INTRODUCTION
AUX TABLEAUX DES POSITIONS GÉOGRAPHIQUES ET A L'ATLAS DU VOYAGE DE LA CORVETTE DE SA MAJESTfc.
L A COQUILLE.
I I
J'ÉTAIS sur le point de terminer la rédaction des cartes que j'avais levées pendant la campagne de la corvette l'Umnie, lorsque,
vers le commencement de l'année 1822, SA MAJESTÉ voulut bien nie confier le commaïuleincnt de l:i corvette la Coquille et la
direction d'une nouvelle expédition destinée à ajouter encore quelques documents à ceux dont M. de Freycincl venait trcnrichir
l'histoire naturelle, la physique et la navigation.
Les olficiers de la marine royale qui furent appelés à partager avec moi toutes les chances de certc honorable entreprise,
mus par un désir de coopération digne des plus grands éloges, ont rivalisé de talent et de zèle pour détcrnn'ner, aussi exactement
que possible, la position géographique et la configuration de tous les lieux sur lesquels les circonstatices de la navigation
nous ont dirigés.
Toutes ces déterminations, ainsi que l'analyse des cartes et plans qui composent notre Allas, sont complètement développées
dans la Panic hydmgraphique qui leur est consacrée; mais je crois devoir repro<luire ici les résultats numériques que j'ai déiinilivement
adoptés après avoir reconstruit toutes les cartes, et soumis à une révision rigoureuse Imites les observations astronomiques
et nautiques faites pendant la dcu'ée du voyage.
Lorsque SA MAJTSTÉ eut ordonné l'expédition dont nous présentons les faits, monsieur l'amiral comte de Rosily nous accueillit
au dépôt général de la marine, et MM. de Rossel et Beauteinps-Beaupré, auxquels la navigation et l'hydrographie doivent de
grands perfectionnements, voulurent bien ajouter aux ordres qui nous étaient donnés par le ministère de la marine, tous les
documents propres à nous éclairer <lans nos courses, notannnent dans les parages oii ces deux savants ont laissé d'immortels
•le dois en particulier à mon excellent ami M. Givry, ingénieur hydrographe, avec lequel je suis intimement lié depuis mon
enfance, d'immenses communications qui ont singulièrement favorisé mes opérations. L'étendue de ses connaissances, l'exactitude
des méthodes dont il fait usage, et la pureté de ses dessins, ont produit le plus bel ouvrage que nous ayons sur les côtes
d'Afrique et du Brésil; et c'est sans douto une garantie pour mes propres travaux, que d'atinoncer que M. Givry s'en est beaucoup
occupé pendant le temps que je viens de leur consacrer.
Pour ilonner toute l'extension possible à nos observations, indépendamment des cercles à, réilection et de plusieurs autres
instruments dont chacun de nous était muni, le ministère de la marine fit mettre à noire disposition, par les soins de
M. l'amiral de Rossel, un cercle répétiteur astronomique, un cercle géodésique, deux micromètres de l'ahhé Rochon, une
lunette garnie de fils horaires, deux baromètres à siphon, plusieurs tiicrmomctres centigrades, et quatre montres marines désignées
par les n°' 118 et 160 de Louis Berthoud, 26 de Motel, et 3072 de Bréguet.
M- Lesage joignit à cette collection la montre n" 3377 Bréguet, dont il avait fait l'acquisition,
Tous les oiTiciers de l'expédition ont également concouru aux observations astronomiques qui ont été faites, tant à terre qu'à
la mer, pendant la campagne- Ces observations, dans chaque relâche, se composent de hauteurs circunmiéridiennes du soleil
et d'étoiles, destinées à donner la latitude; de hauteurs absolues du soleil prises avec le cercle répétiteur iistronomiquc, pour
constater la marche diurne des montres marines; enfin, de nombreuses séries de distances de la lune au soleil, aux étoiles et
aux planètes, prises avec le cercle à reflection de Borda.
A la mer, nous avons également saisi toutes les occasions de réunir un grand nombre de distances lunaires. Les angles
horaires ont été observés tous les jours, matin et soir, dans les circonstances les plus favorables, et nos latitudes résultent
généralement de hauteurs méridiennes croisées du soleil.
La déclinaison de l'aiguille aimantée a été observée à terre, dans toutes les relâches, au nioyen d'une boussole à lunette,
employée précé<lemment dans les campagnes hydrographiques de M. le capitaine de vaisseau Gaultier.
On déterminait l'azimut d'un objet terrestre par de nombreuses séries prises au cercle géodésique; on relevait cet objet avec
la boussole dont il s'agit, et l'on prenait pour déclinaison définitive celle qui résultait de toutes les lectures faites aux deux
extrémités de l'aiguille, avant et après le demi-mouvement circulaire de l'instruinent sur son axe, comme avant et après le
renversement de l'aiguille dans sa chape.
A la mer, la déclinaison a été observée tous les jours, matin et soir, avec le compas azimutal dont on fait liabituellement
usage dans la navigation.
capitaine l leinders et plusieurs autres navigateurs célèbres se sont beaucoup occupés de la puissance magnétique exercée
par les masses ferrugineuses qui entrent dans la construction et dans l'armement des navires. Sur certains bâtiments, cette
puissance agit d'une manière assez sensible pour qu'il soit important d'en calculer les effets; mais la corvette la Coquille avait
É