Dans la cour on voit dans le terre-plein la p r o je t .
tïon de fix foflès. I , I I , I I I , IV , V , V I , indiquées par
des lignes ponétuées. - • . :
z. Coupe cranverfale de la tannerie prife par le pleyu
S , les cuves 3 , 7 , i o , *5 du plan de la Planche
précédente. L , porte de communication de la t -
telier des pleins à la riviere. S , un plein coupe
diamétralement •> il a cinq pies de diamètre &
quatre piés de profondeur. P , un des piliers qui
foutiennent Te plancher. P i , fécond pilier 1er-
vant au même ufàge ; au-devant on voit la coupe
i l petit mur qui fépare l’attelier des pleins de
ce)ui des paflèmens. 3 & 7 » deux des huit cuves
fervant aux pallèmens blancs. D , porte de
” communication d e l’attelier des paflèmens au travail
de la rivière. 1 0 , 1 3 , deux des quatre ou
fix cuves defîinées pour les paflemens rouges.
3. Coupe tranfverfale de la tannerie par le milieu de la
çour & celui de deux fofles oppofées. y , banquettes
près d’ un des murs de clôture de la tannerie.
u y fofle pour la tannée. IX , une des fix fofles
montée en bois 8c entourée d’un corroi de glaile,
ainfi qu’il a été dit. I I I , une des lïx fofles con-
flruite en maçonnerie comme elles font prefque
toutes, s , folié pour recevoir la tannee. <j 9 banquette
pour placer les mottes ; fa largeur cft terminée
par le mur de clôture auquel font adoflèes
les étentes ou échelles fur lefquelles on fait fc-
cher les mottes.
P L A N C H E I I I.
La vighètte de cette Planche repréfente l’attelier où
fo fait le travail de riviere & plufieurs ouvriers occupés
à différentes opérations. Cet attelier place fur le bord de
la rivière , eft recouvert par un toit fous lequel font les
quatre cuves G g k K , dans lefquelles on fait défaigner
les peaux -, le tou eft foutenu par dëux piliers H , I ,
vis-à-vis l’intervalle defquels eft la porte D , qui fert
de communication à l’attelier des paflemens', dans le
dehors font les ponts ou planches E F foutenues dans
leur milieu par une folive qui fert de chapeau a deux
pieux qui font plantés dans le milieu du lit de la riviere.
L , porte de la plamerie.
Fig. 1. Ouvrier qui avec de longues pinces ou tenailles
de fer rince les peaux qui trempent dans la riviere
; elles font attachées par la tête à un pieu ou.
à la planche fur laquelle eft placé louvrier dont
les vêremenS font tels que, les figures les repré-
fentent, c’eft-à-dire en chemife dont les manches
font retrouflces ap-déflus du coude , en bonnet,
tablier, guetres & fabots.
1 . Ouvrier qui apporte les peaux fur une brouette
pour les mettre tremper dans une des quatre
cuvés.
3. Ouvrier qui avec le couteau rond débourre une
peau fur le chevalet, c’e ft-à -d ire qu’il en fait
tomber le p o il, après que la peau eft fortie des
pleins que la Planche fuivante repréfente.
Le chevalet fur lequel l’ouvrier travaille, eft^ une
piece de bois demi-cylindrique, fur laquelle il etend
une ou deux peaux ployées en double pour faire une
couche fur laquelle il étend enfiiite la peau qu’il veut
dépiler, il la contient furie chevalet en appuyant avec
fon corps ; tenant enfuite le couteau demi-rond qu’il
conduit de haut en bas fur le chevalet qui eft incliné,
il fait tomber le poil dont le plamage par la chaux
ou les paflemens a détruit l’adhérence. Ce poil eft en-
fuite recueilli 8c lav é , ce qui forme la bourre que les
tapiffiers employent au lieu de crin pour garnir diffé-
rens meubles.
L’écharnement des peaux ou cuirs le fait avec un
fomblable couteau , mais qui eft tranchant ; avec lequel
on ôte du côté, de la chair toutes les parties fu-
perflues.
