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Elle a appris de la nature k échapper à fes ennemis en fe faifant un masque abfolument
femblable au fond de la mer, au moyen de petits coquillages, de fable'& de limon, qu’elle
ralfemble avec fes papilles, mais quand elle eft prife elles les fait tomber 8c fait ausfi fortir fes
inteflins.
La fig. i . repréfente l’Holothurie inteflinale de grandeur naturelle.
L a fig. 2. les inteflins, les vifceres rouges, les ligamens & les vifceres compofés de globules
verds d’ eau transparents,
Holathuria intefinalis teutaculis 20 apice Jkllatis; corpore tentiufiulo papillis iaxis Irinc indt
afperfo.
T ab . XLV1.
U ANAT I F E A OREILLES
&
LE B A L ANI T E DE BALEINE.
L ’un 8c l’autre ont été trouvés fur la mâchoire inférieure d ’une baleine: il n’y en avoit
«qu’une couple de la première efpèce, 8c elles adhéraient fi fortement au Balanite, qu’il fallut
les couper.
Cette efpèce d’Anatife efl finguliere & comme moyenne entre les mollusques & les tefta-
«cëes. L ’animal habite un fac cylindrique membraneux, d’une texture fibreufe très forte. Le
pied ou la partie inférieure du corps a 4 pouces de longueur 8c un doit de largeur; c'eft par là
qu’il s’attache au limbe fupérieur du Balanite, comme on le voit dans cette figure. La partie
fupérieure, ou la tète, fe trouve au limbe antérieur de oe fac cylindrique; c’eft par là que
îorsqu’ il veut pêcher il étend ou retire fes tentacules.
Cet animal efl le Triton de Linné. La bouche eft entre les tentacules, dont les poftérieurs
fe courbent vers les antérieurs pour recevoir & tenir la proie. La trompe fituée entre les tentacules
poftérieurs, eft compofée d’un grand nombre d’anneaux élaftiques & fituée entre les
tentacules poftérieurs. La matière granuleufe qu’on voit dans l’intérieur du corps parait être
l'ovaire.
Les caraéleres les plus diftinétifs de cette efpèce font les deux ouvertures au limbe fupérieur
du fac, qui ont la forme d’oreilles dont la marge eft pliée 8c iaillanîe: c’eft ce qui la fait
sommer
Lepas aurita. L.
Le Balanite de Baleine a une coquille compofée de 12 pièces liflès ftriées alternativement.
L ’animal du Balanite refTemble à celui de l’Anatife k oreilles.
La coquille eft enfoncée de 4 k 6 lignes dans la chair de la baleine, qui lui fert feulement
d’habitation fixe, mais non de nourriture.
Les pièces teflacées de cette coquille font fi fortes qu’elles paroifiènt fervir k la baleine de
bouclier contre.les aflauts de l’Orque.
Lepas Baloence, tejla coronoeformi, valvulis duodecim alternatim Iceviufculis & radiatis.
Lepas balcsnaris. L.
En Norvégien : Hvalluut.
T AB.
't iK E vE i
D’HISTOIRE NATURELLE DU NORD, V. CAHIER. 7
T a b . X L V I I .
L' A N A T 1 F E L I S S E .
Elle fe trouve dans toutes les mers 8c adhéré quelquefois par fa bafe aux corps flottants,
comme a du bois, ou (ainfi que le repréfente cette figure) à des feuilles de varech.
Les petits font fixés à la même bafe, comme des marcottes. Il par oit que l’animal pouffe
fes oeufs par le tube charnu qui lui fert ausfi k s’attacher.
Au premier coup d’oeil l’animal ou le Triton a quelque analogie avec le Calmar (Sepia
Loligo L .) aux divers bras duquel fes tentacules 8c fa langue ou fa trompe reflemblent en
quelque maniéré; les tubercules entourés de filets, qu’on voit fous la première paire de bras
reiTemblent aux y eux..
L ’ étui qui enveloppe l’animal eft une membrane garnie de cinq-pièces teflacées; quand
il eft mort elles fe deflechent, fe retirent 8c en fe durciffhnt prennent la forme d’une coquille.
On peut conferver cet animal en vie hors de la mer pendant quelques heures : en mourant
il étend fes bras, qui reflemblent dans cette pofîtion k la queue d’un caneton, 8c la coquille
k l'oeuf caffé dont il fort. C’eft de quelqu’ illufion de ce genre que vient l’erreur populaire, qui
fait naître fur les arbres la Bernache (/lnas Bcrnicla. L J
Lepas anatifera. L.
En Norvégien: Stokand.
T a b . X L V I I I .
LE MADRE' PORE PROLIFERE*
La tige rameufe de ce Madrépore eft d’une blancheur de neige: fes ramifications s’éten*
dent au loin au fond de la mer en forme d’une plante très rampante : on a péché un fragment
de cette efpèce, long de 4 à 6 pieds 8c ayant un pied & demi en largeur 8c en hauteur.
Le nom trivial (proliféré) que Mr. Linné lui adonné convient très bien à la maniéré dont
elle fe propage, puisque les rameaux naifîènt les uns des autres.
L’animal a des bouches rondes qui fe ferment par tortillons plifles ; des tentacules‘ coniques
les entourent en rangées fimples, doubles, ou compofées. Il aime comme les A ¿finies k
être là où le courant de la marée eft le plus fort; c’eft là qu’on le trouve au fond de la mer à la
profondeur de 100 k r a o braflès. Il donne comme les Hydres quelques marques de contraction
mais foible 8c expire presque dans le moment qu’on le fort, de la mer, on ne voit plus
à fa place qu’une efpèce de vifeofité. Sa couleur eft blanche ainfi que celle de fon habitation.
La plus grande partie de ce Madrépore eft brunâtre: les étoiles font vides 8c gâtées, n’y
ayant que le fominet des branches de vivant.
Les pêcheurs favent que les endroits ou ij fc trouve font les plus poifîonneux, pareeque
les poiflons en font friands : en ouvrant leur ventre on y trouve fouvent plufieurs fragmens
de ce Madrépore.
La fig. t. repréfente l’animal. La fig. 2. le Madrépore vide.
Madrepora proliféra. L.
T AB.
1 V f ‘ I V J . Æ !