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LECTORI BENEVOLO.
||?|nnatus hiftoriai naturalis amor, & regionis noftr® produfta indagandi infa-
s2§i tiata cupido me impulerunt, ut, repetitis itineribus, altiora PyrenaOTUVl
montium juga fuperarem. Horum, quam vulgo les Corbieres vocant, humiliorem
partem, anno 1775 perluilravi.
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Singulari yoluptate animum affecerunt, ea quae pailim oculis fefe obtulerunt
innumera petxificata. Magnum horum numerum collegi, iis in montibus qui a pa-
go Monferrand ad vicum usque Sougragne di&um pertinent, ad orientem loci
les Bains de Rennes vocati, Dioecefis Æetenfis. Oculos præ cæteris alle-
xerunt corpora cÿlindrica, unum alterumve pedem longa ; quae. vulgo cofnuu au-
diunt, propter ßngularem cum comibus. flmilitudinem. N ec tarnen me fefellit eo-
rum habitus. Exuvias corporum marinorum petrcfaclas efle judicavi. Eorum
multis vario modo difFraétis, ut quae interior eilet ftruétura mihi appareret, aliud
nihil niü ipathum calcarium rude, absque ullo priitin® organic® form® veitigio
reperi.
Quædam eorundem corporum, fed minoris molis, fragmenta non procul vico
M.onferrand fefe mihi obtulerunt; quae dirupta aut fraéta quum fuerint, di il inet a
exhibuerunt diaphragmata; unde haud ad aliud quam ad OrthoceratVM genus ea
pertinere poiFe apparuit.
Eundo vicum Sougragne verfusj magnam inveni horum corporum cylindrico-
rum congeriem, quae tibiarum mufiri OTgani, ad inftar aggregata, inferiore fua ex-
tremitate calcariæ rupi affixa erant. Aliquot orgyiarum ab huius rupis baii diftan-
tia fubjacebat fragmentorum acervus : quæ inter fuipicatus repertum iri lucem ali-
quam allatura, terram fodi ipfo hoc in loco juili. N ec præfagam mentem ipes fefellit.
Ad primos namque ligonis i&us, protrafta eil magna horum cofnuum &
fragmentorum copia, variæ figuras molisque. Paulo inferius obtulit fe petrificat®
cujusdam bivalvis conchae prorfus mihi ignotæ ftratum. Denique incidimus in aliud
ftratum , quo petrificatum hoc promifeue confiifum comibus, quandoque illis adna-
tum, plurimisque varii generis Lithophytis commixtum occurrebat. Quæ omnia,
laxæ mollique margaceæ terræ fufcæ inclufa tanquam matrici, facili negotio e terra
erui potuerunt.
DISCOURS PRELIMINAIRE.
férisFî | ! > jB y n amour décidé pour l’ hiftoire naturelle, & le defir de connoître plus
fghffii y particulièrement celle du païs que j’ habite, m’ ayant fait entreprendre plu-
iieurs voyages aux Pyrénées, j’ en parcourus, en 1775, cette partie bafie qu’ on
nomme les Cor bïères.
Parmi les différentes produirions de la nature que j’ y obfervai, je fus fingu-
lièrement frappé du nombre prodigieux des corps pétrifiés qui fe préfentoient de
tous côtés à mes regards. J’ en fis une ample moiiTon fur les montagnes , depuis
Monferrand jusques à Sougragne,. à l’ Eft des Bains de Rennes, au Diocéfe
D ’ Alet- Je diftinguai dans la multitude, des corps cylindriques d’ un ou deux
pieds de longueur; aux quels le vulgaire a donné le nom de cornes, pareequ’ ef-
feétivement ils en ont la reflTemblance. Je n’ y fus pas cependant trompé. Je
penfai que c’ étoit la dépouille pétrifiée de quelque corps marin. J’ en caiFai plu-
fieurs en tout fens, pour voir s’ il ne feroit pas poiFible de tirer quelque lumière
de leur ftructure intérieure: je n’ y trouvai qu’ un ipath calcaire greffier, fans aucune
trace de l’ ancienne organifation.
Non loin du village de Monferrand je rencontrai quelques fragments de
ces mêmes corps, mais d’ un petit volume; dont les coupes & les caiFures préfentoient
diftinélement les cloifons de l’ intérieur. Je vis que c e u x - c i ne pouvoient
appartenir qu’ à des Ortbocératites.
J’ apperçus, en tirant du côté de Sougragne, un amas confidérable de ces
corps cylindriques attachés par le bas à la roche calcaire, & grouppés entre eux,
comme des tuyaux d* orgues. Quelques toifes en deiFous de ce rocher étoit un
tas de débris, parmi les quels j’ augurai qu’ on pourrait trouver des morceaux capables
de donner des inftruéiions fur ces corps. Je fis fouiller dans cet endroit.
Le preiFentiment m’ avoit bien guidé. Les premiers coups de pioche mirent au
jour un grand nombre de ces prétendues cornes, & de leurs fragments, de diver-
fes grandeur & figure. Un peu plus bas on rencontra une couche d’ une pétrification
d’ une .coquille bivalve, qui m’ étoit abfolument inconnue. Nous trouvâmes
enfin cette pétrification & ces cornes confondues dans un même l it , grouppées
quelquesfois enfemble, & entremêlées d’ un grand nombre de Polypites de tou-'
te efpèce. Tous ces corps s’ arrachoient facilement de terre; pareeque la marne
brune, qui leur fervoit de matrice, étoit presque friable.
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