Demandons à présent : d’où provient le sable de
nos bancs dans la mer et de nos dunes sur la côte?
Pour faciliter les recherches que nous devons faire
afin de répondre à cette question, j ’a i'l’honneur de
vous offrir une carte géologique des dépôts diluviens
dans le sol des Pays-Bas. Sur cette carte les parties
colorées en pourpre représentent : i 0 les roches tertiaires
des environs de Bentheim en Munsterland, qui
dépassent en deux endroits la frontière orientale de
notre pays, savoir dans la Gueldre et dans l’Over-
yssel, et 20 les terrains crétacés des environs de
Maestricht. Les autres couleurs représentent les surfaces
où le sol est composé de dépôts diluviens, et
dont vous trouvez l’explication au bas de la carte.
Les parties non-colorées sont celles où l’on trouve
à présent des dépôts d’origine moderne ou l’al-
luvium. Je n’ai pas donné de teinte à cette
partie de notre pays, parce que nous ne nous
occuperons que du diluvium. Ainsi vous avez en
main une carte de la Néerlande à l’époque diluvienne
: dans cette époque les endroits blancs
n’existaient pas encore, ils étaient recouverts par
les eaux de la mer qui baignait au midi les côtes
de la Belgique tertiaire , à l’orient celles de la
Westphalie et du Hanovre. Permettez-moi de vous
parler quelques instants de l’origine de notre diluvium
néerlandais, de vous donner un court aperçu
de ces dépôts , nécessaire pour faire connaître l’origine
de nos dunes maritimes.
Une étude approfondié du diluvium néerlandais,
faite surtout par l’éminent géologue dont nous
regrettons la perte récente, feu le Dr. Staring, nous
apprend que les différents dépôts de cette formation
n’ont pas tous la même origine, c’est-à-dire qu’ils
ne proviennent pas d’un seul endroit, et qu’il y
a une différence marquée dans les matières qui
les composent. C’est pourquoi Staring a donné des
noms différents aux parties principales de notre diluvium
, des noms qui surtout ont rapport aux endroits
de la terre d’où sont originaires les matières qui
forment actuellement plus de la moitié de la surface
des Pays-Bas. On distingue
i le diluvium septentrional, — le diluvium scandinavien de Staring.
2 ,> „ oriental, — „ „ du Rhin „
3 » „ méridional, = „ „ de la Meuse „
4 „ entremêlé, = „ „ entremêlé „
5 » „ remanié, — „ „ sableux (zanddiluvium)
„
On remarquera qu’on peut faire usage soit des
dénominations que je propose, soit de celles de
Staring, à l’égard des quatre premiers dépôts, mais
que j ’ai donné un autre nom au dépôt désigné sous
le NJ. 5. Nous reviendrons sur ce changement dans
la terminologie, en traitant plus loin de cette section
du diluvium.