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STIPULES ovales, caduques, glabres en-dedans; couvertes en-dehors
d e poils soyeux, gris, luisans, très-serrés et très-nombreux.
FLEURS d'un blanc de lis, terminales, solitaires, très-grandes, d'une
odeur douce et très-agréable, s'épanouissant avant le développement
des feuilles.
CALICE : il n ' y e n a pas.
COROLLE composée de neuf pétales charnus, disposés sur trois rangées
, longs de trois à quatre pouces (i décimètre) sur u n pouce
o u deux (4 centimètres) de largeur, droits clans leur moitié infér
i e u r e , ouverts et creusés en forme de cuiller dans leur moitié
supérieure.
ETÀMINES nombreuses, attachées entre les ovaires et la corolle; filets
charnus, très-courts; anthères linéaires, composées de deux loges,
fixées au filet dans toute leur longueur , et terminées par le prolongement
de ce même filet : poussière jaune.
PISTIL : ovaires nombr eux, placés sur u n réceptacl e commun en forme
d e cône, et terminés chacun par u n style court et subulé.
FRUIT : non observé.
OBSERVATIONS.
Le genre Magnolia, dédié par Linné à Pierre Magnol, célèbre botaniste
français, qui vivoit dans le 17' siècle, comprend à peu près douze ou quinze
espèces, qui sont originaires de l'Amérique septentrionale, de la Chine ou du
Japon. L'Europe, l'Afrique et le vaste continent de l'Amérique espagnole n'ont
pas encore offert aux botanistes une seule espèce de ce genre.
Tous les Magnolia connus se cultivent en pleine terre ou dans l'orangerie,
sous le climat de Paris, et pourroient tous être cultivés en pleine terre, moyennant
une exposition favorable, ou un abri assez fort pour empêcher la gelée.
Le midi de la France et l'Italie offrent de grands avantages pour la culture en
pleine terre de toutes les espèces de ce genre. Depuis long-temps on récolte des
graines du Magnolia grandijlora à Montpellier, à Toulouse, à Milan, à Venise,
et dans plusieurs autres parties méridionales de l'Europe. Les Magnolia glauca
et umbrella, cultivés eu pleine terre dans notre climat, fructifient, et donnent
de très-bonnes graines.
MAGNOLIA YULAN. • 55
Le Magnoliayulan, dont je donne la figure à la planche XX, est originaire
de la Chine; c'est la même plante que celle qui est indiquée sous le nom de
Magnolia conspicua, à la page 33o du troisième volume de l'Hortus Kewensis'.
Cette plante est très-recherchée par les Chinois, qui la cultivent avec beaucoup
de soin pour l'ornement des jardins et des palais de leurs souverains.
Depuis 1806, on cultive à Malmaison le Magnoliayulan. Cet établissement a
long-temps possédé seul cette plante ; mais depuis trois ans on commence à
la répandre dans nos divers jardins. En 1811, j'ai fait mettre en pleine terre
plusieurs pieds du Magnolia yulan ; depuis ce temps, ils ont acquis un grand
accroissement, et chaque année ils se couvrent de fleurs vers la fin du mois
de mars et les premiers jours d'avril. Ces arbrisseaux, qui ont aujourd'hui
douze pieds, ont résisté aux froids rigoureux de 1813 et de 1814, quoiqu'ils
ne fussent couverts que d'une cage vitrée couverte de paillassons. Le Magnolia
yulan mérite l'attention des cultivateurs et des amateurs de plantes, pour la
beauté de ses fleurs, qui sont d'un blanc de lis, pour l'odeur délicieuse qu'elles
exhalent, et pour la magnificence de son feuillage, qui ne se développe qu'après
la floraison.
Je ne pense pas qu'on puisse obtenir de fruits mûrs de ce Magnolia dans
notre climat ; mais j'espère que dans peu d'années on en aura à Milan, dans
les jardins de Montza, où j'ai envoyé un très-beau pied de cette plante, il y a
déjà plus de deux ans. Au reste, toutes les espèces de ce genre se multiplient
facilement de marcottes, ou par le couchage.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XX.
Deux branches de Magnolia yulan, l'une chargée de /leurs, et l'autre de feuilles.
1 Edition d'Aiton, en cinq volumes.
* Mémoires sur les Chinois, tom. III, pag. 4.4.1* — Desfontaines, Histoire des Arbres et Arbrisseaux,
tom. I I , pag. 3.