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oxnniiud |>iir imc Conmiission coniposdc do M.M. Magüiulk',
Fliiiiroiis ct Sevres, et plus tiivcl ilc M. do
IJualrura^'C's en rom place m eut de feu M. Magtiiclie.
Jus(|ii'ici aucun i-n|>port n'a suivi lu nomination d<?
ceUe coinnusidii. ,1'ni pcns¿ nue les preuves que j'avais
H\'uni;óes pour coiiHnnov cette découverto n'avaient
pus paru suffisantes, on liien c|ne j'iivais eu trop de
livctentlons en dcmnndiint ipie 1» commission se donnât
la |iü!ne de conlrOler rexaclitude des faits que j'avais
com nui nk| Ill's. Cependant ee sILcncc ne m"a pas convaincu
(¡ue celte cpiestion uiiiritât du tomber dans l'oubli
, surtout aprf)9 les iHoge< Hatteurs que ces m<?moives
m'ont valu de lu part de Jlv. l-'louvens.
Etant à Paris dans le mois de Septembre 1W)2,
je tentai en vain de voir îl. Flourens qui se trouvait
à l-Veiunp, M. de t^natrcfages ¿tait aussi absent,
nmis j'eus l'avanlngc de l'cneontrer M. Serres qui
m'accueillit d'une manière trtis llatteusc. Il y a maintenant
plus de deux ans de cela et cepeinlaiit aucun
ra|)port n'a éti? tait.
Parmi les mille choses remarquables qui ft-apisent les
regards de r<itranger qui parcourt avec attention la
capitule du monde savant et artisticpie, je tiîs Crappci
de rencontrer devant la vitrine de M. Barrare (aux
Art.« Kéimis), nue magiiitique reproduction photograpliicpie
de la Vénns do Milo, sortie des ateliei« de
M. BIsson. Le jour priîcédent j'avais pu admirer uü
Louvi'c cette admirable stJitue, et la vue de cette
pliotograpliie me fit venii' ¡i l'idiiO qu'elle potm-oit
servir do ])reuvo irriieusable, de la loi que je eroyois
avoir décou\-erte, et sur laquelle chacun pourroit faeilemcnl
constater ra])plication de cette même loi.
De retour eu Hollande j'iicrivis iv l'un de me.s amis
!i Konie de tficber de me prociner une lipreuve photographique
de rA))ollou du Belvédère de ia raâme
grandeur que celle que j'avais de la Vénus de Milo.
Peu de temps après j'ou.s la satisiàetion de
parfaitement exécutée, et de la dimension voulue.
Sur ces entrefaites le typhus commençait !i rèf
dans notre ville. Moi-m6uie en dounaiit mes soins !i
de nombreux uuilades, je fus atteint de cette terrible
maladie qni me cloua pondant quatre mois sur mon
lit, et me mit pendant les dix-sept mois suivants <luus
l'iiupossibilitc de m'occupcr d'autre chose que des devoirs
les plus impérieux que réclamait nia clientèle.
Grâce h Dieu mes forees étsmt peu îi peu re\-enuos
j'ai pu me remettre il l'oeuv're et je soumets au jugement
du Public, avec des preuves îi la ])ortéc de
chacun, la découverte que je crois avoir faite. Pour
la scieuce, cette découverte consiste dans la loi qui a
présidé il la création du corps humain; pour les arts,
c'est le Canon do Polyelèto, qui mms livre le secret
du clianne des statues antiques, Canon tant loué
de.s anciens et suivi .sans aucun doute par les artistes
qui fout encore de nos jours la gloire du tem)>s des
P é r i c l è s , des Phidias etc.
En parcourant les communications que j'ai faites k
l'Académie des Sciences la sincérité m'oblige il reconnaître
que j'ai dû y apporter quelques modifications,
et je crois quo les ]5reuves que je donne maintenant,
sout sinon, plus faciles ii saisir, du moins plus faciles îi
contrôler (pfauparavant. La Counnission désignée ¡)ar
l'Académie des Sciences remarquera que les corrections
ont seulement rapport il ia mesure ties membres su-
\'oilîi en peu de mots l'origine et la cause de la
tav<livc maturité de ce travail. Si son utilité n'est pas
en raison inverae du temps i[u'il a fallu pour cpi'il pût
être présenté au Public, je me flatte de n'avoir pas
employé mes momens de loi.sir en pure perte, car je
pense que loi-squ'on a découvert uno vérité, si petite
qu'elle soit, elle mérite toujours qu'on la publie,
dans l'espoir qu'elle facilitera la recherche du beau ct
du bon, et mènera il une connoissance plus parfaite
du Créateur de ces mille merveilles, qui toutes sont au
dessus de la conception de la plus vaste intelligence
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE I.
