I IO NOTE.
ses Diagnoses Plantarum orientalium, dont le 14' cahier vient de paraître tout
récemment. Notre oeuvre devait marcher parallèlement à la sienne, et tendre
au même but. M. Spach et lui étaient destinés à se rencontrer souvent, et parfois
à se de vancer l'un l’autre. Il devait en résulter nécessairement quelques divergences
d’opinions. Dans cette lutte qui n’a pas cessé d’être courtoise, quelques-
unes de nos espèces ont couru des risques; d’autres ont été absorbées dans des
genres nouveaux dont la nécessité ne nous était pas démontrée, et qui pourtant
paraissent prévaloir, grâce à la publicité prépondérante du Prodromus.
Après tout, il n’importe guère d'avoir à son compte quelques noms d’espèces
de plus ou de moins, quand il y en a de tous côtés un si grand nombre à faire et
même à défaire; l’essentiel est dans les faits bien observés, clairement exposés,
et dans de bonnes figures à l’appui. D’ailleurs la synonymie n’est-elle pas là comme
un registre toujours ouvert aux réclamations? A la longue, ce sont les bonnes
figures qui sauvent les espèces.
Assurément il y aurait encore dans les herbiers, dans les collections récentes
des voyageurs en Orient, la matière d’une nouvelle publication d'Illustrationes
plantarum, orientalium au moins égale en nombre à la nôtre; toutefois, on peut
dire dès aujourd’hui que l’exploration de ces contrées est assez avancée pour
qu’on puisse sans témérité en aborder l’ensemble dans un ouvrage systématique.
Cette Flore de VAsie occidentale, nous l’appelons de tous nos voeux, et je
n hésite pas à proclamer M. Boissier le botaniste le mieux préparé pour une pareille
entreprise, le plus capable de la conduire à bonne fin.
Décembre 1856.
Cte JAUBERT.