C ’eft auffi fur le chevalet que l’on raie les cuirs de-
ftinés à être hongroyés ; on fe fert pour cela de la faux
que l’ouvrier tient à deux mains comme le couteau
rond ou le couteau à éçharner; il la conduit fur Je
plat comme un rafoir ; fon tranchant qui eft très-aigu,
coupe le poil jufqu’auprès de la racine. Pour rétablir
le tranchant de la faux , on fe fert de la queurfe qui eft
une pierre à aiguifer 3 elle fert aufli à donner le fil au
couteau à ccharner.
Dans toutes ces différentes opérations, ainfi que
dans celle de recouler les peaux, c’eft à-dire d’en faire
fortir l’humidite & la chaux en les exprimant fortement
avec le couteau rond ou la queurfe, l’attitude
de l’ouvrier eft celle qüé la figure repréfente.
Bas de la Blanche.
Fig. 4. qiii, ainfi que les deux fuivantes, doit être mec
furée par la grande échelle, couteau rond dont Ce
fert l’ouvrier, fig . 3. de la vignette. Ce couteau
ne différé du couteau à éçharner que parce que
fon tranchant eft arrondi, d’où lui vient fon nom,
au lieu que celui du couteau à éçharner eft aigu ;
la fléché dé l ’arc du couteau eft de deux pouces
& demi fur une longueur de feize pouces,
f. Queurfe ou pierre à aiguifer fervant à (affiler la
taux, le couteau à éçharner & à queurfor les cuirs.
6. La faux fervant de rafoir pour rafer les cuirs qui
doivent être hongroyés. C ’eft une faux ordinaire
dont on a fait forger l’extrémité a en maniéré de
foie pour être reçue dans un manche de b o is , 8c
dont on a roulé fur elle-même la partie b c , après
l’avoir tranché en b de la moitié de la largeur de
la faux , ce qui fert de féconde poignée à cet in-
ftrument dont on affûte le tranchant avec la
queurfe*, la fléché de l’arc du tranchant eft d’un
pouce fur un pié dix pouces de longueur.
7. Le chevalet dont fe fert l’ouvrier, fig . 3. de la vignette,
repréfenté en perfpeétive. Cette figure,
ainfi que les fuivantes, eft deffinée fur la petite
échelle.
8. Le chevalet vu par-deflous ou du côté concave ;
il a cinq piés de long, quinze pouces de large de
dehors en dehors, 8c feulement un pié de dedans
en dedans.
9. Coupe tranfverfale du chevalet prifè au milieu de
fa longueur, par laquelle on voit les courbures
extérieures & intérieures.
10. Le pié du chevalet dont les croifées ont deux pies
trois pouces de longueur.
P L A N C H E I V .
La vignette repréfènte l’intérieur de la plamerie à
la chaux & les quatre pleins Q , R , S , T , cotés des
mêmes lettres. Dans le plan général, P l.I. on voit le
petit mur N O à hauteur d’appui qui fépare cet attelier
de celui des paflemens repréfenté dans la vignette
de la Planche fuivante.
Les pleins conftruits en maçonnerie , ont cinq piés
de diamètre 8c quatre de profondeur. On fait éteindre de
la chaux en quantité fuffifante dans chacun de ces pleins
dans lefquels on abat les peaux qui ont été écornées,
défàignées & fendues en deux parties égales, fi elles font
dellinées à être hongroyées; car on leslaiflè entières,
fi elles doivent être corroyées. On commence par abattre
les peaux dans un plein mort, c’eft-à-dire dans un
plein qui a déjà fervi 8c où elles doivent être fubmer-
gées dans i’eau de chaux qu’on a eu foin de braflèr auparavant
pour relever le fédiment de la chaux 8c faire
qu’elle fe diftribue également entre toutes les peaux.
On laiflè les peaux dans le plein mort pendant z ou }
jours, au bout defquels on les releve pour les mettre
en retraite empilées les unes fur les autres auprès du
plein. On les laifle en cet état environ 4 à f jours,
après lefquels on rabat les peaux dans le même plein ,
8c ainfi alternativement pendant environ deux mois;
ce qui difpofe le poil à quitter la peau 8c en facilite
la dépilation. 4.^*'
Après que les cuirs font débourrés ou dépilés, on
les rabat dans un plein plus v i f où ils reftcnt 3 ou 4
T A N
jours, & alternativement en retraite pendant huit autres
jours pendant trois mois.
