
RU IN ES DU DÉ SERT DE NAGA.
PLANCHES 34 ET 38.
Le voyageur qui visite de nos jours les antiques ruines de la haute Nubie est tout
de les rencontrer le plus souvent au milieu d'un sol aride ou môme dans les
sables du disert. A l’aspect désolé du pays qui les entoure, on se demande comment
des peuples assez puissants pour les édifier ont pu exister sur un tel sol, et. I imagination
se reporte vers les siècles reculés; on dirait presque être à un autre âge de la
nature Cependant si l’on remarque combien la puissance végétale est grande sous
SI soleil des tropiques partout où il y a de l'eau ou môme un
tous les points qui reçoivent un arrosement artifidcl sont .mmédiatemenl envah s
par une admirable végétation, on s'étonne moins de celte anomalie. Un etiet,
en examinant sur les bords du Nil ces emplacements de villages naguère florissants
et couverts d’une belle végétation, et qui aujourd’hui, par suite de guerres
ou d’autres causes politiques, ont été abandonnés, et par conséquent prives d arrosements
artificiels, on voit qu'avant même que le temps ait pu effacer les s. Ions, ils
ont déjà repris cet aspect de stérilité qui caractérise le désert; dès lors on n est plus
surpris de voir la nature désolée qui entoure ces ruines dont l’aspect est si grandiose ;
on comprend aussi qu’il n’est pas nécessaire d'accumuler les siècles pour arriver à
ce résultat et que la fertilité à dû être proportionnée à la puissance des peuples qui
lont bâti de tels édifices Cependant, comme l'antique ville du désert de Naga ne pou-
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des puits ou des sources taries aujourd'hui, ou bien encore quelques moyens de conserver
les eaux des pluies tropicales après en avoir profité pendant leur saison.
Ces ruines sont situées à 25 ou 30 kilomètres de la rive droite du Nil, sous 1 fi* 15’
environ, dans un de ces déserts où l’on rencontre quelques arbrisseaux, des broussailles
et des herbes alternant avec des parties rocailleuses ou sablées.
le plan général (planche 34) donne une idée de l’ensemble des ruines de celle
antique cité; cependant il se trouve encore quelques débris moins importants et
plus détériorés en dehors de son cadre. La même planche offre aussi le détail des
plans des principaux monuments de celte ville. Le grand temple B offre une grande
disposition; il est précédé d’une avenue bordée par des parapets cl continuée par
huit moulons la plupart renversés; ils étaient disposés comme des sphinx sur des
piédestaux de chaque côté de l’avenue. Ensuite on traverse un portique à jour de
quatorze colonnes dont il ne reste plus que la partie engagée dans le mur d appui.
En sortant de ce portique, on rencontre six moutons placés comme les précédents,
et enfin le premier pylône du temple. Le plan détaillé (B, planche 34) et 1 élévation
(B, planche 55) indiquent ce qu’il reste de ce temple et une disposition probable de
son ensemble faite d’après les parties existantes.
La lettre A des mêmes planches indique le plan e t la vue d’un temple plus petit
qui se trouve adossé à la montagne. Ce temple ne portait ancune sculpture ; il était
i précédé d’un vestibule dont il est difficilede déterminer la forme en élévation ; cepen-
I danl les deux angles antérieurs arrondis font présumer qu’en contre-haut du mur de
soubassement, il était formé par six colonnes, ou peut-être par des colonnes en avant
et une autre Tonne de piliers intermédiaires. Dans l’intérieur est un piédestal encore
à sa place et qui semble avoir reçu une statue. Par derrière, une espèce de niche carrée
donne entrée à un petit escalier qui s’élevait dans l’épaisseur du mur de l’édifice.
La lettre C indique le plan et la vue d’un temple dont les murs sont couverts de
bas-reliefs sur toutes les faces. Ayant perdu une partie des documents que j’avais
recueillis sur ces ruines, j’ai dû avoir vecours au voyage de Caillàud pour compléter
ou rattacher quelques détails qui sans cela eussent été incomplets; toutefois mes
• documents difièrent de ceux de ce voyageur. Ainsi je n’a. pas vu de colonnes intérieures
dans les deux derniers temples dont je viçns de parler; cependant il est sur-
nrenant qu’au milieu des déserts, et dans le petit nombre d’années qui sépare nos
voyages, ces colonnes aient pu complètement disparaître. Je remarque aussi que,
d’après les dimensions et dispositions qui résultent des documents de ce voyageur,
il serait impossible de réédifier avec des proportions passables la toiture de ces
temples, de manière à l’ajuster avec les couronnements des murs du temple C par
exemple, qui sont presque partout conservés. .
Le plus intéressant de tous ces monuments est le petit édifice indiqué par la
lettre D sur le plan général (planche 34) et détaillé sur les planches 36,37 cl 38. Il est
difficile de lui assigner une destination; cependant il parait, à l'instar du grand
temple avoir fait partie d’une avenue précédant le temple C, bien qu il ne soit pas
dans le même axe. Par son style romano-égyptien, cetédifice présente le plus haut
intérêt pour l’archéologie; c’est pour cette raison que je l’a. reproduit d une manière
irès détaillée. L’ensemble ou plutôt la disposition des masses de ce monument est
égyptienne, mais ses détails sont d’un style romain du Bas-Empire assez grossièrement
exécutés; ainsi la porte qui regarde le temple, de même que les
latérales du milieu sont de style égyptien; encore ces dernières ont des tablettes qui
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ni moins détérioré que les autres monuments de cette cité, estdenalureA faire envisager
sous un jour nouveau la question tant controversée de la priorité de I architecture
égyptienne ou nubienne. Cet édifice n’est pas le seul où I on remarque des
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