CH. IL] O F T H E SOLITAIRE. 47
Voyages et Avantures de François Léguât.
2 vols. 12 mo., London, 1720.(2nd ed.)
" De tous les oiseaux de cet isle l'espèce la
plus remarquable est celle il laquelle on a donné le
nom de Solitaires, parce qu'on les voit rarement en
troupes, quoique il y en a beaucoup. Les mâles ont
le plumage ordinairement grisâtre et brun, les pieds
de coq d'Inde, et le bec aussi, mais un peu plus crochu.
Ils n'ont presque point de queue, et leur derrière
couvert de plumes est arrondi comme une croupe de
cheval. Hs sont plus haut montés que les coqs
d'Inde, et out le cou droit, un peu plus long à proportion
que ne l ' a cet oiseau quand il levé la tête.
L'oeil noir et vif, et la tête sans crête ni houpe. Hs
ne volent point, leurs ailes sont trop petites pour
soutenir le poids de leurs coq>s. Hs ne s'en servent
que pour se battre et pour faire le moulinet quand ils
veulent s'appeller l'un l'autre. Hs font avec vitesse
20 ou 30 pirouettes tout de suite du même côté,
pendant l'espace de 4 ou 5 minutes : le mouvement
de leurs ailes fait alors un bruit qui approche fort de
celui d'une Crécerelle, et on l'entend de plus de 200
pas. L'os de l'ailleron grossit à l'extrémité et forme
sous la plume une petite masse ronde comme une
balle de mousquet, cela et le bec sont la principale
défense de cet oiseau. On a bien de peine à les
attrapper dans les bois, mais comme on court plus
vite qu'eux, dans les lieux dégagés, il n'est pas fort
difficile d'en prendre. Quelquefois même on en approche
fort aisément. Depuis le mois de Mars jusqu' au
mois de Septembre ils sont extraordinairement gras,
& le goût en est excellent sur tout quand ils sont
jeunes. On trouve des mâles qui pèsent jusqu' à
lô livrer
" La femelle est d'une beauté admirable, il y en a de
blondes & de brunes ; j'appelle blond, une couleur de
cheveux blonds. Elles ont une espèce de bandeau
comme un bandeau de veuves au haut du bec, qui
est de couleur tannée. Une plume ne passe pas
l'autre sur tout leur corps, parce qu'elles ont un
grand besoin de les ajuster, & de se polir avec le bec.
Les plumes qui accompagnent les cuisses sont arron-
A new Voyage to the East Indies by Francis
Leguat and his Companions. 12 mo.
London, 1708.
" Of all the Birds in the Island the most remarkable
is that which goes by t he name of the Solitary,
because it is very seldom seen in Company, tho'
there are abundance of them. The Feathers of the
Males are of a brown grey Colour: the Feet and Beak
are like a Turkey's, but a little more crooked. They
have scarce any Tail, but their Hind-part covered with
Feathers is roundish, like the Crupper of a Horse;
they are taller than Turkeys. Their Neck is straight,
and a little longer in proportion than a Turkey's
when it lifts up his Head. Its Eye is black and
lively, and its Head without Comb or Cop. They
never fly, their Wings are too little to support the
weight of their Bodies; they serve only to beat themselves,
and flutter when they call one another. They
will whirl about for twenty or thirty times together
on the same side, during the space of four or five
minutes. The motion of their Wings makes then
a noise very like that of a Rattle; and one may hear
it two hundred Paces off. The Bone of their Wing
grows greater towards the Extremity, and forms a
Little round Mass under the Feathers, as big as a
Musket Ball. That and its Beak are the chief Defence
of this Bird. 'Tis very hard to catch it in the
Woods, but easie in open Places, because we nui
faster than they, and sometimes we approach them
without much Trouble. From March to September
they are extremely fat, and tast admirably well,
especially while they are young, some of the Males
weigh forty-five Pounds.
" T h e Femals are wonderfully beautiful, some fair,
some brown; I call them fair, because they are of the
colour of fair Hair. They have a sort of Peak, like
a Widow's upon their Breasts [lege Beaks], which
is of a dun colour. No one Feather is straggling
from the other all over their Bodies, they being very
careful to adjust themselves, and make them all even
with their Beaks. The Feathers on their Thighs
are round like shells at the end, and being there very
thick, have an agreeable effect. They have two