plus de plantes qu’on n’en connoissoit du temps de Tournefort ; et depuis la mort de
l ’immortel professeur d’Upsal les decouvertes des Commersons, Dombey , Ruiz , Pavon,
Banks, Desfontaines, Thunberg, V a h l , Swarts , L a Billardière. en ont prodigieusement
augmenté le nombre. Les botanistes. voyageurs n’ont pas contribué seuls a étendre le
domaine de la botanique ; ceux que les circonstances ont retenu dans leur patrie n’ont
pas été moins utiles a la science en décrivant les plantes éxotiques cultivées dans les jardins.
Nous désirerions pouvoir fair connoitre celles qui sont mentionnées tdans l’ouvrage
de Mr. Cavanilles ; mais accablés par l’abondance des matières nous croyons devoir nous
borner a l ’exposition des genres nouveaux. Nous insisterons principalement sur: leurs
rapports naturels , nous ferons remarquer le s . caractères qui les d is tinguentet nous donnerons
une courte description des espèces qu’ils renferment. (a>
' L e premier volume qui a paru en 1 7 9 1 renferme j o espèces indigènes , 5 8 esr
pèces éxotiques, et sept genres nouveaux , savoir: .
1 L uffa. C e genre doit être rapporté a la troisième section des Cucurbitacées de
Iussieu. I l a beaucoup d’affinité avec le Cucumis ; mais il en diffère sur-tout par ses cinq
étamines distinctes, 1-anthérifères , et insérées chacune sur un tubercule tomenteux.
L ’espèce que Mr. Cavanilles décrit sous le nom de Luffa feetida (nûm. 9 , tab. 9
et 1 0 ) est le Cucumis acutangulus de Jacquin hort. vindob. vol. 3 , pag. 4 b;, tab. 73
7 4 . Cette plante herbacée croît naturellement aux îles de France et dé la Reunion.
2 C osmos. L a grande affinité de ce genre avec le Coreopsis et KudbecUa prouve
qu’il doit être placé dans la quatrième section des. Corymbiferes de Iussieu. I l se distingue
néamoins de tous les genres connus de cette division par son calyce commun
qui est double , monophylle , et qui ressemble a celui des Althæa.
C e genre renferme deux espèces qui son herbacées et originaires du Mexique. L ’une
Cosmos bipinnatus (nüm. 13 , tab. 1 4 . ) a les tiges cylindriques et d’un vert-gai. Ses
feuilles sont connées, d eu x fois ailées a folioles linéaires, aigues et canaliculées ; et les
fleurs presque aussi grandes que celles du Silphium ont une coleur jaune dans le disque,
et sont teintes d’un pourpre rougeâtre a la circonférence. L a seconde Cosmos sulphu-
reus a les tiges sillonees &c.
3 A i.c ina . La section des corymbifères a la quelle nous Tvohs rapporté le C osmos
parôit devoir comprendre également I’A l c in a . C e genre a quelque affinité avec les
Polymnia, Chrysogonum et Wedelia ; mais il diffère sur-tout du premier par son calyce
simple ; et on le distingue des deux autres, principalement par la forme des semences
qui sont surmontées de cinq dents ou tubercules , dont un est perforé. L ’Alcina
perfoliata (nûm. 1 4 , tab. 1 5 ) qui est la seule espèce de ce genre croît naturellement
au Mexique.
4 C obæa. On doit mettre au rang des découvertes précieuses en histoire naturelle,
celles des productions, qui démontrent par leur existence les rapports' qui unissent deux
familles entr’elles. L e Cobæa considérée sous ce point de vue est un genre très-important,
puisque’il reserre les liens qui rapprochoient la famille des Polèmoines de celle des Bigno-
n e s , en établissant pour ansi dire un pasage parfaitement naturel entre ces deux ordres.
En effet il convenient aux Polemoines par sa corolle régulière, par ses cinq étamines toutes
fertiles, par son stigmate multiple, par son fruit qui paroît devoir être une capsule tri-
loculaire, par les cloisons adnées au milieu des valves, et par les semences portées sur un
placenta central. I l a également de l’affinité avec, les Bignones par plusieurs caractères,
mais sur-tout par son port et par ses semences ailées. L ’espèce rapportée à ce genre sous
le nom de Cobæa scandons ( num. 15 , tab. 1 6 - 1 7 . ) est originaire du Mexique.
c L opezta. En admettant les noms donnés aux différentes parties de la fructification
dans l’espece qui constitue ce genre, il seroit impossible de déterminer la famille qui convient
aut Lopezia j mais en changeant les noms de certains organes, on voit qu’il ap-
(a) Has ego descrîptiones urpote in meo opere contentas silentio premam.
partient à la seconde section de. la famille des Onagres. Cette jolie plante originaire du
Mexique, que nous avons vu fleurir dans plusieurs jardins, mérite d’augmenter le nombre
des espèces destinées à embellir nos parterres.
