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PLANCHE TRIEZ1ÈME.
LA PUNITION DU COLLIER DE BOIS.
OK regarde cette punition comme très-dishonorante. Le collier est
formé de pesantes pidces de bois, „nies ensemble, ayant, au centre, un
trou, de la grosseur du col du malfaiteur. Lorsque cette machine est
sur lui, ,1 ne peut voir ses pieds, ni porter ses mains à sa bouche. On
ne lui permet d'avoir aucune demeure, ni même de prendre de répos
pendant un tems considérable ; un officier subalterne de justice l'accompagne
constamment, pour l'en empêcher. Il porte, jour et nuit, ce
fardeau, dont la pesanteur est proportionnée au crime, et à la forc^ du
patient. Ces colliers de bois ne pesent ordinairement, que cinquante
ou soixante livres ; mais il y en a qui pesent jusqu'à deux cents, et qui
accablent tellement ceux, qui les portent, qu'on en a vu quelquefois y
succomber de honte, faute d'alimens convenables, ou de repos naturel.
Cependant, les criminels trouvent diverses manières d'adoucir ce châtiment
; tel, qu'en marchant à côté de leurs parens et amis, qui supportent
le coin du collier, et l'empêchent de presser sur les épaules; en
l'appuyant sur une table, un banc, ou contre un arbre;« ou, suivant la
réprésentation dans la Planche ci-jointe, au moyen d'un chaise, faite
exprès, avec quatre montants d'une égale hauteur, pour supporter la
machine. Quand on charge un coupable de ce poids incommode, c'est
toujours en presence du magistrat qui l'a jugé ; et de chaque côté, .sur
les jointures du bois, oncollede longues bandes de papier, sur lesquelles
sont écrits, en caractères bien distincte, le nom delà personne, le crime
qu'elle a commis, et la durée de sa punition ; et pour empêcher d'ouvrir
l'instrument, on scelle encore le papier. Ceux qui sont convaincus de
vol, sont ordinairement condamnés à porter trois mois, ce collier.
Pour diffimer, fllauter, troubler la tranquillité publique, on le porte
quelques semaines ; et quelquefois des débiteurs sans fonds sont obligés
le porter jusqu'à ce qu'ils ayent payé leur créanciers.
Quand le coupable est déchargé du collier, ce doit être en presence
du magistrat, qui l'a ordonné ; alors il lui fait ordinairement appliquer
quelque coups du pan-tsee, et le congédié, en l'exhortant à se comporter
de plus régulièrement.
Près de la figure, dans cette Planche, sont réprésentés le bassin et
l'éspêce de cuiller, avec lesquels on donne les alimens aux personnes
dans cette situation.
' Voyez vol. in folio, du Chevalier Staunton, Planche X X V I I Ï .
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