
<)2 CONCHYLIOLOGIE DES TEIUlAI>fS TIÍKTLVIllIiS DE I.A UE L d iQUE .
Elle est allongée, ovale, enflée vers le milieu el l é g ômn e i i t a l l é g u é e à ses ext r cmi l é s , qui sont
arrondies ; tout e sa sur f a c e ext é r i eur e s embl e être lisse, si nous pouvons eii j u g e r d' apr è s le seul
exemplaire qu e nous a y o n s pu compa r e r , lequel a pe rdu un e partie de son lest supé r i eur . L'ouve r -
t u re est r é t r é e i e posteri eu remciK. el dilatée a n t é r i e u r eme n t . La columelle est lisse, eallonse à l'iiilérienr
et r e couvr e un canal peu allongé t e rmi n é par une écliiincrure p r o f o n d e ; son exl r émi l é
postérieure pr é s ent e un pli oblique très prononcé, tandis que l'aiilérieur est apiali. Le hord exl c -
rioiir es! épais el pai'ait ôlre lisse dans toute son é t endue .
Cette coquille ne me sur e que lo mill, de longueur s u r 7 mill, de l a rgeur .
Jiemunjties. — D'npi'ès M. Weiiikiuitr ( ' ) , cette variété de l'O. spella aurait été recueillie à l'étiit.
vivant s u r les côtes de l'Algérie. Loi'sque Ton e x ami n e avec attention les écliantilloiis du teri'ain
miocène de In To u r a i n e , dont les coquilles sont souvent très usées, on découvre, c omme dans
ceux qui provi ennent de Po n t -Le v o y (Lo r r - e l -Ch e r ) , des exempl a i r e s ^dont toute la surface est
pourvue de fines stries li'ansverses pointillées — ce caractère no semble pas encor e a\ oir été obs e rvé
duns celte co(|uille — d' aut r e s ne pr é s eni enl ces stries Iransverses que ve rs les deux ext r émi t é s de
la coqui l l e ; c'est p r o b a b l eme n t TO. sirialiila de .Miller, Paiconr. ou dici, des foss. nouiraux,
I 8 ( ) 6 , p. 9, n" 1)0. il existe dans la collection un e petite espèce |)rovenant de Mazatlan, qui a
beaucoup d'analogie avec la coquille des faUms, nuiis qui s'en distingue c ependant par ses ext r é -
mités t o u j o u r s plus o b t u s e s ; c'est s ans dout e TO. variabilis de C.-ll Adams ( - ; , que Sowe r b y a
aussi dé s igné e sous le n om d'Oi,'«/« cali fornica.
Nous ne pensons [)as que l'espèce dé s igné e par Re eve (5) et qu'il dit proveni r de TOcéan pacilique,
pui s s e être r appor t é e à l'O. spella de Linné. Jl. le ma rqui s de .Monterosato (•<) inenl ionne
que le Simnia .Mcwensis de Risso est le J e u n e âge de sa variété roseo carimi, de VOi-itIa spella, Lk.
Nous n'avons j ama i s connu q u ' u n seul exempl a i r e de l'espèce que nous venons de d é c r i r e ; il
nous a été olierl par feu Wa t e r k e y i i , professeur de géologie à l'Université de Louvain.
Section B. — I IOLOS TO.MATA.
F a m i l l e !. — lNATICll>.-E.
(¡ENtiEs : N.VTICA, DESIIAIESJA. .XATICELLA, SIGARETUS, LAMELLARIA, NARICA,
\"ELl TLNA, CllVPTOCEI-l-A.
D'après les nouvelles o h s e r s a t i o n s , les Natices, comme on le sait, ont la coquille j>resque
•ntièrenient enve loppé e par de larges exjiansions cliai'nues du pied et du mant e au, l ' n plan t r a n -
hant, en biseau, tei'mine en avant le pied; sa partie épaisse vient se |)lacer en avant de la tète,
il c a cbe el force les tentacules à se r enve r s e r sm' le dos de la coquille. Ayant son issue ent r e celle
lartie épaisse du pied el le bord droit de la coquille, la bouche de l'animal est c a t b è e , el, pour
n'ondro sa nour r i tur e , il est obligé de fléchir par en bas la portion ant é r i eur e du pied ; alors
ouverlure buc c a le apparaî t et il en sort un e forte t rompe cylindriiiue à l'aide de laquelle Ta ni mal
ttaquo d' aut r e s mol lusque s , Buccins, Nè r i t e s, etc., et parvient p r o b a b l eme n t à pe r c er les co(|iii)les
bivalves. Voilà donc un animal c a rnivor e à (rompe rélraclile qui porte une coquille à o u v e r d n e
litière el n' avant a u c u n e trace du s iphon respiratoir e que po.ssèdi'nt les mollusques égaleniciH
irnass Il la cofiuille canaliculée ou é chanc r é e à la base. Il faut donc faire enti'ci
( ' ) H . - C . uiXKAin-, Coiichijlicn des .ìlillcìmeeres, l. I l , |j
(2) C.-ii. Ad.ws, Panama sMU, 1X;)2, pp. ôl . 504., 4.
Keeve, Conc/ioloyia Iconica, pl. X, lig.
