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4 T À N N E U "R.
■ ks cuirs l'Pïcalableiwent travailles <k rivicre & ra fésf ■
-d’une cuve foible dans une plus forte. La première
cuve ou la plus foible ne contient qu’un huitième de
'jus de tannée fur fopt huitièmes d’eau pure; la fécondé
deux huitièmes de jus de tannée fur fix huitièmes d’eau,
ainfi de fuite pour .les autres cuves en augmentant l’a-
icidité par un huitième de jué de tannée. En hiver les
paflemens font au nombre de douze.
Pendant la première moitié des paflemens on releve
•les cuirs deux fois par -jour pour les laiflèr égoutter fur
les.planches des cuves pendant environ deux heures.
Pendant l’autre moitié des paflemens on ne relevé les
■ cuits qu’une feule fois.
Après le dernier paffement compofé du plus fort
'jus de tannée , auquel on a ajouté quelques poignées
de tan pour, chaque »cuir , & qu’ils y ont féjourné pendant
environ une femaine, ils font fuffifamment gonflés
& font en état d’être mis en foflè comme les aiirs
.préparés par les deux méthodes précédentes.
P L A N C H E V L
La vignette de cette Planche reprcfelite le travail
de là cour ou les différentes opérations de la mile en
foire , l’aéfcion de tanner proprement dite pour, laquelle
les. opérations precedentes font des préparations.
, On voit d’un côté une partie du bâtiment du derrière
de la tannerie , & le pavillon qui contient l’ efcalier
marqué au plan général, Planche I. par lequel on monte
aux chambres cloiès qui font au-deffus de la plamerie
& des paflèmens, & au grenier ou fèchoir qui eft au-
deffus de ces chambres. C , porte de l’attelier des paf-
fomens. Y , porte de l’efcalier en face de celle du poudrier
placé dans Je pavillon vis-à-vis, que l’on ne voit
.point dans la figure ; près de ce pavillon on voit un
des murs de clôture auquel font adoflees les échelles
ou étentes, fur lefqueiles on fait fécher les mottes, &
■ au-devant de ce mur quatre des.fix foires contînmes en
maçonnerie, & une partie de la cinquième-, elles font
cotées dans le plan général , par les chiffres I , I I , I I I ,
IV.
F ig .x .S c z. Deux ouvriers qui fur une civiere apportent
les cuirs fiiffifàmment gonflés par les pleins,
les paflemens d’o rg e , ou ceux de jus de tannée
près de la première foflè où ils doivent être cou-
■ chés,, '
3 . Ouvrier qui apporte fur le bord de la fofle une
c orb e ille pleine de tan, qu’il a humeété dans le
poudrier, pour que la pouffiere de cette fubflance
-ne fo volatilifè point.
4. Ouvrier qui . couche les cuirs en fofle -, pour cela
[’ouvrier. commence à faire au fond de la fofle
une couche de tannée, ou d’écorce qui a déjà
forvi.à la préparation d’autres cuirs; fur cette tannée
il répand une couche de tan nouveau;d’environ
un pouce d’épaiflèur ; fur cette derniere couche il
étend un cuir , ou deux bandes fi les cuirs ont été
divifés en deux ; fur ce cuir: une autre couche de
ian de même épaiflèur, fur laquelle il étend un
nouveau cuir, dont la longueur doit croifer celle
du premier ; ainfi de fuite, alternativement; une
couche de tan & un cuir, ou deux bandes, jufqu’à
ce que la fofle foit remplie à environ deux piés
près, ou que tous.les cuirs qui font préparés à être
tannés y foient placés. Par - deflus le dernier cuir
qui a été couché en fofle on met au - deflus du tan
•neuf qui le recouvre un ou deux piés de tannée
ou écorce battue qui a déjà fervi, de laquelle on
remplit aufîi les places qui ne font pas occupées
par les cuirs. On foule cette derniere couche avec
les piés pour comprimer le tout, & faire mieux
appliquer le tan fur les cuirs : on met quelques
planches fur cette derniere couche, & on charge
quelquefois ces planches avec des pierres.
