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anthères oblongues, implantées au-dessous de la b a s e , « dans les
bords amincis des filets.
P I S T I L : ovaires nombreux, situés sur un axe central, terminés par un
style très-court; stigmates charnus.
F R U I T : cône ové, long d'un k deux pouces (5 centimètres), composé
d'un très-grand nombre de petites capsules bivalves, fixées à un
axe central, et renfermant chacune une graine de couleur rouge.
OBSERVATIONS.
M Michaux, dans le troisième volume de son ouvrage sur les arbres fores- •
tiers de l'Amérique septentrionale, a donné une figure réduite et la description
du Magnolia glauca : avant cet auteur, Catesby et quelques autres botanistes >,
avoient fait connoitre cette plante; cependant je n'hésite pas d'en offrir une
figure et une description nouvelles, parcequ'elle doit fixer plus particulièrement
qu'elle ne l'a fait jusqu'ici l'attention des cultivateurs. La figure que je
donne du Magnolia glauca, à la planche XLI I de cet ouvrage, est de grandeur
naturelle, et représente très-fidèlement la plante dans tontes ses parties.
Le Magnolia glauca est originaire de l'Amérique septentrionale ; on le trouve
en Virginie, dans la Caroline, et en Pensylvanie : il aime les heux chauds et
humides; et , suivantM. Michaux, il s'élève quelquefois jusqu'à quarante pieds
( ,4 mètres), et porte douze ou quatorze pouces de diamètre.
Je cultive à Malmaison et à Navarre un très-grand nombre de Magnolia
glauca : mais les plus élevés ont à peine douze pieds (4 mètres ) et ils semblent
L e arrivés au terme de leur végétation. Un climat plus méridional convient
sans doute mieux à l'élévation du Magnolia glauca. Cependant je crois que si
on se décidoit à cultiver en grand cette plante pour tirer parti de ses fleurs, rl
seroit bon de l'arrêter à six ou huit pieds ( a mètres) de hauteur, et de faire en
sorte que chaque pied fut divisé en deux ou trois branches près du collet de
U ^ m M. le professeur Richard, parcourant les Antilles , à son retour
de Cayenne',s'assura, étant à la Martinique, que la célèbre madame Amphou
employoit les fleurs du Magnolia plumieri ' dans la fabrication de ses liqueurs ,
et U est présumable que l'onctuosité des liqueurs de la Martinique, si supérieure
à celle des liqueurs des autres pays , est due à 1 emploi de ces fleurs.
Quoique le Magnolia plumieri doive être séparé du genre Magnolia et en for-
« w . Sp. pl. t. II, p. 1356.
• mà.
MAGNOLIA GLAUCA* io5
mer un nouveau, ainsi que l'a très-bien observé M. de Jussieu ', les fleurs de ces
deux plantes exhalent une odeur semblable et délicieuse, et contiennent une
grande quantité d'huile essentielle. Il est évident, d'après cela, que nos liquoristes
devraient employer les fleurs du Magnolia glauca dans la fabrication
des liqueurs, puisque nous pouvons cultiver cette plante en plein air sous le
climat de Paris, et mieux encore dans les départemens méridionaux de la
France.
J'ai déjà réuni plus de deux cents pieds de Magnolia glauca, et je me propose
d'en augmenter encore le nombre. Je cultiverai en grand cette plante précieuse,
convaincu, par les expériences que j'ai fait faire en 181 a , que les liqueurs
dans lesquelles on fera entrer ses fleurs auront un degré de supériorité incontestable
sur toutes celles que l'on a faites en France jusqu'à ce jour.
Le Magnolia glauca donne des fruits mûrs dans le climat de Paris ; il est
d'ailleurs très facile d'en faire venir des Etats-Unis ; et, dans le cas où quelques
cultivateurs ne pourroient pas se les procurer en France, il leur sera facile de
le multiplier par le moyen des marcottes, qui réussissent sur ce Magnolia aussi
bien que sur toutes les autres espèces du même genre.
E X P L I C A T I O N DE LA P LANCHE L X I I .
Un rameay. du Magnolia glauca
Talauraa, Juss. Gen. pl. pag. 281.