
ij p r é f a c e .
amateurs. Ces estimations, d’ailleurs, deviennent utiles
aux voyageurs dont le but est de recueillir ces monu—
mens précieux qui sont les preuves irrécusables de
l ’histoire, et font connoitre en même-tems l ’état de
l'art monétaire dans les différentes époques.
Beauvais, avant moi, avoit déjà commencé, dans son
Histoire abrégée des Empereurs romains, à donner des
estimations à leurs Médailles ; mais son intention alors
fut seulement de fixer la rareté et la valeur des têtes
impériales, sans parler du mérite des re ve rs, ni en
faire connoitre toutes les variétés : cependant oh doit
lui savoir gré d’être souvent sorti des limites qu il s etoit
prescrites, pour citer quelques revers distingues, et
donner ainsi un dégré d’intérêt de plus à un ouvrage
déjà si recommandable sous plusieurs rapports.
Malgré les grands avantages qu’on peut retirer de cet
ouvrage, il restoit cependant encore à faire pour les
revers rares des Médailles latines, ce qui avoit été fait
pour lès têtes impériales ; mais c ’étoit un champ vaste
à parcourir ; il falloit un ouvrage qui embrassât la majeure
partie de ces revers rares, et qui devînt, pour
cette branche intéressante de la numismatique latine,
un Manuel à l’usage des amateurs : c ’est le but que je
me suis propose en publiant ce volume. , . , r >
Les. estimations qui s’y trouvent ont été extraites la
plupart des notes manuscrites insérées dans un exemplaire
des Numismata proestantiora de* Y aillant , et de
celles qui ont été recueillies depuis par feu M. d’Ennery
et d’aütres antiquaires distingués. . . ; ;
Je citerai sur-tout la eopie d’un manuscrit original
P R É F A C E . ïi)
qui fut donné en 177.S à M. Duvau, ancien capitoul de
Toulouse, par M. Pescatory, en lui assurant que c’étoit
le vade-mecum de Vaillant; cette copie précieuse
est actuellement dans la bibliothèque deM. Gossellin ,
l’un des conservateurs du Cabinet des antiques de la bibliothèque
du Roi , qui a bien voulu m e la communiquer
pour fixer mes idées sur quelques points difficiles,
et contribuer par - là à donner à mon travail un degré
de certitude de plus.
Ces estimations, à la vérité, ont été susceptibles
d’une révision générale, nécessitée par les découvertes
qui ont été faites depuis trente ou quarante
ans; néanmoins elles m’ont toujours été utiles pour
donner la dernière main à un travail qui n’avoit encore
été qu’ébauché.
Les estimations que je donne sont basées sur la rareté
, le mérite et la fabrique des Médailles. Lorsqu’une
Médaille est commune , elle a ordinairement peu de
■Valeur; mais quoique commune, si elle se fait remarquer
par l ’élégance de sa fabrique, et qu’elle joigne à ce
mérite celui de la plus belle conservation, elle devient
alors intéressante, quoique le prix eh soit médiocre et
purement arbitraire : lorsqu’au contraire les Médailles
sont rares, elles acquièrent une valeur réelle; mais iï
est bon d'observer que, pour que l’on doive payer les
prix établis dans ce recueil, il faut que les Médailles
soient à fleur-de-coin, sans quoi on devra faire des réductions
proportionnées à l’état dans lequel elles se
trouveront.
LesMédailles/oamfcy, c ’est-à-dire, celles qui ont été
fabriquées par des faux monnoyeurs anciens, et doht
a a.