6 F I G U R E S E N L U M I N E E S
T a b . VIIL
A V I V E ou D R A G O N D E MER .
Ce Poiffon fe trouve dans toutes les mers de l’Europe, mais nulle part en abondance.
L a table des Grands en efl fouvent fervie en été, quoique la chair n'en foit pas bien délicate.
Il efl dangereux pour les pêcheurs, qui fe piquent fouvent les doigts aux rayons épineux
des nageoires antérieures de fon dos, ou peut-être des épines fortes de la tête, lorfqu’ils le tirent
du filet, car les fymptomes de cette piquure font affez fâcheux. Cette mauvaife qualité
n’a point été inconnue aux Anciens, 8c doit être attribuée a deux caufçs, favoirla rage de
l’animal pris vivant, 8c les humeurs feorbutiques de l'homme bielle ; car la ftruéture des épines
n’en indique point.
La grandeur de ce poiffon paffe rarement celle de la figure, & il efl prefque inconnu au-
deffus de Lindersnes.
C’efi le Dragon des Auteurs Grecs.
T rachinus Draco de Mr. Linné.
B. 6, D. j . 3 1. P. 1 6. V. 6. A. 3 2. C. 1 6.
Dan. Ficefmg, Angl. the Weever.
La fig. A repréfente celle du Gordius Marinas, de grandeur naturelle; & B , C plus
grande. Cet animal fe trouve dans les entrailles de tous les poiffons gras, comme le Saumon,
le Sey, le Maquereau, 8cc. fur-tout à la furface du Foie, dans un plan fpiral. Mais ce Gordius
n’eft nullement la caufe de la lèpre feorbutique de nos pêcheurs du Nordenfields, dont la maniéré
de vivre trop humide, 8c trop froide, & une nourriture où il entre trop de parties greffes
de poiffons, en donne aifément la raifon phyfique & véritable. Ces vermiffeaux fe trouvent
aufli par-tout ailleurs dans la mer, 8c fur-tout parmi le Teredo navalis, ver qui ronge les bois
dans la mer.
Norv. Qveife.
T a b . VIII
L E COR B EAU B L A N C D E F E R O E .
Cette variété du Corbeau fe trouve uniquement à Feroë. On en apporte ici de vivans,
comme une curiofité. On les apprivoife aifément. Il y en a de tout blancs, mais ils font
rares. L ’efpece de deux couleurs efl même peu commune. Car à l’exception de quelques
paires qui pondent dans ces Isles leurs oeufs tous les ans, il n’en refle enfuite que quelques-uns
ifolés, qui fe font voir en différentes faifons indéterminés.
L ’expé-
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D’HISTOIRE N A TU R E L LE D U N O R D , I. CAHIER. 7
L expérience a fait voir que deux Corbeaux noirs en ont produit un blanc & un noir,
& réciproquement qu’un noir eft provenu de deux blancs. Les Corbeaux noirs font les plus
communs, & caufent un grand dégât aux oeufs de tous les autres Oifeaux de mer qui pondent
en grand nombre dans ces Isles, quoique la loi facilite leur deftruiiion au moyen d’une efpece
de taxe qui oblige les habitans d’apporter tous les ans un certain nombre de têtes de Corbeaux,
fous peine d’amende.
Dan. Hvid Raunfra Feroe.
Lat. Corvus variegatus Fceroenfis.
T a b . IX.
L E V A N N E A U gris de fer.
Cet Oifeau doit etre mis au nombre des Oifeaux d’Islande, qui paflè quelquefois nos Isles
en allant ou venant. Le Raudbresting, nom que les Islandois donnent à cet oifeau, à caufe
de fa couleur rougeâtre fur le ventre, arrive afîèz tard au Printems dans cette Isle, par fa partie
orientale, pour venir à la partie auftrale, aux environs de Bejfejled. Ils fe tiennent aloiî
en grand nombre fur le rivage de la mer, que le reflux Iaifle à découvert. Us fe tiennent
fort fur leurs gardes 8c font difficiles a tirer. Dès que les marais dans l’intérieur du pays font
degeles, ils quittent la mer & cherchent les endroits fangeux 8c ceux qui font les plus inaccefli-
bles aux hommes, pour y conflruire leurs nids. En automne ils reviennent fur le rivage 8c
& font des premiers à quitter le pays.
Il y a une variété grife, qui eft probablement la femelle, 8c la Tringa cinerea de Mr.
Brnnniche, dont quelques-uns relient pendant l’hyver.
La chair de cet oifeau eft un peu fèche, mais plus en Islande qu’ici, k caufe du changement
de nourriture.
La figure eft de grandeur naturelle.
T r ing a ferruginea, dorfo alisque grifeo mdutatis, peSore abdomineque ferrugineis.
Dan. RSdbroJiling. Island. Raudbresting.
T a b . X .
L A T U L I P E DE MER.
Quoique nous ayons fur nos propres côtes prefque toutes les efpeces de Lepades, que Mr.
Ettis a décrites dans les Tranfa&ions Philosophiques, A. 1 7 j 8 ■ pl. 3 j . Je n’ai cependant trouvé
B 2 cette