TEXIERA GLASTIFOLIA.
Planta pedalis v. sesquipedalis, habitü, foliis et floribus Isatidi simillima. Radix gracilis, perpendicularis, subsimplex-
Caiilis ercctus, firmus, subflexuosus, plerumquè ferè a basi ramosus : ramis axillàribus, paniculatis, plus minusve divergen-
tibus, fructiferis subfastigiatis. Folia præter costam mediam prominulam albidam enervia, obsoletè pennivenia; radicalia
caulinaque infima spath ulato-oblonga, obtusa, exauriçulata, sessilià , supernè denticulata; sequentia oblong» v. lanceolato-
oblonga, simulac superiora plerumquè acutiuscula et integerrima, basi cordata v. subsagittata; summa ramulariaque parva,
plerumquè sagittato-lanceolata. Racemi modo breviùs modo longiùs pedunculati : fructiferi a ad 5 pollices longi : raclii
virgatâ. Sepala lutescenda v. purpurascentia, ovalia, obtusa, subcarinata, lineam unam circiter longa. Petala calyce subduplo
majora, obtusa, supernè patentia; ungue lamina breviori. Stamina paria pistillo et calyce paulo longiora. Fructus nuculam
Crambes màritimoe referens, colore stramineo v. subviolascente, magnitudine pisi, plerumquè subglobosus, nonnunquam
obovatus v. subovalisj basi et apice obtusissimus et læviter umbilicatus, stigmate in umbilico apicali superstite, superficie
lævigatus et costis appendicibusve omnino orbatus, maturitate (et exsiccatione jam immaturus) deciduus. Sarcocarpium
pyrenâ multo crassiùs : siccum fungosum, albidum ; madefactum spongiæ instar tumens. Pyrena tenuis, ossea, extùs rugosa,
baud Iucida, cristis inæquilatis, biseriatim spinuloso-dentatis. Semen fusco-luteum. {Exam. s. sp. et ■
Circà Halep legit Coquebert' de Montbret| (Herb. cl. Webb) anno 1834 ? innumerata et absque loci
natalis notitiâ adest in Aucherii Herbario orientali; inter Halep et Mossul invenerunt Olivier et
Bruguière! (i). •
Ce genre est dédié, en témoignage d’amitié et de.reconnaissance, à M. Charles Texier, correspondant de l’Institut,
que ses nombreux travaux archéologiques et géographiques placent à un.rang si distingué parmi les voyageurs.
Le Texiera diffère de toutes les Crucifères par la structure particulière de son fruit. Parmi les tribus établies
par M. de Candolle dan.s cette famille, le petit groupe qu’il appelle Zillées paraîtrait être le seul dans lequel dût
se classer notre nouveau genre, en raison de son fruit évalve et de ses cotylédons condupliqués; mais la réunion
de ces deux caractères, que M. de Candolle et ses.copistes admettent à tort comme spécialement propre aux
Zillées, se retrouve également chez certainesTTsatidées (à savoir, le Tauscheria, 1 e Sameraria, le Tetrapteiygium,
et un nouveau genre que nous avons décrit ci-après sous le nom de Boreava) , avec lesquelles le Texièrà a beaucoup
plus d’affinité qu’avec les Zillées (a). Le Texiera diffère essentiellement des quatre genres, que.nous venons
de citer, en ce que son fruit est un drupe sec, caduc à la maturité, sans aucune .trace d’ailes ou de crêtes à sa
surface, àépicarpe membraneux, facilement séparable, et à chair spongieuse, épaisse, recouvrant un noyau ..osseux,
qui est muni de quatre à six crêtes spinelleuses. Du reste, toutes ces plantes ressemblent aux Isatis par le port,
les feuilles, les fleurs, et la structure interne de l’ovaire.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 1.
Fig. i. Plante fructifère, d’après un échantillon de
l’herbier d’Aucher Eloy*
Fig. 2. Jeune plante florifère, d’après un échantillon
venu au Jardin du Roi, de graines récoltées par Coquebert
de Montbret.
Fig. 3. Fleur entière, grossie.
Fig. 4. La même, dépouillée du calice et de la corolle.
Fig. 5. Coupe verticale d’un ovaire.
Fig. 6. Coupe verticale d’un fruit :. a , épicarpe ; b ,
sarco.carpe;-c, noyau ; d, graine.
Fig. 7. Moitié inférieure d’un noyau (dépouillé du
sarcocarpe) coupé tranversalement, avec la portion correspondante
de .la graine.
Fig. 8. Coupe verticale d’une graine.'
Fig. g. Embryon isolé, dans sa position naturelle.
Fig 10. Portion de tissu cellulaire de l’épicarpe, fortement
grossie.
Fig. 11 et 12. Cellules du sarcocarpe, fortement
grossies.
(1) Les échantillons d’Olivier et Bruguière ne sont pourvus que de fruits assez jeunes, et qui ont été fortement comprimés
de manière à simuler une silicule suborbiculaire comme celle des Pcltaria; ce sont ces échantillons, conservés dans l’herbier
du Muséum d’histoire naturelle, qui ont servi de types au Peltaria glastifolia D. C.
(2) Les Isatis ont aussi les cotylédons plus ou moins condupliqués; mais leur fruit n’est pas évalve.