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v-ivës"et- éhlaîàriYës',,' qùHëreiilBelliifënTdhranY lèüf’vièv & lès-dbutés: qu’otriac eü:fof
cet article, rie font pas encore tout -à-Fait diffipés.
Il n’eft pas néceflàire d’être fort verfé dans cette ibrte d’étude, pour être convaincu
que la Nature, tonte libérale qu’elle eft à répandre iês dons, paroit encore plus ioigneu-
le de les reprendre , loriqu’elle a iàtisfait à fon but. Ainfi les Poiilons, comme la plupart
des autres Animaux, perdent toute la beauté de leur coloris en perdant la vie.
L ’Art, à ce qu’ori prétend, a trouvé en France * un moyen d’obvier à cet inconvénient;
mais le iecret dans lequel on le garde , nous prive de l’utilité que nous en
pourrions retirer; les Poiilbns qui forment nos ColleéHons, ne conièrvent guères qu’une
couleur obicure & deiàgréable ; trifte débris de leur éclat précèdent. Quel moyen nous
refte-t-il donc pour nous' former de juftes idëës fur cette partie tres-étendüë du regne
animal ? C’eft de confolter des Planches enluminées qpi repréteritent les Poiilbns avec
leurs couleurs naturelles ,- exprimées avec toute la fidélité poffible. Les Figures que
cet Ouvrage nous offre font précifement telles.
La prémière fois qu’il me tomba entre les mains, je fus moins frappé de la beauté
des defteins, dont quelques-uns m’étoient déjà connus , pour les avoir vus chez d’autres
due ceux qui en pofsèdent les originaux , que de la variété des repréfentations & des
deferiptions. Les Couleurs, & quelques autres circonftances , de quelques-uns de ces
Poiflons, qui s’accordoient avec les relations que je me fouvenojs d’en avoir-lues ,
n’eurent à combattre chez moi qu’un foible refte d’incrédulité, qui ne m’av'oit cependant
pas empéché de me former les idées les plus avantageâtes de la beauté de ces
Animaux. ’Depuis»longtems j ’avois médité fur le.iyftème du.grand L e i b n i t 'z , ,. &
je m’ét-ois-appliqué- à< examiner- la- liaiibn qu’il, y a-entre les-différentes eipèces d’Ani-»
maux : par là je m’étbis convaincu non feulement qu’il-étoit poffible qu’if y eût des
Poiflons ènrîthiS dé fi'b&llCs-GôuleUrs»,-, mais« qufil étoit même- néceilàtr® que cela' fût
ainfi» pour-' répondre- ù eet-tè- conformité-,, qpi- foivabt moi? doit Ce trouver entra: lbss Ani7
maux qui» habitent daris lbs>eaux:,-, &• ceux qui volent, dans'les airs ou marchent iùr la
terre.- L ’Qùvragé dont nous parlons'confirme'cette idée;. Les merveilles qp’il nous
prétentey nous: font voir que l’Auteur de la Nature a. non- feulement accordé à*-quelr
ques- uns> des- Ariiïftaux aquatiques, des aiiés & despiés', par leiquels leur» eigèce temble'
fe rapprocher de cëlle-des- autre’s'Animaux-,, mais ces beautés du. coloris m êm e , que
nous voÿonS' aux’ Oiteaux-- &. qui» excitent notre admiration & notre étonnement. Pour
ne rien négliger de céqui- pou voit-me conduire- en ceci- à- la découverte de la vérité, je
comparai plufifeuÿs des» Poiflons- repréfëntés dans- cet Ouvrage', avec la deicription que
Valentyn' riôuS-a laifleé de leurs-eouleurS;je dis la deicription-, parce que cet» Auteur a bien
donné les Figures de'preiqué toutes ces- eipèces de Poiilbns, mais fins qu’elles foient
eolorée’si Bientôt jj’appferçüs une- grande' différence entre lès couleurs de ces Poiflons
.telles qu’on-les vfoit* ici-,» & celles que Valentyn- leur attribué : je ne-pouVois» cependant
pâs -douter qu-il- ne- fût’- queftiôn- des- mêmes eipèces v la conformité de figure ne- me
lai-fibit là- deites- aucun icrupule ;- cette découvert®- m’embaraffà- : comment, décider quel
de' ces» deux- Æuteubs •étOi’D le-plus-vér-idiqpe ? Mais- un nouvel examen réiblut- ma diffir
euteé. En confrontant- dë nouveau ces- deux Ouvrage® entembte:, je m’apperçus que
danfe Fon- &< dans- Pâutre le trouvoient plùfieurs fortes différentes,, iûr leiquelles mes deux
Autéurs ne dïfîeroierit que'par rapport à' la couleur: j e vis enfoite par les deicriptions,
que les Atiimâuxy ibnt-qëel'quefois mâles & quelquefois-femelles, &- que cela étoit
ÎGUr
*.M?. G uyotApothicaire & Çhymifte de Mr.Pajot Comte d’Ônfembraÿ, poifède ce fécret, à ce que nous apprend un extrait, tiré
dù:Me#cûre‘dë Fratîce dÜ mois;dè’7brt Pai? fon'moyen'on lé^ dit eh éfslt de cohïervér non- feùlëmënt toutès k*6'Plantes,» mais-ausfi
toutes* fortes de PoiïTons & d?autres Animaux, avec leur-s* couleurs- naturelles.
