
celles des Médailles frappées par la république romaine ,
et celles qui l ’ont été depuis Pompée jusqu’à Héraclius I ;
mais depuis ce dernier Prince jusqu’à Constantin X IV ,
les légendes étant composées d’un mélange de caractères
grecs et latins de formes particulières, je me
suis fait alors une loi de les figurer avec la plus scrupuleuse
attention.
Parmi les médailles qui occupent le premier rang
dans les cabinets, j ’ai youlu sur-tout que celles qui
se sont présentées comme inédites, en composant
cet ouvrage, y fussent distinguées plus particulièrement
que les autres par quelques gravures, dont j ’ai
orné mon texte , et que- j'ai fait exécuter avec le
plus grand soin.
Un point bien essentiel pour la connoissance pratique
des Médailles, mais sur lequel on a cependant
négligé jusqu’à présent de fixer l ’attention des antiquaires
, est l’altération qu’a éprouvé le titre de l ’argent
monnoyé à différentes époques.
Ce mé t a l p u r ou a llié , â souvent été confondu
par les auteurs, qui tantôt ont publié des Médailles
comme étant d’argent p u r , pour des teins où il paroît
n ’avoir existé que du billon, et tantôt des Médailles
dé billon lorsqu’on ne connoissoit que du petit bronze
saussé.
Il est bon d'observer à ce sujet que les Médailles
d’argent pur n ’ont été frappées à Rome que pendant
la République , et sous l ’Empire romain, depuis Auguste
jusqu’à Septime Sévère ; que ce n ’est que sous
ce dernier Prince que le titre des monnoies d’argent
a commencé à être altéré , et qu’il a continué de l ’être
de plus en plus sous ses successeurs; de sorte que
depuis Gallien jusqu’à Quietus i les Médailles ne sont
plus que de billon ; et que depuis Claude le Gothique ,
jusqu’à Dioclétien exclusivement, on ne voit plus que
du petit bronze saussé, c ’est-à-dire, couvert d’une
feuille d’étain : qu’enfin, ce n ’est que sous Dioclétien
que l’argent pur reparoît, et qu’il continue d’être en
usage sans interruption jusqu’au dernier des Paléo-
logues.
Il résulte de cette observation que l ’on s’est trompé
en prétendant qu’il existoit des Médailles d’argent pur
de Claude le Gothique, de Probus, de Magnia Urbica,
de Numérien, de Carinus, de Nigrinien, de Julien ,
tyran, et même de Romulus, quoique ce dernier soit
postérieur à Dioctétien; toutes ces Médailles sont ou
moulées sur l’antique, ou simplement de petit bronze
sausSé.
Je ne me suis pas contenté, pour enrichir ce recueil,
de puiser dans les principaux ouvrages ; le Cabinet du
Roi de France, que l ’on peut regarder comme le premier
de l ’Europe, m’a également fourni des matériaux
dont j’ai profité.
Apres ce trésor inappréciable par son ensemble, je
dois aussi citer la belle Collection de M. Gossellin dans
laquelle j ’ai trouvé une grande quantité de Médailles
inédites qu’il a bien Voulu me permettre de publier,
et que je me suis empressé de recueillir comme un
témoignage précieux de l ’estime dont il m’a toujours
honoré.
Lorsque je n ’ai pas eu Sous, les yeux les Médailles
que je rapporte, j’ai cru devoir en faire connoître la