
des tableaux forcément incomplets; ceux-ci auraient pu induire
en erreur les amateurs se servant de notre Flore et qui se
sei-aient trouvés en présence d'une espèce ou d'un genre non
encore indiqués.
Dans certains cas pourtant, nous donnons des tableaux analytiques
de tribus, de genres et d'espèces.
L'amateur ne doit cependant pas se faire illusion; notre
travml, rédigé dans le but d’essayer de faire connaître une
partie de notre Flore cryptogamique, ne lui pei-mettra pas de
déterminer avec grande facilité toutes les productions végétales
(lu'il trouvera dans nos eaux. Les difficultés sont nombreuses
et il faut souvent une assez longue expérience pour dénommer
avec certitude et rapidité ces végétaux. Mais grâce aux figures
intercalées dans le texte, il lui sera possible, pensons-nous, de
se familiariser avec quelques groupes d’Algues et de connaître
au bout de peu de temps un certain nombre de types. C’est là
le but que nous nous proposons surtout ; à partir de ce moment
l’amateur sera à même de faire des recherches sérieuses, et de
contribuer pour sa part à la connaissance de la distribution de
nos Algues belges.
Ai-mé de son microscope, le débutant désire trop souvent
donner un nom à tout ce qui passe sous ses yeux ; il veut le
nom de la moindre masse verte qu’il a vu nager dans une préparation.
C’est là, fant-il ie dire, une chose totalement impossible.
11 en est des Algues, comme des autres végétaux ; quand
on ne peut observer une certaine phase caractéristique de
leur développement, quand on n’a pu voir les organes de reproduction,
on^ ne saurait déterminer spécifiquement une Algue,
pas plus qu on ne pourrait donner avec certitude un nom à une
plante non fleurie.
Nous avons compris dans cet « Essai » toutes les Algues
signalées en Belgique et nous en avons donné une description
sommaire.
Les Bactéries sont laissées à l’é c a rt; l’étude de ces organismes
est trop spéciale pour pouvoir être entreprise par le
botaniste amateur. Cette étude demande non seulement l’emploi
du mici-oscope et souvent de très forts objectifs, mais elle
exige qu’on fasse des cultures sur divers milieux nutritifs; elle
entre ainsi dans le domaine d’un tout autre groupe de chercheurs.
Les Bactéries de nos eaux douces sont d’ailleurs peu
connues, l’on a étudié en Belgique certaines espèces répandues
communément dans le soi et celles qui sont la cause de plusieurs
maladies.
Nous signalons seulement les espèces d’Algues vivantes,
nous avons exilé les Algues fossiles, nombreuses surtout
parmi les Diatomées. La partie de notre Flore qui comprend
cette famille a été rédigée d’après l’excellent « Synopsis des
Diatomées de Belgique » de M. Henri Van Heurck où nous
avons puisé un grand nombre de nos descriptions génériques
et spécifiques. Nous avons omis les espèces « à rechercher »
car nous avons tenu avant tout, à donner le tableau actuel de
notre Flore algologique. Nous avons souvent cité les localités
où l'on a récolté des Diatomées, dont la distribution était indiquée
par ces mots « commun » ou « assez commun » dans le
« Synopsis » de M. Van Heurck ; il nous a semblé intéressant de
relever tous les renseignements relatifs à la dispersion des
Algues, car les indications du « Synopsis» nous paraissent des
généralisations un peu hâtives.
Des provinces entières sont restées inexplorées ; on ne peut
donc pas connaître actuellement avec certitude la plus ou
moins grande rareté de nos espèces indigènes. M. Van Heurck
reconiiait d’ailleurs implicitement dans l’Introduction de son
« Synopsis », que des provinces entières sont à explorer; il a eu
communication de fort peu de matériaux des provinces de
Liège, Limbourg, Namur. Bien des choses intéressantes se
trouveront cependant dans ces provinces; les récoltes que
nous avons faites dans l’Ardenne liégeoise et dont la détermination
est due à M. le Prof. Pero de Sondrio (Italie) le prouvent
suffisamment ; elles ont permis de signaler en Belgique
des espèces non comprises dans le « Synopsis ».
Quant à la partie de notre travail qui traite des Algues
marines, elle reproduit essentiellement les espèces figurant
déjà dans la Flore cryptogamique des Flandres de Kickx. Nous
avons plus ou moins modifié la classification adoptée par cet
auteur, pour la mettre en rapport avec les idées actuelles. Le
travail de Hauck, nous a surtout servi de guide. Dans cette
partie de notre Flore, nous avons dû, dans certains cas, répéter
la description fournie par Kickx, n’ayant pu identifier avec
certitude diverses Algues de la « Flore des Flandres » avec
les types spécifiques admis actuellement. Les Algues marines
de nos côtes doivent être réétudiées ; peu d’espèces sont vraiment
indigènes. La plupart de celles que Westendorp et Kickx
ont récoltées sur notre littoral sont représentées par des fragments
amenés sur la plage lors des grandes marées ; aussi les
caractères sont-ils fort mal marqués. D’un autre côté la plupart
des petites formes vivant, attachées aux estacades, brise-
lames, bancs de moules, etc., ne sont guère connues, l’on trouvera
sans nul doute parmi elles beaucoup de nouveautés intéressantes
pour notre BHore.