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 une étude également  agréable  et  intéreflànte.  L u i  fera-t-il  permis,  fons  craindre d’être  
 taxé  de  vanité,  d’avancer encore que  plufieurs  autres  avantages  très-importans  pour  la  
 Conchyliologie  réfulteront  probablement  de  cet  ouvrage?  I l   en  eft  un  au  moins  que  
 l ’on ne peut révoquer en doute,  c ’e ft que l ’on y   trouve,  reprélèntées au naturel, plufieurs  
 coquilles  rares  et  uniques,  que,  quelque  peine  que  l ’on  prenne,  quelque  dépenfe  que  
 l ’on fàffe,  on ne pourra jamais  raifonnablement fe  flatter de  raflembler dans un cabinet. 
 I c i   l ’auteur  croit devoir faire mention  des divers cabinets de Coquilles qui  font dans ce  
 royaume;  c ’eft un hommage qu’il demande la permiffion de  rendre à  leurs propriétaires,  
 à qui il eft redevable  en partie des plus beaux  fujets  qui enfichiffent  cet ouvrage. 
 A   l a   tête de ce catalogue,  la  fuperbe  collection  de Madame  la  Ducheffe Douairière  
 de  Portland  mérite  à jufte   titre  d’être  placée.  C ’éft  un  cabinet  immenfe,  qui  par  le  
 nombre,  la  rareté et  la perfection des  coquilles qu’il  renferme, par  les autres productions  
 marines dont  il eft  enrichi,  eft peut-être  unique  en  fon  genre.  Perfonne  n’ignore  que  
 la Duchefle  de  Portland  a   des  connoiflânces  fupérieures  dans  cette  partie  de  l ’hiftoire  
 naturelle,  et l ’on a une nouvelle preuve de ion goût et  de  fon. difcernement dans  l’ordre  
 admirable  fuivant  lequel  eft  arrangée  cette  collection  précieuie,  qu’elle  n’a   pu   former  
 qu’ à grands frais  et avec beaucoup de  temps. 
 P our  donner  une ju fte   idée  de  la  magnifique  collection de  Coquilles  qu’  a formée  
 Madame  la  Comtefle de  Bute,  il  faudrait  paflèr les bornes  que  notre  plan nous prefcrit.  
 Nous nous  contenterons de dire que prefque  toutes  les  chofes néceflàires pour compofer  
 un  cabinet parfait fe  trouvent rafîëmblées  dans  le  fien,  et que dans  la  diftribution  de  ce  
 qu’il  renferme l ’ordre  eft uni à  l’élégance d’une manière heureuib. 
 P e u   de  dames  fe  font  appliquées  plus  attentivement  ou  avec  plus  de  fuccès  à  
 cette branche  de l ’hiftoire naturelle,  que  Mademoifelle  Fordyce*.  Dans  fo  collection  
 vraiment  précieufe  tout  annonce  ce  foin  particulier  e t   ce  jufte   difcernement  fi  
 néceflàires pour  former un  riche  cabinet de Coquilles.  I l y  en a quelques unes  d’uniques  
 et beaucoup d’autres de l ’efpèce la plus  rare;  elles  font arrangées avec  tant  de  méthode  
 èt de  goût,  que l ’on  trouve à  la fois à   s’amufer e t  à  s’inftruire. 
 L e   bel affortiment que  forme  Madame  Héron -f-,  dénote  les  progrès  rapides  qu’elle  
 a   faits  dans  la  connoiflânce  des  Coquilles.  U n  fi  beau  commencement,  jo int  aux  
 difpofitions  heureufes  de  cette  dame  pour  une  étude  fi  agréable,  nous  promet  pour  la  
 fuite un  cabinet des  plus  intéreifons. 
 *   Fille de M. George Fordyce, Doéteur en Médecine, Eflex Street, dans le Strand. 
 +  Epoufe de M. Thomas Héron, Ecuyer, Chilham Caille, près de Cantorbéry. 
