In opere inscripto Kegii horti Matritensis j>lantarum decades, de quo pagina 54 et
5 1 huius voluminis mentionem feci, descriptas vidi perplures plantas qu» in meis openbus
continentur , ne vero nominum diversitas ambiguitatem pariat, opera pretium me factu-
rum putavi illarum synonimiam dare. Ecce lllam.
Icoties. Decades.
N ? 2 5 Salvia polystachia..............
12 6 Usteria scandens.
345 Piscidia punicea.
346 Salvia angustifolia.
3 5 4 Psoralea lutea.
388 Sanvitalia villosa.
3 9 1 Stevia salicifolia.
393 Stevia pedata.
4 1 6 Argyrochæta bipinnatifida.
4 1 7 Mirabilis corymbosa.
4 1 8 Cupbea procumbens.
4 3 2 Hoffmanseggia falcaria.
435 Psoralea mutabilis.
4 3 7 Gaura tripetala.
est. . . . .Salvia amarissima.
Maurandya semperflorens.
Æschynomene miniata.
Salvia virgata.
. Dalea ovatifolia.
Lorentea atropurpurea.
Agératum viscosum.
Agératum pedatum.
Villanova bipinnatiiida.
Calyxhymenia glabrifolia.
Cuphea procumbens.
Larrea glauca.
Dalea obovatifolia.
Gaura hexandra.
ni.
Casu vidi quintum volumen operis periodici cui titulus Magasin encyclopédique ou
journal des sciences &c. in eoque pagina 2 6 1 et seq. d . civis Ventenatii dissertationem
de meis Iconum voluminibus. Multa ibi honesnssinras vir de Hîspanoyum gloria in re
Botanica, sed plura de meis novis generibus dixit ; quæ quia scientiæ utilissima , et
quia meôrum opetum illustrationes sunt atque additamenta hic transcribam in Botanicorum
gratiam. ï '
L ’Espagne est une des contrées de l ’Europe la plus fertile en plantes. I l en est meme
un grand nombre dont elle est exclusivement la patrie , et qu’on chercheroit inutilement
dans d’autres Etats de l’Europe. Placée entre le 36 et le 4 4 degré de latitude
, arrosée par des fleuves considérables et par un grand nombre de rivières, traversée
dans quelques parties de son intérieur par plusieurs chaînes de montagnes, elle est dans
la position la plus propre a faciliter le développement des productions végétales. Dans
tous les temps l’amour de la science a déterminé les plus célèbres Botanistes a voyager
dans ce rauyaume pour y observer les richesses de la nature. Nous nous contenterons de
citer Clus ius , Barrelier, Tournefort, Antoine de Iussieu , Bernard de Iussieu , et le
savant suédois Loëffling , qui fit passer a Linneus, dont il avoit été le disciple , une
moisson abondante de végétaux. A la vue de ces trésors, le zélé pour le progrès de
la Botanique, qui devoroit, si je puis m’exprimer ainsi, le célèbre professeur d’Upsal,
ne lui permit pas de contenir son étonnement, et il ne put s’empêcher de plaindre les
habitans d’une contrée aussi favorisée par la nature qui sommeilloient au milieu des richesses
de Flore. Sans doute si Linneus éut vécu de nos jours loin de faire des -reproches
aux Espagnols, il eût distingué parmi eu x , avec tous les savans de l’Europe
ces hommes d’un mérite rare qui honorent la patrie qui les a v u naitre, en reculant
les bornes des connoisances humaines dans toutes les parties des sciences, et principalement
en Botanique. En effet cette branche intéressante de l’Histoire naturelle est cultivée
aujourd’hui en Espagne avec autant d’ardeur et ausi generalement que dans tous
les autres Etats de l’Europe. Déjà plusieurs voyages ont été faits dans les deux Indes
pour l’avancement de cette science, et les noms de ceux qui ont eu le courage de les
entreprendre , des M utis , Molina , Ruiz , Pavon , Cervantes, Cuellar &c. seront aussi
célébrés que ceux des Plumier, Commerson, Dombey , Michaux , Richard, Kalm,
Thumberg &c. Bientôt nous verrons parôitre les flores de differentes provinces d’Espagne.
