découvertes les plus récentes, et indiquant le tracé des itinéraires des voyageurs
que l’on aurait à citer.
Mon plan était vaste; il n’était exécutable qu’à la condition de trouver deux
auxiliaires capables de suppléer à l’insuffisance de mes moyens de toute sorte.
Il fallait d’abord un ministre de l’instruction publique pour comprendre l’importance
du programme qui lui était proposé, et qui consentît à faciliter une
publication aussi dispendieuse, de manière à couvrir au moins les frais; car, en
France, à de rares exceptions près, comme celles des Delessert et des de Luynes,
il n’y a de grand seigneur, de véritable Mécène, que le gouvernement. Ce ministre,
je 1 ai trouvé dans M. Villemain, qui, dans le cours de son administration
, a su tenir la balance égale entre les sciences et les lettres ; et il faut d’autant
plus lui en savoir gre, qu un peu de partialité aurait pu lui être permise en faveur
des lettres, auxquelles il doit sa brillante renommée. Le second auxiliaire devait
être, il faut le dire, le véritable auteur de 1 ouvrage. Je l’ai trouvé dans
M. Spach, il avait déjà depuis assez longtemps marqué sa place dans la science
par de nombreux, d excellents travaux, et sa position au Muséum le mettait à
portée de rassembler tous les documents qui nous étaient nécessaires. Quoique
jeu aie négligé aucune occasion de faire connaître la part très-inégale qui revient
dans les Illustrationes plant.arujïi onentahum aux deux noms écrits sur le titre,
le moment est venu de constater le fait, pour ainsi dire officiellement, devant la
Société botanique, et de lui demander acte de ma déclaration. Or, le projet et
le plan de 1 ouvrage exposes dans la préface; lé relevé des itinéraires des voyageurs
pour la carte géographique; une douzaine de descriptions qu’il ne sera,
je le crains, que trop facile de reconnaître à leur imperfection; enfin, quelques
opinions soumises à M. Spach lui-meme, à mesure qu’il me communiquait ses
manuscrits et ses dessins, voilà ce qui m’appartient dans les llhcstration.es. Tout
le reste est à M. Spach, et 1 honneur doit lui en revenir. Je puis désormais joindre
sans embarras ma voix à celle du public pour reconnaître que, parmi les ouvrages
de cette importance, il en est peu qui témoignent à un plus haut degré du
savoir, de la sagacité, de la patience de son auteur. Partout se montre le botaniste
consomme, imbu des meilleures doctrines, 1 élève de Mirbel, devenu son émule
dans les details délicats de 1 analyse, 1 adversaire déclaré de l’à-peu-près, le latiniste
exerce. Chacun de nous a pu apprécier le tact et l’expérience de M. Spach
en taxonomie, et les éminents services qu’il rend chaque jour au Muséum dans
le classement des herbiers, travail pénible, sans relâche, qui serait encore plus
fécond pour la science si 1 exiguïté des moyens matériels mis par le budget du
NOTE.
Muséum à la disposition du conservateur de la galerie de botanique n’entravait
pas son zèle, et n’allait pas même jusqu’à compromettre incessamment les résultats
obtenus.
Dans les conditions que je viens d’exposer, et avec le concours d’un honorable
éditeur, M. Roret, les Illustrationes ont pu se poursuivre sans interruption et
s’achever. Nous sommes restés:, dans le plan comme dans l’exécution, fidèles
à notre programme, En ce qui touche la provenance de nos plantes, nous
ne nous sommes permis, en dehors de la circonscription géographique tracée
dès l’abord, que de courtes excursions motivées par les affinités que l’étude nous
faisait découvrir. C’est ainsi que nous avons pénétré à la suite de Schimper et de
Dillon dans l’Abyssinie, de Jacquemont et de Perrottet dans l’Inde : cette dernière
fois, par l’attrait d’un genre de Graminéesi(Melanocenchris) de la tribu
des Chloridées.
Nous avions annoncé, outre la carte géographique en quatre feuilles, 5oo plan -
ches gravées. La carte a mérité de prendre place dans le grand ouvrage de
M. Texier sur l’Asie Mineure. Que de soins, de retouches les planches n’ont-elles
pas coûté à M. Spach! Aussi a-t-on généralement loué l’exactitude et l’élégance
de nos dessins, le mérite soutenu de la gravure. Les planches avec le texte correspondant
ont paru par livraisons à dater du Ier février 1842 : la dernière
livraison paraît en ce moment, et clôt l’année i856. Ainsi, la publication des
Illustrationes aura duré quinze années.
Nos planches, sauf les cas peu nombreux où nous avions à reproduire des
plantes de petite dimension, ne contiennent chacune qu’une espèce; quelquefois
aussi la même espèce donne lieu à deux planches, à cause, soit des développements
dans lesquels il nous a paru utile d’entrer, soit des variétés qu elle présente.
Tout compensé, le nombre des espèces décrites et figurées est de 495, à
répartir comme il suit entre les groupes principaux du règne végétal :
Cryptogames. , ................................................................................... .. - 1
| , , , ( Glumacées..,............ ................... ... ,37 ) , c"
Monocotyléaones... 1| LT... i l ,i a c é e s . .......................,............ 00 1 , 4o
Apétales............................................................................................. 54
I Plumhaginées, Valérianées, Dipsacées... 14 J
* 071
.......................... .,’220 Lomcerées.. - 271
■ M M 87/
Monopétales............ Composées.............. ...........
ICampanulacées, Rubiacees,
I Monoüétales hvDoevnes.. . .
Polypétales.............................................................................' .............175
495