PIQUEUR DE TABATIERES, INCRUSTEUR ET BRODEUR,
C o n t e n a n t d e u x P l a n c h e s .
P L A N C H E I««.
LE haut de cette Planche repréfènte un attelier de
piqueur de tabatières, étuis & autres bijoux, où
plulïeurs ouvriers font occupés i l’un en a , au coulé \
un autre en b & une femme en e t au brodé j un autre
en c} au piqué ; un autre en </, à l’incrufté.
Le piqué.
Pour piquer un bijou , il faut avant tout en former
Je deffein ; le defïein fait, il le faut calquer le plus ordinairement
fur une plaque d’écaille -, ainfi fait, on fait
un trou à là main avec l ’un des perçoirs 9. & xo. le trou
fait, on le remplit auflî-tôt de la pointe A du fil d’or
ou d’argent que l’on coupe plus ou moins (aillant félon
les faillies que l’on veut donner aux objets de fon
dcfTein avec la pince, fig. i. z. & 3. PI. II. Le trou
échauffé par la pointe qui le fa it, s’agrandit, & après
avoir reçu le fil, iè reflerre fur lui & le tient ferré de
maniéré à ne pouvoir s’échapper. C ’eft à l ’ induftriedu
piqueur de faire rendre les effets qu’il doit attendre de
ion deflèin.
Le coulé.
Le coulé fè fait en incruftant le fil dans une rainure
pratiquée exprès dans l’écaille. Cette rainure s’ouvre
en s’échauffant par le travail du burin yfig. 7. & fè ref-
ferre fur le fil d’or ou d’argent que l’on infère dedans.
Vincrujlê.
L’incrufté fè fait par plaque de différentes formes
fuivant le deffein que l’on place dans le fond d’un
moule femblable à ceux des tabletiers. Ces plaques d’or
ou d’argent s’incruftent d’elles-mêmes par une pref-
fîon violente dans l’épaiffeur de l’écaille échauffée &
difpofce à les recevoir.
Le brode.
Le brodé n’eft autre chofè qu’un compofé de piqué,
de coulé & d’incrufté, réunis & difpofés avec art
fuivant le génie de l’artifte.
fig. 1. Deflèin préparé pour un piqué fur un fond d’e-
caille.
i . & 3. Autres deffeins piqués fur fond d’écaille.
4. Fleur calquée fur fond d’écaille.
f . La même fleur à demi-piquée.
6. Fil d’or ou d’argent. A , le fil à piquer. B , le canon;
7. Burin à couler. A , le fer. B , le manche.
8. Le même burin démanché. A , le tablant acéré. B ,
la pointe.
9. Pointe à piquer à manche à coulifïè. A , la pointe.
B , le manche. C , la coulifïè.
10. Autre pointe à piquer. A , la pointe. B , le manche.
1 1 . Burin àgrain-d’orge. A , le burin. B , le manche,
iz . i? . & 14. Pierres à polir» la première à grain-d’or-,
g e , la féconde à cifèau, & la dernicrc à gouge.
P L A N C H E I I .
Fig. 1. Elévation.
а. Coupe.
3. Plan de la pince à couper le fil. A A , les taillans.
B , le reffort. C C , les conduits de la pince.
4. Lunette pour voir le travail. A , la lunette B , l ’éf
. Loupe deftinée au même ufàge que la lunette.
б. Boîteà foret.
7. Foret monté fur fà boîte. A , le foret. B , la boîte.
5. & 9. Différens forets. A A , les perçoirs. B B , les
10. Deffein calqué fur plaque d’écaille, préparé pour
être travaillé.
1 1 . Le même deffein piqué.
1 1 . Le même deffein piqué & coulé. A , le piqué. B
le coulé.
13 . Le même deffein piqué, coulé & incrufté. A , lepi-i
qué. B , le coulé. C , l ’incrufté.
14. Différentes pièces d’ or ou d’argent préparées pour
être incruftées & former le même deflein. A À A ,
les fleurs. B B , les feuilles. C , la tige,
i f . Pointe à tracer emmanchée. A , la pointe. B , le
manche.
1 6. Pince. A A , les mords. B B , les branches.
17 . Marteau. À , la tête. B , la panne. C , le manche.
18. Autre marteau. A , la tête. B , la panne. C , le man*
che.
19. Support à foret. A , le fupport. B , l ’embafe. C , I a
tige. D , la virole. E , l’écrou à oreille,
zo. Le même fupport monté fur l’établi. A , le fupport.
B , l'écrou à oreille. C , portion de l’établi,
z i . Ecrou à oreille. A , l’écrou. B , l ’oreille,
zz. & 1 3 . Viroles du fupport.
Z4. Pointe à tracer l’ouvrage. A A , les pointes,
z f , Burin à couler à oeil. A , le burin. B , l’oeil.
16. Pointe à tracer à oeil. A , la pointe. B , l’oeil.