cet inventaire les nombreuses formes d’Algues marines citées
])ar Kickx, ni un grand nombre des variétés de Diatomées
signalées j)ar M. Van Heurck.
Si nous écartons la B’iandre occidentale, dont la richesse
est due aux Algues marines, nous remarquons que la province
fournissant actuellement le plus d’espèces, est celle de Liège.
Le nombre de 421 espèces, qui y sont signalées, comprend
beaucoup de Desmidiées et de Diatomées; ces dernières
s’élèvent au nombre de 160 espèces et 243 formes. Si poulie
nonibi-e, le Brabant suit immédiatement la province de
Liège, cela est dû non pas à sa richesse réelle en Algues,
mais bien à la manière dont il a été exploré. Notre tableau
montre ensuite une série descendante assez accusée, plusieurs
de ces provinces doivent cependant être aussi riches, peut-
être même plus riches, que les provinces de Liège et de
Brabant.
Un autre fait prouve encore notre connaissance imparfaite
de la dispersion des Algues d’eau douce en Belgique ; sur les
600 espèces (environ) citées dans ce travail, 58 seulement,
en y comprenant môme les Diatomées dont la dispersion est
donnée par M. Van Heurck par ces mots : « commune » ou
« assez commune », ont été observées dans nos neuf provinces.
Ce chiffre est sans aucun doute de beaucoup inférieur à la réalité,
il existe sûrement plus de 58 Algues communes dans tout le
pays. Espérons que les amateurs nous les feront rapidement
connaître.
§ II. — N O T IO N S É L É M E N T A IR E S S U R L A S T R U C T U R E
E T L A V IE D E S A L G U E S .
Les Algues sont des Cryptogames cellulaires ; elles constituent
une des classes de rembranehemeut des Thallophytes. Leur
corps, qui n’offre pas comme celui des végétaux supérieurs des
racines et des tiges proprement dites, constitue un thalle. Quelle
que soit la variabilité de leur forme et la complexité de leurs
tissus, jamais on n’y rencontre de faisceaux fibro-vasculaires.
Dans les Algues très différenciées, dans certains types marins,
des cellules plus ou moins spécialisées remplissent les fonctions
du tissu vasculaire des végétaux supérieurs.
Les Algues sont ordinairement pourvues de chlorophylle ou
d’un pigment chromophyllien équivalent ; elles possèdent,
pour la plupart la propriété de décomposer à la lumière l’anhydride
carbonique de l’air ou de l’eau, de fixer le carbone dans
leurs tissus et de rejeter l’oxygène. P a r ce dernier caractère,
elles se distinguent nettement des Champignons, ceux-ci sont
en effet forcés de prendre le carbone, nécessaire à leur vie,
dans des substances organiques préformées.
Les matières colorantes principales localisées dans les cellules
des Algues sont ; la chlorophylle, la phycoérythrine, la
phycophéine, la cliatomine et la, phycocyanine.
Les matières colorantes vei-te, ronge et brune sont liées à
des organes spéciaux de la cellule, tiè s variés dans leurs
formes; ils ont été désignés sous le
nom de chromatophores, chromoleucites
ou plastides.
Quant à la phycocyan'me, les his-
tologistes ne sont pas d’accord; les
uns admettent dans la cellule des
Cyanopbycées, des chromatophores
PiG. A
Z v e t iE M A cR D o iA T U M ( T a u c l i ) A g .
Chromatopliores en étoile.
F ig . B
M e s o c a r p u s p l e u b o c a r p u s D B y .
Chromatophores en plaques,
très semblables à ceux des Chlorophycées, Phéophycées et
Floridées; pour d’autres auteurs, la matière colorante serait
répandue uniformément dans la cellule.
La question est délicate et a fait l’objet de nombreux travaux
sur les détails desquels nous ne pouvons nous appesantir.
Les chromatophores colorés en vert, dont la forme est variable
à l’infini (fig. A, B, C, Ga), renferment un ou plusieurs
globules incolores et réfringents, autour desquels se déposent
les grains d’amidon naissant de l’activité de la chlorophylle ;
ces granules sont dénommés pyréno'ides Les pyréno’ides n’existent
pas chez toutes les Algues ; de même, l’amidon typique
colorable en bleu par l’iode, ne se retrouve pas dans toutes
les cellules de tous ces végétaux. Chez les Floridées, par
exemple, l’amidon est remplacé par une substance colorable
en rouge-brunâtre par le même réactif ; il en est de même
chez les Cyanopbycées.
Toutes les Algues, sauf les Cyanophycées, renferment dans
leurs cellules un ou plusieurs noyaux (fig. C). Ceux-ci sont parfois
visibles sans coloration artificielle ; mais, en général,pour
bien juger de la disposition et de la constitufion de ces organes
essentiels à la vie, il est nécessaire de tuer les cellules par un