ê
PRÉFACE.
L ’o r d r e des Melastomacées établi par le célèbre de Jussieu
renferme neuf genres auxquels MM. Ruiz., Pavon et Swartz
ont ajouté plusieurs autres.
Ces plantes toutes exotiques étant difficiles à se procurer,
et n’ayant pour la plupart été examinées que sur le sec, il
s’est glissé quelques erreurs dans leur description. C’est ainsi
qu’on a pris pour baie dans les unes ce qui est une capsule,
et pour capsule dans les autres ce qui est une baie; d’ailleurs,
lés formes du calice et des étamines, très-variables dans les
espèces du même genre, ont aussi contribué à égarer les
observateurs, et ont servi seules à établir plusieurs genres
qui doivent être détruits pour rentrer dans les genres Rhexia
et Melastoma, qui sont les deux plus tranchés dans l’ordre
qui fait le sujet de ce travail.
C’est peu de mois après notre arrivée en Amérique que
nous sentîmes M. de Humboldt et moi la nécessité de faire
la monographie du genre Melastoma. Déjà nous avions parcouru
toute la province de Cumana, nous avions herborisé
sur les bords brûlans du Capaya et du Guayre, nous
avions gravi la montagne d’Abila, élevée de 5 316 toises sur
le niveau de la mer, et dont les cimes, presque toujours enveloppées
par les nuages, offrent beaucoup de plantes que
nous avons retrouvées depuis sur les sommets glacés de la
Cordillère des Andes.
Nous avions reconnu que le Melastoma grandiflora
d’Aublet, ainsi que le Scandens et plusieurs autres de cet,
auteur, devoient être rapportés au genre Rhexia, de même
que le Melastoma grossa et strigosa décrits dans le Supplément
de Linnæus par le savant et respectable directeur de