F I G U R E S E N L U M I N E E S
T ab. XXXII. .
L E R 0 D I N G , Roetelet.
Cette efpece fe trouve dans les lacs du Chriftianfandois, près de la côte, 8c même dans
ceux des isles. Pendant mon féjour à Stavanger, dans le mois de Septembre 1 7 6 9 , mes
amis eurent la bonté de m’en faire apporter plufieurs des lacs du Jfedderen, de Malde, Haaland,
8cc. J’en avois une 20e. dont la grandeur varioit de g k 1 j pouces. L a véritable faifon du
Roding eft à la St. Michel. Sa chair efl ferme 8c rouge comme celle de l’omble (Ror). On
en a aufli dans les parcs ou étangs, parce que la pêche n’en efl point abondante 8c qu’elle
dure peu de tems.
B. XI. P. 12. 13. Y . 8. A. 10. D . 12. C. 18.
Salmo, (Roding) dorfo brunneo, lateribus albicantibus fupra lin. lateralem macutif albis, abdo-
mine miniaceo. Arted. 8c Linn. S. carpio.
Norv. Rote, Roding.
T ab. XXXIII.
L E K U L M U N D.
Dans le cours de mes voyages, en defcendant de Filefieldpar IVillers, jusqu’au Land,
la pêche qu’on fait dans le Randsfiord me procura ce poifîon, qui efl, comme le Rijding,
du genre du faumon.
L a pêche du Kulmund ne produit pas beaucoup, les petits principalement ne valent pas
grand chofe. Les plus grands ont 24 pouces. Le Ror, le Roding 8c le Kulmund, ont quelque
chofe de commun dans leur oeconomie, ou maniéré de vivre, c’eft à dire qu’ils ne quittent
point leur demeure, comme presque toutes les autres Truites dans le commencement de
l ’automne, 8c peut-être n’en font-ils que des variétés.
Salmo lacujlris, corpore violaceo, maculis argenteis majoribut, nigris minimis punSato.
Norv. Kulmund.
B. 1 1 . D . 14. V . 10. P. i j . A. 12. C. 20.
T ab. XXXIV.
L E C Y C L O P T E R , Rognhiegfe.
On trouve ce poiflon dans toutes les mers de l’Europe; dans le nord depuis la Baltique
jusqu’en Islande 8c en Groenland. On le nomme en Islande Stenbit, parceque fa flruékure
en deffous lui facilite le moyen de s’attacher aux rochers 8c aux pierres dans la mer. On en
fait une efpece de Rekling en le faifant fécher k l’air frais du printems. Les petits comme les
plus gras font bons pour cet ufage. Us font de la grandeur de 1 k 3 pieds. Celui qu’on a
defliné avoit 16 pouces. Les petits font fingulierement colorés, 8c peuvent vivre long tems
dans un verre avec de l’eau de mer. Je ne connois aucun poiflon qui tourne fes yeux bril-
lans avec tant de promptitude. Les petits s’attachent au verre par la pinne orbiculaire du
ventre fi on les laiflè tranquilles.
Cyclopterus, Lumpur audor.
Norv. Rognkiegfe. Dan. Stenbit.
T ab.
D'HISTOIRE NATURELLE DU NORD, IV. CAHIER. 5
T a b XXXV & XXXVI.
LE BREDFLAB, Batrochos Grec.
C’en un poiflon qu’on trouve dans toutes les mers de l’Europe & peut-être dans quelques
autres du globe. Il efl d’une figure fi finguliere qu’il eft obligé de ramper au fond de
la mer plutôt que de nager, car fes deux pattes de deflous paroilTent être faites pour cela. Ce
poiflon eft vorace. Je ne fais point s’il attire les petits poiflons par le mouvement de fes antennes,
quoiqu’il porte le nom de Rana pifeatrix, mais ce que j ’ai vu, c’eft qu’il fe trouve
parmi les/«, (gadus virent) près des côtes, & qu’il peut alors en avaler plufieurs de la grandeur
d’un pied tous entiers. La grandeur du Bredflab efl de 2. 3 à 4 pieds, alors ‘il peut avaler un
canard. Je nai vu que des femelles. Je crois que le mâle a fes appendices comme les Raies
(Raja). La chair de ce poiflon eft blanche. On en mange dans la Méditerranée, mais les
Danois & les Norvégiens abhorrent ce poiflon qu’ils appellent Paddefjk, ou Rana pifeis. La
ftruâure intérieure eft aufli fort finguliere, elle fera détaillée dans le texte avec l’anatomie.
Lophius pifeatorius.
Norv. Bredflab, Marulke, Paddefijk.
Gall. Le Boudroye.
T a b . XXXVII.
L E B L A A T A S K E .
Cette efpece de Squalus eft le Spinax de Mr. Linné; elle eft moins commune que l’Acan-
thias. J’en ai pourtant eu allez fouvent pendant le cours de mes pêcheries, dans le Chri-
fiianfandois, où il fe tient dans les vallées limoneufes de la mer k la profondeur de t à 2 00
brasfes. Je n’en ai vu cependant que des femelles qui dans ce genre font en beaucoup plus
grand nombre que les mâles. Toutes les femelles du genre de Squalus portent leurs petits vi-
vans; dans celui-ci ils font enveloppés dans deux matrices 8c fortent avec les oeufs dès qu’on
tire le poiflon hors de l’eau, fur-tout en été.
La grandeur ordinaire du Blaatajke eft de 2 k 2 o pouces. On prétend en avoir vu de
3 pieds. Ce font peut-etre des maies. La chair de cette efpece eft regardée comme venimeufe
& on 11’en pefche guere que par hazard. On tire de l’huile de fon foie. Son ventre
eft noir & tout plat:
-Squalus, Spinax pinna anali nulla, dorfalibus fpinofis-, vertice lineispluribuspunSlato.
Norv. Blaatajke, Sorthaae,
T a b . XXXVIII.
LE R Ù D H A A E.
Les isles qui font comme plufieurs lignes fur la côte de Bergue, 8c qui s’avancent de
quelques milles dans la haute mer font les véritables demeures des pêcheurs. Ces isles font
avec raifon nommées Fijkevoer, car on y fait ufage de tous les inftrumens qui fervent k cet art
utile, fur des bancs, des rochers, 8c des vallées de l’Océan, k la profondeur de 20 k 200
brasfes ou d'avantage. J’ai demeuré presque une année entiere dans ces isles; c’eft alors que
je fis la colleétion des plus rares djfieins des poiflons .& autres produirions marines. Mais
B d’au