{••) DC Mo n t e h o s a t o , iVu o r n rexhta delle conchi'jHa 1!edile -4°, p. 46,
CONCHYLIOLOGIE DES TERRAINS TERTIAIRES DE LA BELGIQUE. 63
en ligne de compt e ces observations de M. De shaye s ( ' ) pour classer les Nalicidées. Ce s avant
auteur propose de forme r non s eul ement une famille, ma i s un o r d r e particulier qui lui s embl e
devoir s'isoler de toutes les combina i sons t ent ée s j u s q u ' à ce j o u r . On peut donc, a j o u t e - t - i l , considéi'er
la famille qui nous occupe connne transitoire enl r e les mol lusque s à coquille canaliculée
et ceux qui ont une coquille à ouve r tur e entière.
Pour M. Adams, la famille des Naticidées se composerait <le neuf genr e s . Après en avoir admi s
douze dans sa jVéiliode de '1847, M. Gr ay, en 1 8 o 7 , en r édui t le n omb r e à huit , lesquels ne
coïncident pas tous exa c t ement à ceux d 'Ad ams ; ils ne por t ent pas non plus le même n om, d'où
résulte déjà un e fiichcuse confusion. Le proc édé qui, d'api'ès De shaye s , pa r a i t r a i l à la fois le plus
simple el le me i l l eur , consisterait à r e j e t e r tous ces g e n r e s , à l'exceplion d'un très pelit n omb r e
(Sigarelns, Aimiura) et de recons t i tuer le g e n r e Nalica à la ma n i è r e de L ama r c k ; les g e n r e s nouveaux
proposés (louvanl deveni r de sim|)les groupe s d'espèces dans un g e n r e qui en r a s s embl e
aujoui'd'bui un gr and nombr e . Wo o dwa r d , dans son petit Traité dlcmoiitaire, a d o n n é ce bon
exemple de faire r ent r e r , à titre de sous -genr e s des Na t i c e s , tous les g e n r e s qui en ava i ent été
antérieurement s épa r é s ; s eul ement il a eu le tort de r éuni r dans la famille des Nalicidées, les
Lamellaria ou Mariesia, les A'«/»;« de Recluz el les Velulina de Fl eming . Ces genr e s dépendent
incontestablement d'aut re s familles.
De tous les g e n r e s proposés jusqu' i ci pour les espèces a c tue l l ement vivant e s , t roi s , d'aprè s
De shavc s , devr a i ent être c o n s e r v é s , iSaiica, Amauru, Sif/arelus. Le g e n r e l\aticina ou Nalicella
serait un type i nt e rmédi a i r e enl r e les Natices du g r o u p e des Mélanostomes el les Signrets se r a t t a -
chant il ces de rni e r s par un assez g r a n d nond)re de forme s int e rmédi a i r e s .
Les paléontologistes, de leur côté, ont éga l ement a j o u t é de nouve aux genr e s à la famille des
Naticidées. M. .M''Coy, dans son o u v r a g e s u r les fossiles c a rboni f è r es de l ' I r l ande, a proposé un
genre Nalicopsis pour des coquilles bien rap])rocbées des ?satices. Pl u s t ard, de Ryckhol t fonda
un g e n r e Nalicodun pour quelques espèces c a rboni f è r e s qui jiortent une dent colume l l a i r e ; ma i s
hicntol il s'aperçut que son g e n r e [louvuil se j o i n d r e à celui de .M. Coy. Wo o dwa r d , (|ui a pu
étudier les espèces îypi(]ues de ^'alicopsis dans les collections du Musée l i r i t annique et du Geological
Su r v e y , n'hésite pas à r é u n i r ce g e n r e aux Natices à titre de sous -genr e , ce que propos e
également M. Pic tel dans son excellent Traité de paléontologie. C'est encor e p a rmi les g r o u p e s du
genre iSalica qu'il faut r ange r les Kaspira d'Agassiz, les Globulus de Sowe r b y et les Globularia
de Swa i u s o u , ainsi que que lque s aut r e s g e n r e s de Risso. Le g e n r e Deshayesia, de M, Victor
l{anlin, est destiné à r é u n i r un pelit n omb r e d'esi>èccs fossiles qui oiTrent celte singulièr e combi -
nnison d'une forme géné r a l e de Natices a y a n t une columeile calleuse el dent e l é e sur le b o r d , un
|ien à la mani è r e des Nérites.
A l'exceplion du g e n r e Amaura, counu à l'état vivant s eul ement, tous les autres se renconl rei i t
dans le bassin do Paris.
(ÎKMl NATICA, Lk.
Ce n'est pas à Adanson que l'on doit a t t r ibue r le g e n r e ¡Salica, pui sque cet aut eur a domi é
comme t ype de son geni'e Natica l'animal d'une espèce qui n'en dépend pas el pour laquelle a été
créé le g e n r e Fossariis; mais, depuis Adanson j u s q u ' a u mome n t où M.M. Qtioy cl Ga ima rd ont fail
connaiire le véritable anima l des Natices, l ' e r r eur eut le l emps de se propage r p e n d a n t pr és d'un
siècle el d' ent r a ine r tous les cdassilicateurs à d o n n e r au g e n r e en ques t ion des r a p p o r t s qu'il faut
acluellenient a b a n d o n n e r .
Il sullit de j e t e r les yeux sur la pl anche XXI I du Genera of recent .'Vo//««« de H. cl A. Adams,
DOur se mvaiiicre de l'idenlité des sept ou huit g e n r e s r epr é s ent é s . Le g e n r e Noverila de Ri
iplion des attiwaiu ,va«ï verlcbtcs découiertii dans le bassin de Paris, l. l i t , p p . 2 0 - 2 9 , Î 8 6 6 .
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