4 BOREAVA ORIENTALES.
BOREAVA OBIENTALIS, Hob.
Caulis pedalis v. bipedalis, erectus, gracilis, virgatus, flexuosus, plerumquè circiter ad medium usquè indivisus, foliosus.
Rami plus minusve divergentes, demùm subfastigiati, ramulosi, in individuis spontaneis paucifolii, in cultis foliosi. Folia
radicalia haud supersunt; caeteraacuta v. acuminata, alterna,basi nunc cordata, mine sàgittata: inferiora oblonga,v. ovato-
oblonga, v. lanceolato-oblonga; superiora plerumquè ovata v. ovato-lanceolata. Racemi nunc breviùs nunc longiùs pedun-
culati : fructiferi 2 ad 6 polliceslongi, rachi gracili, virgatâ, strictâ. Sepala vix ultra lineam unam longa, e viridi lutescentia,
ovalia, v. oblonga, obtusa, parùm divergentia, subæquilata; lateralia dorso carinata; anticum etposticum ecarinata. Petala
circiter lineas 2 longa : ungue calyce subæquilongo, erecto; lamina ovali, obtusa, patente. Stamina majora calyce paulo
longiora. Stamina lateralia subdimidio breviora. Filamenta subtetragona. Pistillum Calyce vix longiùs ; stylus ovario longior.
Pedicelli-fructiferi 2 ad 3 lineas longi. Silicula magnitudine pisi (2 1/2 ad 3 lineas longa), straminea, v. violascens; cristæ
circiter lineam unam latæ, angulos marginantes, æquidistantes, lævigatæ, crispato-undulatae. Semen badium. [Exam. s. sp. et c.)
Crescit in Phrygiâ prope Taouchanleu (Jaubert); nec non in Armeniä meridionali, ad Euphratem su-
periorem {Jucher É lo y l Plant, exsicc. n° 1275; Coquebert de Montbret! in Herb. cl. IFebb')}^''
Nous avons dédié ce genre à M. Boreau, auteur de la Flore (lu centre de la France, directeur du Jardin botanique
d’Angers.
Le Boreava, nonobstant la conduplication de ses cotylédons (caractère qui semblerait lui assigner une place
parmi les Zillées deM. de Candolle), appartient incontestablement aux Isatidées de M. de Candolle , auxquelles
ce célèbre botaniste a attribué des cotylédons plans, tandis qu’en réalité la plupart des espèces de ce groupe,
d’ailleurs purement artificiel, ont aussi des cotylédons plus ou moins condupliqués.
Les genres avec lesquels le Boreava a le plus d’affinités, sont le Tetrapterygium (Fisch. et Mey., Index semi-
niun Hort. Petrop., i 835, p. 3p), le Satneraria Desv. (depuis confondu mal à propos avec les Isatis'), et le
Tauscherla Fisch. Dans ces trois genres, de même que dans le Boreava, le fruit (improprement appelé silicule)
est osseux ou coriace, uniloculaire (non par suite de l’oblitération d’une cloison, comme on l’a admis sans preuves,
mais bien par conformation propre et originaire : l’ovaire n’offrant jamais aucune trace du diaphragme qu’on
observe chez la plupart des autres Crucifères), indéhiscent, évalve (sans aucune trace de suture), à 2 ou 4 ailes
1-sperme par avortement; leur ovaire, de même que celui des Isatis, renferme constamment deux ovules dont le
supérieur avorte habituellement. Mais le fruit du Tetrapterygium est une samare coriace, subcordiforme,un peu
comprimée, lisse, obtuse, astyle, à quatre ailes'minces, presque membraneuses, très-larges, arrondies aux deux
bouts. Le fruit du Boreava, au contraire, est une noix globuleuse, acuminée (par un style tétraèdre, pyramidal-
conique), tuberculeuse, à quatre angles bordés chacun d’une crête subcoriace, flexueuse, moins large que le
corps du fruit; l’endocarpe de ce fruit forme un noyau osseux; son sarcocarpe est subéreux et épais. Le fruit du
Sameraria est semblable à celui du Tetrapterygium, à cela près qu’il n’est muni que de deux ailes (qui sont marginales),
et surmonté d’un long style filiforme. Le fruit du Tausckeria est, comme celui du Boreava, une noix à
endocarpe osseux, et acuminée par un style tétragone; mais il n’est ailé qu’aux bords, et plié en forme de nacelle.
Les véritables diffèrentde tous les genres dont nous venonsde faire mention, parleur fruit facilement séparable
en deux valves naviculaires, et qui, chez certaines espèces, se disjoignent spontanément au sommet. Nous ignorons
quelle est la conformation du disque chez le Tetrapterygium et le Sameraria; mais le disque des Isatis, quoiqu’il
soit annulaire comme celui du Boreava, en diffère beaucoup, en ce qu’il offre 6 denticuj.es (glandules) égales,
alternes avec les étamines. Dans le Tausckeria, d’après les observations de M. G. A. Meyer {in Ledeb. Flor Alt. f
3, p. aod), ie disque est réduit à 4 glandules insérées deux à deux devant les sépales latéraux, aux bords des étamines
impaires.
Parmi les autres Crucifères nucamentacées, les genres les plus voisins du Boreava paraissent être le Zilla et le
Baniae. Le fruit du Zilla myagroides ressemble à celui du Boreava en ce qu’il est subglobuleux, et rostre par un
style tétraèdre-pyramidal ; mais il en diffère en ce qu'il est ligneux, biloculaire (à cloison épaisse et également
ligneuse), n-sperme et hexaèdre; les cotylédons (que nous n'avons vus que dans des graines imparfaitement mûres)
paraissent d'ailleurs être convolutés, et non condupliqués.— Quant aux Buruas, certaines espèces offrent un fruit
acuminé et à quatre crêtes aliformes ; mais ce fruit est aussi à deux loges, dont chacune contient une ou deux
graines qui, comme on le sait, ont des cotylédons roulés presque ew spirale.