le tronc comprimé, est couvert d’écailles dentelées, ce qui fait que ce
ppisson est rude au toucher quand on passe la main de la queue à la tête.
La ligne latérale est voisine du dos, et parallèle avec lui. L ’anus approche
moins de la tête, que de la nageoire de la queue. . Les taches qui embellissent
toutes les parties du corps, sont rondes, les unes rouges, les autres
noires. L ’opercule, antérieur est arrondi et finement dentelé; le postérieur
termine en pointe, et n’est garni que d’un aiguillon plat; le devant de
la tête n’a point -d écaillés; l’ouverture des ouïes est très-large, et la membrane
couverte. Ne possédant pas moi-même ce poisson, et en ayant
emprunté le dessin du Manuscript du Prince Maurice, je ' ne puis déterminer
les rayons de la membrane branchiale. Toutes les nageoires sont
arrondies, et parsemées comme lê corps, de taches rondes, tant rouges, que
noires. rLes rayons mois sont ramifiés. Outre les onze aiguillons annoncés
à la nageoire du dos, on en trouve un dans la ventrale et trois.dans
celle de l’anus. Les nageoires de la poitrine sont tout-à-fait rouges; les
autres de couleur rouge et jaunâtre.
Ce poisson est du Brésil. Il se trouve dans la mer 'entre les écueils;
les Hollandois le nomment pour cela Gatvisch, et les Portugais Pesche-
-GattOy ou Poisson de roche. Il a la chair blanche, ferme, de bon gout et
qui, soit cuite soit rôtie, est très-saine. Il parvient à la grandeur de notre
dessin. Il a la vie dure: car Piso d) raconte, qu’il l’a trouvé vivant trois
heures après avoir été tiré de l’eau, et que l’ayant ouvert detix heures
après, le coeur palpitoit encore. On le prend dans toutes les saisons au
filet. ;.......^ /.,:i ;
Çe poisson se nomme:
Pira-pixanga, chez les Brasiliens; Der punhtirte Sogo, chez les Allemands;
Gatt- Visch,. chez les Hollandois; The punctulated Holocentre,, chez les
Pesche Gatto, chez les Portugais; Anglois.
L'Holocendre pointéchez les François;
Marcgraf, le premier qui‘nous l’a fait connoître, nous en a donné la
figure ô), qui peut être regardée comme une des meilleures ' parmi lés
mauvaises que nous avons de lui. Celles de Piso C), de Willughby d)j de
Jonston e) et de Ruysch f ) n’en sont que des copies. Artédi et Linné
n’ont point admis ce poisson dans leurs systèmes, apparemment parce que
la déscription n’en donnoit pas des caractères assez distincts> pour l’admettre
à un genre quelconque.
a) Ind. Utr. p. 52.
i) Brasil. p. 153. '
c) Hist. Nat. Ind. Utr. p. 53.
d") Icht. tab. X. 7. fig. 1.
é) De Pisc. tab. 32. fig. 12.
/ ) Theàt. Anim. tab. 32: fig. 12;
Willughby g) et Rai Ity le prennent pour une ëspècë dë Merle de
mër, ou suivant les naturalistes modernes, pour un Labre i): mais ce
poisson n’ayant ni la bouche petite et étroite ni les lèvres grosses et charnues,
il ne petit être Compté de ce genre.
Klein approche bien plus de la vérité en le rangeant, â cause de ses
écailles rudes, de sa bouche large, et du grand nombre de ses petites dents,
du genre des petites perches h), et Gronov en le mettant au nombre des
perches l). Celui-ci se trompe quand il soutient que le Cucupuguaca de
Sloan, et le Pira-Pixanga de Marcgraf, qui est notre poisson, sont d'une
même espèce m) ; vù que Sloan dit expressément que son poisSon lia
point de nageoires ventrales. Il ne peut non plus le confondre avèc
celui de Bellon n), car cet auteur donne seize aiguillons à la nageoire du
dos de sOn poisson, dont la déscription d’ailleurs ne répond nullement à
la : nature du nôtre. Son jugement ést également faux encore, quand il
assigne au poisson dont il est question ici, la quinzième espèce des Perches
de Klein. La différènce des déux espèces saute aux yeux lorsqu’on
compare le dessin de Klein g ) avec le nôtre.
g ) Ichth. p. 52Î. ; . /• 'ty Zooph. p. 90. n. ¡2^7. yar. V.
. hy Synops. Pisc.- p. 139. i'o. ' : - . . nz) Au lieu cité.
Ï'âbïus. ■ . . - • De Aquadc. p.’ 253. 1
k) Miss. Pisc. V. p. 4v n. 6. ' oj Ibid. tab. 8- fig. 3.
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