A cette opération fuccede celle d’abreuver la
fo fle, on y verfe pour cela une quantité fuffifante
d’eaif olaire, on a foin d’entretenih cette huftiidîté ,
c’efl: pour cela que les. foflès doivent, être fort
■ étanchées.
La fécondé foflè eft repréfentée comble, & la
quatrième eft entièrement vuide.
Les cuirs ainfi couchés en fofle & en première
•poudre, relient en cet état pendant trois mois,
y. & 6. Deux ouvriers occupés à retirer les cuirs de
•la troifieme fo flè, ils fe fervent pour cela de longues
tenailles, fèmblables à celles qui font rep retentées
au bas de la Planche IV. Un troifieme ouvr
ie r fig . 7. leur préfente la tête du cuir, que l’un
des deux fài'fit avec fa tenaille ; l’ouvrier qui eft
•dans la foflè & nuds pié s, pour ne point bléflèc
les cuirs fur lefquels il marche, continue pendant
q u e l’ùn des deux ouvriers hors delà fofle tire à
lui une partie du cuir, de foulever l’autre partie
pour que le fécond ouvrier puiflè la faifir avec là
tenaille, & achever de le tirer hors de la foffe,
■ ces deux ouvriers rangent les cuirs ou bandes les
unes fur les autres, enforte que tous les dos
foient du même côté.
Pendant cette opération & à mefure que rou-
vrier qui eft dans la foflè enleve de nouveaux
cuirs; il jette avec une pelle la tannée qui eft au-
deffous & recouvre les cuirs inférieurs ; dans le
fofle qui eft entre les foflès & la banquette,, on
voit cette tannée dans le fofle près du chiffre 7,
& tout auprès fitr la banquette une partie de
mortès nouvellement fabriquées. '.
Après cette opération on balaye lès cuirs , on les
fecoue pour en détacher toute la tannée, on les
recouche enfuite avec de nouveau tan, & ils refi
teut quatre mois ou même pliis dans cette féconde
poudre ; pn réitéré encore une troifieme fois’ les
mêmes opérations, & les ç.uirs ayant refté cinq
mois dans leur troifieme poudre, font achevés de
tanner : on les retire alors & on les porte dans le-s
chambres ou on les fait fécher à l’ombre , après
les avoir balayés on les accroche à des èlous
au plancher , & lorfqu’ils font aux trois quans
focs, on les bat du côté de la chair avec un maillet
fur une pierre; lorfque les cuirs font entièrement
focs, on les porte au magafin d’où ils
paffent dans les mains des différens ouvriers qui
les employent..
8. Ouvrier qui avec la tannée fait des mottes, il ell
placé dans le fofle, & a.un moule ou anneau de
cuivre de la grandeur & de la hauteur que les mottes
doivent a voir, il pofe un ais oü petite planche
au fond du fo fle, & le moule par-defliis il le
remplit de tannée qu’il foule avec les piés nuds ;
de cette maniéré il forme une motte qu’il fait for-
tir du moule en le prenant par les oreilles & le
renverfànt fur une douve ou planchette, qui lorf-
qu’elle eft remplie de quatre ou cinq rangs de
mottes, lui fort à les tranfporter fur la banquette;
comme cet ouvrier travaille principalement deâ
piés, il lui faut un appui pour les mains, c’eft une
perche foutenue horizontalement en-travers du
folle par deux chevalets, dont les bouts font fiches
dans le tas de tanné'e, comme on le voit dans la
figure; il avance cette efpece d’établi à mefure
que par fa fabrication il confomme la maflè de
tannée que le folle contient.
Bas* de la Plaiiche.
Fig. 9. Corbeille d’ofier fervant à tranfporter le tan du
poudrier <^üi le renferme au bord de là foflè ou
on doit l’employer.
10. Table de pierre fur laquelle les ouvriers battent'
les cuirs avec des maillets de bois pour les rat-,
fcrm'ir
1 1 . Un des maillets de bois fervant aux ouvriers pour
battre les cuirs.
1 z. Le moule du tanneur fur fa planchette,
1 j . Le même moule en plan.
PP LL AA NN CC HH EE V I I .
