sans rouler, sans se frotter a d autres corps, au
moyen de glaces flottantes servant de radeaux. Le
sable de ces dépôts est un sable quartzeux dont
les grains sont non-arrondis ou non-émoussés sur les
bords et les angles, ce qui dénote qu’ils n’ont pas
été chariés par les eaux. Dans ces dépôts de sable
sont disséminés des cailloux et des fragments anguleux
de la grosseur de petits pois jusqu’à des blocs
qui pèsent quelquefois plus de vingt mille kilogrammes.
Quoique des cailloux se trouvent dispersés partout
dans ces dépôts, on rencontre cependant çà et
là des couches entières ou des amas de cailloux à
bords et angles non-arrondis. Ils nous apprennent
qu’ils n’ont pas été transportés par des courants de
l’eau, mais qu’ils sont arrivés ici par l’intermédiaire
de glaces flottantes. Les grands blocs erratiques de la
Drenthe et de l’Overyssel, dont les premiers habitants
de notre pays ont bâti les célèbres dolmens , connus
sous le nom de hunnebed den, sont des blocs de
granité, de diorite, de grès silurien, de gneis, des
roches qui à présent encore forment des montagnes
en Scandinavie. Assez de preuves certainement pour
indiquer l’origine de notre d i l u v ium s e p t ent
r iona l ou scandinavien, c’est-à-dire des dépôts
diluviens que j ’ai indiqués sur ma carte par une
teinte brun-clair, N°. i.
Pendant qu’au nord-est de notre pays se déposaient
les masses diluviennes dont je viens de parler,
d’autres dépôts se formaient à l’est et au midi.
Des rivières, coulant de l’Europe centrale comme
le Rhin, et probablement aussi des rivières qui actuellement
n’existent plus, déposaient le détritus de
leurs montagnes riveraines dans la mer diluvienne,
aux endroits où nous trouvons aujourd’hui les plaines
de sable du Mookerheide et les collines de la Gueldre,
aux environs de Nymègue.
Ces rivières formaient de vastes deltas dans leurs
estuaires, des couches de limon, de sable, d’argile,
de gravier. Ces débris de roche, vus au microscope
, ont tous des angles et des bords arrondis ou
émoussés, preuve certaine de leur transport dans
l’eau courante. Parmi les cailloux nous retrouvons
les mêmes roches qui composent les montagnes de
la Suisse et de l’Allemagne le long du Rhin. Les
cailloux sont composés principalement de quartz
blanc, quelquefois coloré extérieurement en brun par
l’oxyde de fer. A ces dépôts je donne le nom de
d i l u v i um or i e n t a l , le diluvium du Rhin de
Staring, sur ma carte la teinte gris-brun, N°. 2.
Simultanément avec les dépôts dont je viens de
parler, d’autres masses de détritus furent déposées.
On en doit chercher l’origine dans le midi. La Meuse
se jetait alors dans la mer qui baignait les côtes
tertiaires du Brabant méridional et les falaises corn