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a avant qu'ils fussent à soixante ou quatre-vingts yards. Cependant notre
<c d o u b l e décharge en abattit buit qui, étant tous seulement démoulés, et vo-
« lelaiit autour de nous , a l t i rcrent l'attention de nos chiens à Kanguroo, et ce
<i fut avec la plus grande difficulté que nous pûmes empêcher qu'ils fussent
K mis en pièces. Au milieu de ce désordre, un Milan vint avec une extrême
« a u d a c e atlaquer notre gibier épars, et en aurait sans doute, malgré notre
<t p résence, emporté sa part , si le contenu de mon second canon n'evit terminé
« sa carrière. Ce fut la dernière fois que je rencontrai la Colombe arlequine.
<[ J e ne négligeai aucune occasion de prendr e des renseignements à son sujet
« des natifs de l'intérieur et des Stockmen de nos stations. Les uns et les
« a u t r e s m'assurèrent qu'ils ne l'avaient jamais vue avant cette saison. Si cette
<i a s s e r t ion est exacte, et il semble qu'il n'y a pas de raison pour en douter,
« d'où est venu ce bel oiseau.' S'il avait toujours été connu dans ces parties du
« p a y s , sa taille et sa beauté auraient attiré l'attention des divers voyageurs
« qui de temps à autre ont visité l'intérieiu'.
et N e pouvons-nous pas, raisonnablement, supposer qu'il a émigré des réi(
gions centrales de ce vaste cont inent qui réserve tant encore à de nouvelles
o découvertes?
«La grande longueur de ses ailes le rend adnu'rablement propre à habiter
« une contrée telle que l'on suppose être l'intérieur de la Nouvelle-Hollande ,
« puisqu'el l e lui donne la faculté de traverser rapidement de grands espaces,
« ainsi qu'il est sans doute obligé de le faire pour trouver de l'eau.
«En disséquant les individus que nous avons tués, j'ai trouvé leur estomac
« à moitié rempli de petites graines dures dont je n'ai pu déterminer l'espèce.»
Nous ne pouvions mieux faire connaître l'histoire de cette belle espèce
qu'en traduisant textuellenient la relation du voyageur auquel la découverte
en est due. Elle est encore fort rare dans les collections, et nous devons à
l'obligeance de M. Teniminck la communication de l'individu d'après lequel
nous l'avons figurée.
La Colombe arle([uine doit ce nom à l'espèce de masque noir coupé de
blanc, qui revêt largement la partie antérieure de la tête et du cou. Les parties
blanches sont le front et les côtés du bec, une ligne circulaire placée en
a r r i è r e île l'oreille, et une bande en forme de croissant qui traverse le cou
antérieurement. Toutes les parties supérieures, la nuque, le dos, les recouvrements
des ailes et les pennes médianes de la queue sont d'un brun fauve.
Les ailes, légèrement bordées de blanc vers l'épaule, le sont à leur partie
moyenne d'un gris bleuât r e qui est la couleur de tout le dessous du corps avec
lequel cette bordure se confond. Les grandes pennes sont de ce môme gris,
légèrement bordées de brun noir et tenninécs ])ar une tache blanche. Vers
l'extrémité de celles secondaires, on remarque uiie large tache d'un vert bronzé
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à reflets, formée par la réunion de leurs bords externes; caractère qui rapproche
cette espèce de plusieurs autres Colombes de la Nouvelle-Hollande,
chez lesquelles existent des taches semblables : la Colombe Luinachelle, la
Colombe Labrador et la Colombe Marc[uetée. Le dessous des ailes porte
aussi à la partie moyenne une large tache d'un brun rouge. La queue est
courte et arrondie. Ses pennes latérales sont d'un gris foncé passant au noir à
leur extrémité, et se terminant par une tache blanche. Ses couvertures infér
i e u r e s sont d'un fauve clair. Le bec et les narines sont noirs; la peau nue qui
entoure les yeux est d'un noir pourpre; l'iris d'un noir profond; les écailles
antérieures des pattes et des pieds d'un rouge violacé; leur partie postérieure
d'un rouge d e chair.
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