4. Un des deux fers qui font aux côtés de chaque
pilon;, il a deux taillans perpendiculaires l'un à
1 autre; les vives arêtes du barreau qui les termiCette
Planche & les deux fuivantes repréfontent le
moulin à tan, fa première en eft le plan, la fécondé
l'élévation, & la troifieme fe profil ; on a eu l’attention
de marquer les mêmes parties par les mêmes lettres
dans ces trois Planches/’
Le moulin eft compofé d’une roue à augets A B , qui ‘
reçoit l’eau à hauteur du cehtre, d’un arbre tournant
garni de douze levées ou cames de fix pilons, qui font
chacun garnis de trois couteaux. A , empellement que
l’on leve avec une vis. B , partie du courfier du côté
d’aval par lequel l’eau s’écoule. C D , arbre de roue. a>
b ,c , d f f , gf if k , les levées ou cames qui foule-
vent alternativement les mentonnets des pilons. E F ,
G H , les couches fur lefqueiles s’aflèmblent les quatre
montans de la cage du moulin. L & M , deux des quatre
montans. P Q , la batterie fur laquelle tombent Jes
pilons, elle forme le fond de l’auge dans laquelle on
met l’écorce de jeune chêne, qui eft la matière du tan.
IK , N O , partie des chapeaux qüi aflèmblent les quatre
montans. mn, mm un , les moifosqui embraffent
les queues des pilons ; on a fraéturé les chapeaux & les
mpifes pour laiflèr voir l’auge R S T . 1 , 1 , 3 , 4 , f > »
les fix pilons.
nent font crennelées pour mieux retenir la filaflè
dont on les entoure avant de les enfoncer dans le
corps du pilon, dont chaque fourchon eft entouré
d’une frette pour l’empêcher de fe fendre,
y. Couteau du milieu d’un des pilons, fa queue eft
en partie entourée de filaflè : on voit au-deflbus
de ces deux dernieres figures le plan de leur tranchant.
P L A N C H E X.
Cette Planche & les deux fuivantes repréfontent le
moulin pour chamoifer Jes buffles, qui eft établi à
Corbeil, la première en eft le plan, la fécondé leléva-
tion, & la troifieme la coupe tranfverfàle; on a auffl
marqué par les mêmes lettres les parties fèmblables
dans les trois Planches. X , porte pour aller à l’empelle-
ment. A , empellement du courfier de la roue. A B , la
roue. C D , l’arbre tournant garni de cames pour lever
les maillets qui font au nombre de douze, féparés de
deux en deux par une cloifon, ce qui forme fix pilles
ou coupes dans lefqueiles on place les peaux. E F , G H
les deux folles des extrémités du moulin d’un plus fort
équarriflage que les intermédiaires. N , O , P , Q , quaP
L A N C H E V I I I . tre efcaliers de fix marches chacun, pour monter fur le
plancher qui efl au niveau des coupes. Y Z , forte piece
de bois de deux piés d’équarriflàge dans une des faces
Elévation antérieure du moulin. A B , la roue à augets
vue du côté d’aval. B , le fond du courfier. C D ,
les tourillons de l’arbre. N O , N V , les chapeaux qui
aflèmblent les quatre montans. F H , les folles fur lefqueiles
les montans font aflèmblés. P Q , la batterie
, aflèmblée à encoche & à mi-bois avec les folles ; p , q ,
pierre aflïs fur un maflif de maçonnerie
fur lequel la batterie eft pofée. R S , partie de la
huch*e que l’on a fracturée en S pour laiflèr voir les
pilons. M H , un des côtés de l’auge affemblé à rainure
dans les deux montans, dans la folle H dedans l’entre-'
toifo L M qui fupporte les moifes inférieures, m1 , n2,
771, 7» j Jes moifes fupérieures forvanc à. guider les pilons
dans leur mouvement vertical. L LM M ,e n t r e -
toife fupérieure. c , A,/,q ueue des mefitonets de trois
pilons.
