite du pitoyable
élat des 10ules failes dun semis de cailloux que le temps métamorphosera peut-être en macadam, qu’à cause des difficultés de la montée qui n’est pas des plus
rigj raides. La récolte n’avait pas encore eu lieu;; nous, vimes de magnifiques champs de riz. dont la qualité est dit-on supérieure à celui des Indes, des champs de millet
de bouquette, de froment, d’obis (pommes de terre indigènes) efrfe’La culture est très soignée e t la récolte promettait d’être abondante. On ensemence les champs sur raies,
quant au mode d'irrigation il est fort simple, partout nous vimes de grands réservoirs d’eau d’où l'écoulement se fait au moyen de tuyaux de bambous. Des réservoirs d’engrais
humain, qu’on utilise ici comme en Chine, sont taillés dans le roc à l’abri des rayons du soleil. — Avant d’arriver au sommet du Kompira nous fîmes une halte près d’un
temple de Sinto. Nos Japonnais allèrent faire leur compliment au Dieu, mais s’annoncèrent d’abord en tirant la cloche ou bien en frappant dans les mains Ils lui firent en partant
l’offrande de quelques menues pièces de cuivre. Je ne me souviens plus à quel Dieu ce temple était dédié; sûr est-il que j’y vis plusieures images, des figures atroces. J’y
remarquai entr’autres une assez mauvaisé peinture d’un cheval, qu’où me dit être un cadeau fait au Dieu si par avanture l’envie de monter à cheval lui prenait. Un peu au
dessus du temple se trouve un assez vaste plateau où nôtre déjeuner avait été préparé. On y avait dressé une tente pour nous mettre à l’abri des rayons du soleil.
Après avoir fait honneur au déjeuner nous allâmes visiter fe point culminant du Kompira d’où l’on jouit d’une vue très étendue. C’est un des plus magnifiques panoramas
qm Sê puissent voir. A ses pieds on a la ville et la baie de Nagasaki, pour horison la mer dont les cimes dentelées de srodiers coupent la ligne uniforme. Nous comptons
j ’usqu’à cinq baies les unes plus belles que les autres, celle de Sima-bara surtout que nous devions: aller visiter quelques jours plus tard. Du sommet du Kompira on peut se
faire une idée exacte de la structure du terrain et de la nature volcanique du sol. On dirait le champ de bataille des géants, des rochers entassés les uns sur les autres, Pélion
sur Ossa. Ces rochers à forme conique aux arêtes tranchées montrent rarement leurs squelettes nuds et sont presqu’entièrement couverts de verdure. Au sommet c’est une
espèce d'herbe ou de mousse d’un beau vert émeraude, parfois brûlée par lé soleil et prenant alors les chaudes teintes de l'ocre; leurs flancs sont couverts de futaies ou de
taillis, mais pour peu que la nature du sol le permette la culture s’en empare, pas le plus petit morceau de terrain ne reste en friche. Par ci par là quelques bouquets de
grands arbres s'élèvent majestueusement du milieu des taillis ou des champs. On nous fait remarquer des sapins, dès camphriers et des cèdres d'une taille colossale parmi lesquels
il y en avait à qui l'on accordait j ’usqu’à cinq siècles d’existence.