Après le plein foible on donne aux cuirs le plein
fort, c’eft-à-dirc qu’on les abat dans un plein iieuf où
ils reftent également quatre mois alternativement en
plein 8c en retraite de femaine en femaine.
Quelques tanneurs font encore paflèr les cuits par
un nouveau plein fort où ils reftent deux mois àuffi
alternativement en plein & en retraite. Après ce dernier
plein ou le précédent , les cuirs étant fuffifàm-
ment renflés ou gonflés, on les travaille de riviere
avec le couteau rond ou la queiyfo pour en faire fortir
la chaux, on les écharne du côté de la chair avec le
couteau à éçharner*, on les foulle & on les rince foi-
gneufement pour en exprimer toute la chaux, ils font
enfuite en état d’être tannés. Il y a des cuirs plus forts
qui exigent un plus grand nombre de pleins.
Fig. 1. Ouvrier qui avec le boulloir braflè le plein pour
délayer le fédiment de la chaux 8c la mêler dans
l’eau. Ordinairement deux ouvriers font employés
enfèmble à cette opération,
z . & 3. Ouvriers qui retirent les cuirs du plein pour
les mettre en retraite*, ils fe fervent pour cela de
longues tenailles de fer avec lefquelles l’ouvrier,
fig . 1 . fàifit la tête du cuir *, lorfqu’il a tiré la tête
hors du plein, l’ouvrier ,fig . 3. la faifit avec fès tenailles
; le premier ouvrier reprend la peau vers la
culée, & to u s les deux agiflànt de concert, l’en-
levent & la couchent en a b , de maniéré que la
.tête foir du côté du mur & la culée du côté du
plein, les dos de chaqueJSande couches les uns
fur les autres, & les ventres du côté des ouvriers.
C ’cft-làque les peaux font en retraite pendant plu-
ficurs jours, ainfi qu’il a été dit.
Bas de la Planche,
Fig. 4. Tenailles de fer dont fe fervent les ouvriers ,
fig . 1 . 8c 3. pour tirer les cuirs de dedans les pleins;
l’extrémité d’une des branches a une rainure qui
reçoit la languette de la féconde partie de la tenaille
; enforte que les peaux une fois faifies par
cet infiniment, ne peuvent point échapper ni
gliffer, ce qui expoferoit la fleur à être égratignée.
4. Autre forte de pinces plates fervant au même
ufàge.
6. Boulloir dont fê - fert l’ouvrier , fig . 1. de la vignette
pour brafler le plein dans lequel on doit
rabattre les peaux qui font en retraite auprès de
lui. Le refte du manche de cet outil eft repréfenté
à côté fous le numéro fig . 6. bis.
P L A N C H E V.
La vignette repréfènte l’attelier des paflèmens contigu
à celui que l’on vient de décrire, reprefènte par la
vignette de la Planche précédente. ^ /
La dépilation & le gonflement des cuirs qui a etc
produit ci-devant par l’eau de chaux dans laquelle on a
• laifle long-tems macérer les cuirs, peut s’opérer par la
fermentation acide ménagée avec a r t , 8c en beaucoup
moins de tems. On fe fert pour cela de différentes fub-
flances, entre autres de la farine d’orge dont on fait
un levain qu’on laifle aigrir & que l’on délaye enfuite
dans l’eau contenue dans les cuves pour former les
paflèmens.
Le train des paflemens à l’orge ou paflèmens blancs
eft compofé de quatre cuves 1 , 1 , 3 , 4 , o u f , 6 , 7 , 8 ,
qui font cotées des mêmes chiffres dans le plan général
, PI. I. Ces cuves ont cinq piés de diamètre & deux
N E U R. 3
on les rabat enfuite dans la féconde cuve dont l’eau
eft plus aigre, ayant fèrvi une fois moins que la précédente.
piés dix pouces de hauteur. Les peaux fuffifàmment
défàignées & écharnées, font jettées dans la première
cuve, celle dont l’eau aigre a fèrvi plufieurs fois 8c eft
la plus foible de toutes. Elles y reftent plufieurs jours,
tous les jours on les releve deux fois pendant deux ou
trois heures for les planches qui font for le bord de la
cuve; ce qui équivaut à la retraite des cuirs à la chaux;
Elles y reftent auffi plufieurs jours alternativement
en retraite fur les planches qui recouvrent en
partie la cuve. On Continue ainfi à faire pafler fuccef-
fiveittent les peaux d’un paflèment plus foible à un
plus fort jufqu’à ce que le poil foit difpofe àquitter la
peau : en les débourre ou 011 les épile alors fur le chevalet
avec le couteau rond ; on les rince foigneufe-
Jncnt, on les rabat enfoite dans un paflèment plus
fo r t , on les re le ve , 8c on les rabat dans les cuves.