Cette planche représente l'Apollon Pythien dit
l'Apollon du Belvédère, ce dieu vainqueur du terrible
serpent Python. Un statuaire voulant rappeler
cette action bienfaisante du dieu du jour le rcjjrésenta
dans le moment où il vient de décocher sa flèche.
Ce chef-d'oeu^TC de la sculpture antique requiert
l'attention la plus scrupuleuse pour c^u'on puisse découvrir
toutes les beaut<is dont il est empreint, et l'examen
qu'on en fait élève l'âme de celui cpii l'observe
avec attention. Son attitude est pleine de grâce et de
majesté, ses formes nobles et élcgantes annoncent la
légèreté et la vigueur de la jeunesse, L'artiste a suivi
l'idéal de la plus belle forme humaine. Plus l'hcmime
savant dans les arts le considère, ¡)lus il reconnaît avec
étonnoment qu'il n'en avait ]>as senti la ])cri"ection, ct
plus il y découvre de vérité, de linesse, do grandem",
do beautés toujours nouvelles. Nous regrettons de ne
pouvoir le décrire dignement, et d'oti'rir dans cette
gravure une tro|j faibio réminissence de l'un des plus
beanx monuments de l'antiquité.
Cette statue en marbre de Limi, fut découverte h
la lin du 15'"° siècle près do Capo d'Anzo, autrefois
Antium, située ii douze lieues de Komo. Elle fut
acquise par Jules II, (jui n'était alors que Cardinal.
Lors de son avènement au Pontificat il la fit ]>lacer
au Belvédère du \'^aticun. L avant-bras droit et ia ¡nain
gaucho qui manc|uaieiit out été restjiurés ¡¡ur Angelo
de Montorsoli, élève de Michel-Ange. La hauteur est
do (J pieds 6 pouces. 2.112 Mètres.
Le but que j'ai eu eu vue en donnant ici une copie
lie ce chcf-d'ocuvrc d'une exactitude aussi minutieuse
sera expliqué îi la planche llln, lllli, IVa et IVb.
Pour de plus am|5les détails lisez Musée de |)eintiu
e ct do sculpture par Duchesne ainé, Paris 1828,
et Annales du Musée et do l'école moderne des beaux
arts par C. P. Laudon, Paris ISOl.
Noti-e graviu-e a été copiée avec la plus grande exactitude
par un artiste émiuent de l'école hollandaise,
d'après uuo figure photographiée cx])ressénieut ¡wur
notre usage d'après l'original, la photographie m'a été
procurée |>ar J. Spithover, n'. 70 et S(l, piazza di
Spagna, Monuldini's library, à Rome.
PLANCHE 11.
Cc;tte planche-ci représente le plus précieux débris
de l'art antique que Paris puisse s'enorgueillir de po.sséder,
la statue de la Venus qu'on appelle de Milo,
parce (pfelle fut trouvée dans la petite île lie ce nom.
Cette admirable Vénus de Milo est fort endommagée,
fort incomplète; mais si l'on regrette les iiuitilatious
que le tem|5s et les hommes lui ont tait subir, il finit
s'applaudir <lii moins qu'on ne l'ait point gâtée par de
n\aladroitcs et inutiles restaurations. L'imagination suffit
bien pour la compléter. Venue au monde des arts
pendant la grande époque de Phidias, au point précis
de la perfection, ct sortie pcut-5tre des mains de ce
grand statuaire, la Vénus de Milo est le plus magnifique
spécimen de l'art grec que Paris puisse oft'rir h
l'admiration des étrangers. Dès son arrivée Paris la
\ ' é n u s de Milo détrôna du premier rang la Diane
c h a s s e r e s s e , cette digne soeur de l'Apollon Pythien.
(Paris illustré. Hachette.)
Un écrivain célèbre, Dumas fils, dans une de ces
comédies (Diane de Lys) a fait l'éloge de cette statue
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