Tandis que M.M. Ximenez, A b a t , Sanchez , Villalobos s’occupent de ces ouvrages
aussi utils que necessaires, M. Cavanilles , un des botanistes les plus distingués
de l’Europe, connu - par plusieurs ouvrages et sur-tout par les dissertations savantes qu’il
a publié , pendant son séjour en France , sur les plantes de la Monadelphie , travaille
a une Flore générale dans la quelle il se propose de décrire toutes les plantes
indigènes de sa patrie. , , en insistant principalement sur celles qui ne sont pas ancore connues
des botanistes , ou qui n’ont pas été observées avec assez d’exactitude , ou dont
les figures, quelquefois infidèles , souvent peu soignées, ne présentent pas les parties
de la fructification. Il semble q’une entreprise aussi vaste ne permettoit point d’autre
travail accessoire ; mais le zele qui a le sentiment de ses forces ne connoit point de bornes.
Mr. Cavanilles convaincu que la plupart des productions exotiques ne subsistent pas
long-temps dans les. jardins , ou elles sont cultivées, et que l ’intérêt de la science exige
qu’elles soient promptement publiées, soit pour constater leur existence , soit pour contribuer
a l’instruction générale , a cru devoir décrire les plantes nouvelles qui sont cultivées
dans plusieurs Jardins botaniques d’Espagne , et notament dans le Jardin Royal
de Madrid.
Nous possédons déjà trois volumes de cet ouvragé important qui contiennent chacun
100 planches. Nous désirerions pouvoir faire connôitre a nos lecteurs la plus grande
partie des végétaux qui y sont décrits et figurés, mais les limites dans les quelles nous
sommes forces de nous renfermer ne nous permettgntu-pas- ^e- remplir 'nos voeux a ce
sujet. Cependant il nous eût été aüssfTacile qu’agréable de suivre Mr. Cavanilles dans
les differens voyages qu’il a fait dans l’interieur de sa patrie , .et de l’acompagner tantôt
dans les environs de Mentrida , petite ville peu éloignée de Madrid et entourée de
collines qui la défendent des outrages du nord ; tantôt de gravir ou au sommet de
Penaglosa d’ou l’on découvre une plaine d’une étendue immense peu fertile , et grand
nombre de Bourgs et de Vilages ; ou a celui de Murviedro au pied du quel est
bâtie la V ille qui porte som nom, et qui remplace la cité de Sagonte si célèbre par le
siégé qu’elle soutint durant les guerres des Romains et des Cartaginois : mais c’est surtout
dans le vallées d’Albayda , et sur les monts Enguerins que nous désirerions suivre
Mr. Cavanilles : ici c’est une vaste et belle plaine prolongée jusqu a la mer ; un jardin
continuel, des bosquets d’Oliviers, de Carroubiers &c. un sol fertile coupé par des
rivières , dont les eaux distribuées avec intelligence par de nombreux canaux donnent
la vie aux plantes, et de l ’occupation a un grande nombre d’habitans ; là , ce sont des
monts escarpés, des rochers que les années et les injures du temps ont fait éclater en
plusieurs endroits., parmi les quels se trouvent quelques plaines ordinairement très-
resserrées , et ou le voyageur erre long-temps sans découvrir une seule source d’eau
pure , ou il puisse se désaltérer.
Mr. Cavanilles ne s’est point borné dans l’ouvrage que nous analysons a la simple
description des plantes. Historien, philosophe et naturaliste, il l’a enrichi de plusieurs
observations importantes sur l’histoire naturelle en général, sur la géographie , sur l ’agriculture
, sur la population, sur les moeurs et sur les usages des habitants. Ces observations
sont présentées a la vérité avec concision ; mais l’auteur les a développées dans
son histoire du Rauyaume de Valence , dont le Citoyen Millin a présenté un extrait
dan le tom. 3 , pâg. 17 5 du Magasin.
Les espèces connues aujourd’hui en Botanique sont presque trois fois plus nombreuses
qu’elles ne l ’etoient au commencement de ce siècle. Lfnnéus a décrit deux fois