6 D ah l ia . C e genre dédié à Mr. Dahl botaniste suédois renferme des espèces remarquables
par la beauté de leurs fleurs: il a une grande affinité avec la Polymnia, comme
l’observe M. Cavanilles, mais il en diffère surtout par son calyce intérieur qui est
monophylle, par ses fleurons qui sont hermaphrodites, et par ses semences presque en
forme de spatule.
Mr. Cavanilles rapporte à ce genre trois espèces qui sont vivaces-herbacées et originaires
du Mexique. L ’une Dahlia pimata (nûm. 8 8 , tab. 80.). L a seconde Dahlia
rosea (nûm. 2 9 0 , tab. 2 6 5 .) . L a troisième Dahlia coccinea (nûm. 2 9 1 , tab. 2 6 6 .) .
7 W illdenowa. Le réceptacle garni de paillettes et les semences surmontées de
cinq arêtes prouvent que ce genre doit êttre rapporté à la sixième section des. corymbiferes
de Iussieu. I l diffère neanmoins de ceux que comprend cette division par la réunion
des caractères suivants. Calyce double polyphylle; l’intérieur linéaire, l’extérieur
sétacé. Semifleurons entiers à leur sommet. Fleurons 6-7-8-fides à leur limbe. Style se-
mitrifide; stigmats trois. Semences surmonteés de cinq arrêtes droites.
L ’espèce.-décrite dans l’ouvrage de Mr. Cavanilles (nûm. 9 7 , tab. 8 9 .) porte le
nom de glandulosa. C e nom spécifique convient parfaitement, puisqu’on trouve des glandes
ovales transparentes terminées par une soie, non seulement sur le bord des pétioles des
feuilles, mais encore au sommet des écaillés du calyce. Elle est originaire du hfexique.
Si ses fleurs ont réellement un style trifide, ce dont Mr. Cavanilles ne paroît pas entièrement
convaincu, on peut avancer qu’elles présentent un caractère qui n’ a été ancorè
observé dans aucune composée.
Le second volume qui a paru en 1 7 9 3 renferme 9 1 espèces indigènes, 19 espèces
étrangères, et quatre genres nouveaux, savoir:
1 Ustejua. L a connoissance de la structure intérieure du fruit est absolument nécessaire
pour déterminer l’ordre au quel il faut rapporter les plantes dont la corolle
est monopétale, hypogyne, irrégulière, et dont les étamines sont didynames. En effet les
végétaux qui constituent les familles appelées per Jussieu Pédiculaires, Acanthes Gat-
tiliers, Labiées, Scrophulaires, et Bignones, se ressemblent à peuprès tous par la situation
et la structure de la corolle , ainsi que par leurs étamines qui sont au nombre de quatre
et dont deux sont plus courtes : mais en considérant l’organisation intérieure du fruit on
trouve des caractères importants qui déterminent d’une maniéré précise l’ordre au quel
chacun doit être rapporté. Ainsi VUsteria dont le fruit capsulaire est séparé en deux loges
par une cloison séminifère , adhérante aux parois des valves, paroît devoir apparténir à
la famille des Scrophulaires ou Personées. L ’espèce que Mr. Cavanilles décrit (nûm. 126*
tab. 1 1 6. ) sous le nom de Scandens est originaire du Mexique, et paroît avoir beaucoup
de rapport avec YAsarina de T.,d ont elle diffèrt neanmoins surtout par l’absence du palais
dans la corolle.
2 X imenesia. C e genre a de l’affinité avec VEncelia , comme l’observe Mr. Cavanilles
, qui donne à l’espèce qu’il décrit le nom d’Encelioides. Mais il en diffère par son
calyce polyphylle sur trois rangs ; par ses demi-fleurons femelles-fertiles, trifides, et par
les semences du disque qui sont ailées sur leurs bords, tandis que celles de la circonférence
sont nues. L e Ximenesia encelioides (nûm. 19 5 , tab. 1 7 8 . ) est originaire du M exique.
3 | M i ix a. Les genres qui appartienent à des familles parfaitement naturelles, peuvent
etre considérés comme un seul et même genre divisé en plusieurs grouppes, à fin
de rendre l’étude des espèces plus facile. Les Ombellifères, les Labiées &c. présentent
une preuve frappante de cette assertion: ce n’est point dans les genres de ces familles qu’il
faut chercher des caractères fortement prononcés. D e légères différences dans quelques
organes de la fructification suffissent souvent prur établir ,des genres. On ne doit done