Après que les cuirs font épilés & écharnés, ils pa f
font focceflîvement dans les autres paflèmens, dont le
dernier eft un paflèment neuf compofé d’environ iz
livre s de farine d’orge pour chaque cuir; ils font alors
fuffifàmment gonflés, pour aller dans les paflèmens
rouges.
On conçoit par ce qui vient d’ être dit que la première
cuve qui eft la plus foible, devient la derniere,
lorfqu’après l’avoir vuidée & jetté le paflèment comme
inutile, on la renouvelle par un paflèment neuf
pour un autre train de peaux, & que la féconde cuve
devient alors la premiers dans l’ordre du travail, &
ainfi de fuite pour toutes les autres à mefore que l’on
traite de nouvelles peaux.
N O , mur d’appui ou de feparation de l’attelier du
plamage à la chaux & de celui des paflèmens. 1 , a , 3,
4 , quatre des huit cuves qui fervent aux paflèmens
blancs. On voit fur les planches de la troifieme cuve les
cuirs qui y font en retraite, f, 6 , 7 , 8 , les quatre autres
cuves forvant aux paflèmens blancs. Entre les unes
8c les autres eft le paflàge pour aller à^ la riviere. D ,
porte de communication à l’attelier où fe fait le travail
de riviere. 9 , 10 , deux des quatre ou fix cuves
fervant aux paflèmens rouges, les autres n’ ayant pas
pu être r«préfentces dans cette vignette.
Fig. 1. & z. Deux büvriers occupés à relever les cuirs
’ for les planches de la huitième cuve , fur lefquelles
les cuirs, font pliés en trois ; on les laifle
ainfi égoutter dans la cuve pendant deux ou trois
' heures deux fois chaque jour.
Les paflèmens rouges, font compofés d’eau pu rc&
de deux ou trois corbeillées de tan. Les cuirs trempent
dans cettecompofition pendant trois ou quatre jours,
au bout defquels on les releve ; on les rabat enfuite
dans le même paflèment en ajoutant encore quelques
poignées d’écorce pour chaque cuir ; trois jours après
ils font en état d’être couchés en foflè.
Bas de la Planche.
Fig. 3. Une peau entière tannée ouverte dans toute fon
étendue. On voit for la queue la marque du boucher
par laquelle on peut connoître combien pe-
foit la peau étant fraîche & fortanr de deflîis l’animal.
Ces marques font des entailles faites avec
un couteau ; elles fo comptent en allant vers l’extrémité
de la queue , le nombre marqué eft 7 7 ;
ce qui fait connoître que cette peau pefoit autant
de livres étant fraîche. On voit aux deux côtés de
cette peau les différens chiffres au moyen defquels
on peut compofer tous les autres
4. Vue perfpeétive d’une foflè pour préparer le jus
de tannée dont on fè fort au lieu de la liqueur
des paflèmens 8c dans des cuves femblables pour
préparer les cuirs façon de Liege, dits de l’emploi
de ce jus cuirs à La jufée.
Pour faire ce jus on remplit une foflè ronde ou
quarrée de vieille écorce ou tannée qui a fervi à tanner
les cuirs; on y verfo de l’eau qui fo filtre à-travers
& defeend au fond du puifavd A qu’on a eu foin de
former avec quelques planches dans un des angles de
la foflè. On puifo cette eau que 1 on revene fur la
tannée jufqu’à ce que par ces filtrations réitérées, elle
ait acquis l’acidité néceflàire. La fermentation acide
s’établiflànt dans la tannée à mefure que lai qualité fty-
ptique s’anéantir, on a alors un jus que l’on met dans
des cuves 8c dans lequel on fait fucceflivcment pafler
A ij