 M a d a m e 
 M A ô am e   Barclay* a  fait  auffi de  l ’étude des* Coquilles  fon  amufement  favori.  Sa  
 collection  eft  fir bien  clioifié,  e t   elle  eft  difpofée  avec  tant  ¿intelligence,  qu’on  doit  
 fuppofer à   çplle  qui  l’a  formée  une  connoilfonce  parfoite de  la  Conchyliologie. 
 ' O n  voit clairement le goût de Madame W a lk e r f ,   et  l’attention  q u ’elle donne à cette  
 branche de  l ’hiftoire naturelle,  par l ’acquifition  qu’elle a  foite  de  tant de  coquilles  rares  
 e t  parfoitement  confervées  qui enrichiflënt  fon cabinet.  L e s   connoiflânces profondes de  
 cette Dame,  fon  efprit  et fon difcernement ne permettent pas de douter que  fa  collection  
 ne  devienne  bientôt vraiment intéreflànte. 
 L e  cabinet de  feu le DoCteur Hunter eft vraiment magnifique, depuis qu’on y  a   réuni  
 cette belle  collection qui appartenoit autrefois  au Doéteur Fothergill.  I l  renferme  des  
 morceaux uniques,  et  d’autres  extrêmement  rares, en  foit  de  Coquilles,  d’Ourfins,, et de  
 Corallines.  Eflayer de donner une defcription même  imparfaite des différentes curiofités  
 qui  compofent  ce cabinet  immenfe,  c e   ferait  une  entreprife  auffi  difficile  que  déplacée  
 dans  cet ouvrage.  I l  fuffit d’y  avoir  fait  mention  d ’un  dépôt  où  font  raffemblés,  pour  
 l ’inftruCtion  e t  l ’admiration de ce  fiècle  et des  fiècles à venir, les  tréfors  les plus précieux  
 que  la  littérature,  l ’antiquitéJ,  l ’hiftoire  naturelle  et  l ’anatomie  puiffent  offrir;  d’un  
 cabinet  fupérieur de beaucoup  à  ceux  que  l ’on voit ordinairement  chez  des particuliers,  
 e t  qui  en immortalifont le nom de celui qui. l ’a   formé fait  en même  temps  le plus grand  
 honneur à fo patrie. 
 L ’H o lo ph y s iç ô n   du  Chevalier A ihton Lever §  offre la  plus  riche  et la plus  fuperbe  
 colleétion  en  ce genre qu’il y  ait peut-être  actuellement  dans  le   monde.  Ceux-mêmes  
 q u i ne l ’ont-vu  qu’à la hâte conviendront que  cet  éloge  n’eft point outré.  On y   trouve  
 une  grande  et  belle  fuite  de  Coquilles;  prefque  toutes  les  efpècès  d’oifeaux connuesj  
 beaucoup  d’autres  animaux  parfoitement  confervés  et  arrangés  élégamment  dans  des  
 cafés  ou  renfermés  dans  des  bocaux  d ’efprit  de  vin,  e t   une  quantité  prodigieufe  de  
 foffiles,  de  pétrifications  e t   de. curiofités  naturelles  e t   artificielles.  L a   vue  feule  peut  
 donner une  idée parfoite de l ’e ffet furprenant e t unique que  produifent  tant d’objets  rares  
 et précieux difpofés avec  un ordre  et une in telligence admirable. 
 I l   eft  impoffible dans un ouvrage auffi  peu étendu que celui-c i de décrire parfoitement  
 le  mufée  de  M .  Jean  Hunterj|,  ni  de  rendre  la  fenfotion  que  l’on  éprouve  en  le  
 voyant.  I l a  fellu un  temps  infini,  des peines  incroyables  pour  raflembler les morceaux 
 *   Epoufe de M. Jean Barclay, Cambridge Hcath, à Hackney. 
 t   Epoufe de M. Ifaac Walker, Ecuyer, Arno’s Grove, Southgatc, dans le Comté de Middlefex. 
 J  Le cabinet de médailles eft plus particulièrement digne de l’attention des curieux, et ne le cède peut-être à  
 aucun des plus célèbres cabinets de l’Europe. 
 § Hôtel de Leicefter.  ||  Leicefter-Square,  ' 
 E   choifis