latérales de laquelle les fix coupes font creufécs. I , K ;
L , M , les quatre poteaux corniers qui forment les angles
du moulin; il y a de fomblables poteaux ou montans
fur toutes les folles intermédiaires auxquels les
cloifons qui féparent les coupes font affomblées. 1 , z :
3 > 4 : ï > ^ : 7 ,8 î 9 , 1 0 : 1 1 , r z : les douze maillets ou
pilons qui font fufpendus par un manche, enforte qu’étant
écartés de la coupe par l’adlion des cames ou levées
de l’arbre ils peuvent retomber dans la coupe où les
peaux font placées. R & T , deux tables fur lefqueiles
on étend les peaux pour les mettre en huile au moyen
d’un balai qui trempe dans cette liqueur, & qu’on fecoue
enfuite fur la peau; ces tables-font un peu inclinées
vers le baquet S ou V , où les rebords dont Jes
tables font garnies renvoyent l ’huile fuperflue ; on fe
fort d’huile de poiffon.
P L A N C H E I X.
P L A N C H E X L
Coupe tranfverfàle du moulin. F E , la folle'fur laquelle
deux montans a, a a: A, b b font aflèmblés &
affermis dans la fituation verticale par deux jambes ou
guettes, p y Çi (/Ç,pp> la pierre fur laquelle la batterie
eft pofée. Z T X Y , labatterie. V X , planche qui ferme
la huche ou auge du côté de l’arbre tournant. T , S S ,
S , R , partie courbe de la huche dans laquelle on place
les paquets d’écorce. Ces planches font aflèmblées à la
batterie par une feuillure comme on le voit en T , &
entr’clles par des clés ou languettes. L M , entre-toifo
inférieure qui porte les moifes nnl , ^ . L L M M , entre-
toifo fupérieure qui foutient les moifos fupérieures nn,
72, elles font les unes & les autres affermies dans les entailles
des entre-toifes par des coins. O & K, les chapeaux
qui aflèmblent les poteaux d’un des bouts du moulin
avec ceux de l’autre bout. 4 , y , 6 , un des pilons vu de
cote. 4 , y , la queue du pilon qui peut couler dans les
ouvertures des moifos. y , 6, le corps du pilon. 6, fa
ferrure ou les couteaux. ey le mentonet. ƒ , coin qui
ferre le mentonet dans la mprtoife du pilon. D , arbre
de la roue à augets. dk, / g , les levées de l’arbre. A<z,
empellement du courfier. a B b , le courfier.
Fig. z. Un des fix pilons vus en perfpedlive & du côté
de l’arbre tournant, e, le mentonet. ƒ ’, coin qui
forre la queue du mentonet dans l’entaille du pilon.
3. Le même pilon vu du côté oppofé ou du côté de
la huche du moulin. E , extrémité de la queue du
mentonet. F , tête du coin.
Elévation du moulin pour chamoifor les buffles. C C
empellement de décharge placé à côté de celui de la
roue. A B , la roue à aubes. B , le fond du courfier. C D,
l’arbre de la roue garni de douze levées qui en font
vingt - quatre, chaque levée traverfànt l’arbre d’outre
en outre. E ,G , les folles des extrémités pofees fur le
maffif de maçonnerie. N , P , deux efcaliers pour monter
aux coupes. E et G g t les deux montans ou poteaux
corniers de la face de devant du moulin. Y Z , la batterie
dans laquelle Iës coupes font creufées. 1 , z : 3 ,.4 :
y, S i 7, 8 : 9 , 1 0 : 1 1 , ,i z , les douze maillets ou pilons,
deux dans chaque coupe, a d , chapeau qui aflemble les
deux poteaux corniers & les fopt montans intermédiaires.
b , Cf entre-toifes qui relient les poteaux de devant
avec ceux de derrière ; c’eft fur ces pièces que porte le
plancher au-deffus duquel font les treuils, qui forvenc
à manüsuvrer les pilons, ƒ / ’,ƒ / ”, les treuils pour replacer
les pilons fur leur fufpenfion. h h f treuil dont la
poulie kk reçoit une eprde fans fin pour le faire tourner
, & au moyen des cordes qui s’enroulent fur ce
treuil, & vont s’accrocher aux pilons, on les écarte de
la coupe pour en retirer l,es peaux.
P L A N C H E X I I.
Coupe tranfverfàle du moulin pour les buffles. X ,
porte pour aller à l’empellement & donner ou fuppri-
mer l’eau à la roue. EH K F , une des folles intermédiai