Melastoma foliis longe petiolatis, subrotundo-cordatis, acumi-
natis, erosis, septemnerviis ; subtus incanis : calycis laciniis
subulatis : floribus majusculis, dodecandris.
F RUT E X elegans; human* altitudinis aut allior; ab ipsa basi
ramosus ; ramis cylindricis ad summitatem uti supra dicta partis,
hirsutis. Folia patula, longe petiolata, ampia, cordata, abrupte
acuteque acuminata, margine eroso - denticulata, septemnervia
et reticulata ; subtus candicantia et ad nervos villosa ; supra
glabriusctda. Corymbus terminalis, laxus; floribus pollicaribus,
pedicellatis, intermediis, sive dichotomalibus, subsessilibus. Calyx
campanulatus, laciniis sex subulatis, longitudine tubi. Petala
sex, primum dilute carnei, dein albi, patentes, obovales. Stamina
duodecim, filamenta alba. Antherse lute®, oblongse, basi sim-
plices. Ovarium totum inferum : stylus clavatus : stigma orbi-
culatum eo paulo latius, umbilicatum. Bacca globosa, majoris
cerasi magnitudine, laciniis stellatim coronata, atro-cserulea, sex-
locularis, polysperma.
Habitat in Antillis, praesertim in San-Domingo.
MELASTOME n i v é é .
Très - bel arbrisseau de six à huit pieds ( 20 décimètres ) de
hauteur, très-touffii, offrant un aspect blanchâtre par la couleur
de ses fleurs et le dessous de ses feuilles. Les jeunes
rameaux, les pétioles, les pédoncules et les calices, garnis de
poils longs.
Feuilles en coeur, longues de quatre à cinq pouces (12 centimètres),
terminées par une pointe aiguë, marquées sur les hords de dents
très-petites et inégales; vertes en dessus, parsemées de poils
courts et distincts; blanchâtres en dessous, réticulées, marquées
* Lamark., Encyclopédie, Tom. IV, pag. 42-
Melastoma patens. S w a r z . Flora occident., Tom .I, pag. 791.
M e la s tom a , Pl. XLIV.
de sept nervures saillantes qui s’étendent de la base au sommet
de la feuille, et parsemées de poils. Les trois inférieures naissent
quelquefois au-dessus de la base de la feuille.
Pétiole long d’un pouce ( 3 centimètres), grêle, marqué intérieurement
d’un léger sillon, couvert d’un duvet tomenteux blanchâtre
et parsemé de poils longs et rougeâtres,
C orymbe terminal, lâché, composé de fleurs longues d’un pouce (3 centimètres ), d abord couleur de chair, puis d’une belle
couleur blanche, sessiles ou pédicellées.
Calice presque en forme de cloche, tomenteux et pubescent en
dehors, à limbe partagé en six divisions linéaires, étalées et
marquées de cils sur les côtés.
Corolle : six pétales ouverts, de forme ovale, rétrécis inférieu-
rement, inégalement arrondis à leur sommet.
E tamines douze : filets blancs, droits : anthères oblongues, légèrement
arquées, d’une belle couleur jaune.
Pistil : ovaire infère : style droit, légèrement arqué au sommet,
stigmate charnu, ombiliqué.
Fru it : baie sphérique d’un bleu foncé, ombiliquée par les six
divisions du calice, persistantes et étalées ; divisée intérieurement
en six loges qui renferment un grand nombre de graines.
OBSERVATIONS.
Le Melastoma nivea a été décrit pour la première fois par M. De Lamark, à «la
page 42 du quatrième volume de l’Encyclopédie. Le professeur Swartz a trouvé cette
même plante aux Antilles, et l’a décrite sous le nom de Melastoma patens, à la pag. 791
de son Flora occidentalis.
Le Melastoma nivea est une plante superbe ; elle croît dans toutes les Antilles, et
paroît surtout être très-commune à Santo-Domingo, d’après le rapport qui m’en a été
fait par MM Turpin et Poiteau. Nous l’avons trouvée une seule fois à la Havane, entre
l’habitation du Rio Blanco et celle de Navio.
Il est à désirer que nous puissions nous procurer cette plante ; elle serviroit à
l’ornement de nos serres chaudes pendant l’hiver, par la beauté de ses fleurs, celle de
son feuillage, et par l’élégance de son port.