F R E F A C E.
lbuvenrlaïiêule'icauiê-pàurqupi: mes-deux: Auteurs n’é’toient. pas.d’accord-; enfin je troür
vai: que .chaque genre: comprend fèul en. foi: plufieucsieipèges qui nésdifièrent; qgg par le
eolorisi, Ja meirappellaiien/même feras <?avoi-n:vu; vi vante-, huit Oritneuf-dë. ces.PoiiÎpos dftr
rés qtikviernrentr.dà: Japon,. &. qui; commencent: à< devenir; afieZ;, communs;:/ lajfigpro.dp
rousiétoicla: mêmes;.mais;il*-y; avait; beaucoupi de vaaété; daps; leur,. qpforfi : lgg ..upg
étoietm: chuic rouge ccmleuE'dm fing , djautres;. d’un rouge-orangé ; ils y en ay,pitdè
blancs:aæec; des tstehes brunes-.,, d’autres, étoient* tâcheté& de.- r.ouge quelques-uns, d’or
rangé, &c................
Qujdque'.temæaprèss le hazard- me; fit tomber entre, les mains un Recueil de la mê*
me-eipècoe que celuirdi,, maia-qni: étoiè venu; des. Indes tirent®.ari\ plutôt ; comparante eçir
ièmble: ces deux: exemplaress.,. fine-me-refla aucun» doufi» Cm la %uce fingulièr©. & for
l’admirable- ’beauté des Poiiîbns' repréientés; dans: cet Ojavragé»; & j e / u ’hefitai. plus, à
pronofreae;, que; lk di'fficence: quiife’trouvait entre les. defiriptiens! de- \$P- JAalerttyn, &
RmmcL, veneàt uniquement de ce que les. deffinatëurs, qu’ils, ayoient employés», %ypipnt
deffifflé indüereiimment. les: Individus, qui, slétoient ofïerit-s. àl eux , . fins feire att^ntjpp ù
la diverfité des iexes», ou des genres.
- Voilà: ce qiaHl ¡¡nmpomÈcrit tte. fivoiii- touchant cet O.uyrag® , &• /la . beauté des» P-oj^ons
q:#H: nous: offies: quant: à la. figuier extérieure, de- ces dernie-iis elle eft- fujSénttnerit
confirmée pas les» exemptes que m® Collection & celle de- plufieurs autres en fo.ur-
niiîènt; La peine & les foins que Mr. Renard a pris pour nous donner des deiçription.s
fidèles, & le certificat qu’il a trouvé à propos de placer à la tête de fon Ouvrage,
n é laiflent plus aucun doute, mêrhë 'par rapport à ces eipèces qui par leur figure.extraordinaire
demanderaient à être autoriiees par des ’nouvelles recherches; ce que diiférens
Auteurs, tant anciens que modernes, tels que Gefner, Aldrovande, Rondelet, jo n flo n ,
lE'illugby, A rted i, & bien d’autres, ont dit for les Poiflons, iè trouve éclairci & confirmé
par ce que l’on trouvera ici.
Il eft fâcheux qu’un défaut de connoiilànces oftéologiques par rapport à ces. Poiflons,
nous faite manquer dans cet Ouvrage - ci, le iyftème des genres qu’Artedi nous a donné.
Mais à tout prendre il vaut mieux que nous ayons quelque choie à déiirer à cet
égard, qu’à celui des couleurs. Les objets qui te trouvent dans les Cabinets des Curieux
, peuvent remédier au prëmier de ces deux inconvéniens , puiiqu’on peut y voir
la- ftrUcture de ces Animaux quant à leurs oiîèlets; mais il n’en eft pas de même des
couleurs, qui ne font pas confiantes & qui te perdent.
Je ne rapporterai pas les différente!- raifons qui m’engagent à donner la préférence
aux figures qui font dans cet Ouvrage, par deiïus celles de Valentyn. Tous ceux qui te
donneront la peine de lès chercher , avec quelque connoiiîànce de ce dont il s’agit,
les trouveront aiiëment; & d’ailleurs dans des Ouvrages de cette nature, il faut un peu
pardonner aux Auteurs. Je le repète, on n’a qu’à jetter les yeux for les Collections,
déjà aitez nombreutes, qu’on a faites de ces Poiflons , pour te convaincre que leur figure
eft bien exprimée dans ce Livre; & leur brillant coloris , qui efface la plupart
des- autres couleurs, quelque belles qu’elles ibient , n’aura plus rien d’incroyable pour
ceux qui auront vu ces Poiiîbns argentés & dorés, dont j ’ai déjà parlé, & que j’ai
dit être aitez communs.
La Sirène, dont la figure qu’on en donne ici, de même que bien d’autres, ne diffère
point de celle qu’on trouve dans Valentyn \ ce qui n’eft pas étonnant, puiique celui-ci
avoué qu’il a fait copier le deiîèin qu’en avoit Mr. Renard; la Sirène, dis-je, mérite
bien fiu’° n Y fofih plus attention qu’on ne fait ordinairement. Son exiftence eft
ici amrmçe très-pofitivement; &les objefàions par leiquelles on cherche à la détruire,
me paroiitent bien foibles. Juiques à prêtent, dit-on, on, n’a jamais vu dans aucun Cabinet