NOTICE SUE LES ANGLO-SAXONS.
Les tribus germaniques c[ui peuplaient notre pays à l’arrivée des Romains ne connaissaient pas la
monnaie frappee. Les premières monnaies en usage ici furent les pièces romaines, frappées pour ces contrées
à Treves On sait qu’un grand nombre de ces pièces furent déterrées éri divers lieux, e t chaque
jour encore on en trouve d’autres.
Les pins anciennes monnaies que l’on puisse signaler, avec un degré suffissent de vraisemblance, comme
ayant été frappées aux Pays-Bas même, sont les sceattas, décrites sous les Nos. 1—80. Elles sont
originaires des Saxons et des Angles qui, venant de Slesvic et de Holstein, s'établirent en nos pays
avant de traverser la mer pour les îles britanniques.
M. Hawleins ( The silver coins o f England. 1887) prend p arti dans ce sens pour les sceattas d u ‘type
„Wodan-monstre” : „Sceattae of the type of Wodan-monster were found in Friesland in March. 1863, and
others of the same type had been found there previously. I t is very possible, therefore, th a t this type
of com may have been struck there.” Les recherches faites pendant ces dernières années ont également
démontré que très probablement les sceattas d’autres types décrites sous les Nos. 1—4 e t 6—80, ont été
frappées dans nos contrées, surtout parce qu’on les a trouvées en nombre assez considérable à la plage
urg en l ’ris©» tandis que les sceattas qu’on a déterrées du sol anglais montrent des types,
différents. P a r ex. le -type du No. 4 se trouve très rarement en Angleterre. Le British museum n’én
possédé qu’un seul exemplaire.
L origine des types des sceattas doit être recherchée dans les monnaies romaines, et en partie dans
les pieces mérovingiennes, comme M. J . Evans l’a démontré dans son étude remarquable: On a small
hoard o f Saxon sceattas found near Cambridge. 1894. Il les date de 600 à 760.
Le mot sceatta (identique au mot hollandais schat, haut-allemand Schatz, trésor) signifie monnaie,
payement. On le rencontre avec cette signification dans les lois d’Aethilbert, roi de Kent (560); La
valeur en est constatée dans les lois d’Aetelstan (924—940), où une quantité de 30.000 sceattas est
estimee équivalante à 120 livres.
Les sceattas trouvées à la plage de Dombourg, ayant souffert de l ’eau de la mer, sont généralement
d u n e qualité médiocre, celles détérrées en Frise sont beaucoup mieux conservées.
Les pièces de M. Stephanik sont (à l’exception des Nos. 5 et 40) originaires de ia Frise.
Quoique à ce jour le voile jetant la plus profonde obscurité sur la série des sceattas anglo-saxons
commence a etre soulevé (comme le dit Mlle, de Man, TÿdschHft voor munt- en penningkunde, III
(1895) e t cela, en grande parti grâce aux études pénétrantes qu’a faites à cet égard la savante numismate)
elles ménagent toujours à celui qui les étudie, des découvèrtes intéressantes, soit au sujet du déchif-
fremerit des symboles, ou pour constater la forme entière des pièces, à l ’aide de sceattas identiques
si rares a trouver. - . v .
Littérature :
A. de Belfort, Description générale des monnaies mérovingiennes. Paris, 1892—94. 4 vol Tome IV
pages 219—241. ’
P. O. v. d. Chÿs, De munten der Frankische en Duitsch-Nederlandsche vorsten. Haarlem 1866
pages 27—55; planches III—VI. _ 1
J. Dirks, Les Anglo-Saxons et leurs petits deniers, dits sceattas. Bruxelles, 1870.
A. Engel et R Serrure, Traité de numismatique du moyen âge. Paris, 1891. Tome I p. 172 186.
J . Evans, On a small hoard of Saxon sceattas found near Cambridge. London, 1894/
F. de Haan, Angelsaksische munten in 1866 gevonden in Friesland. Leeuwarden, 1866.
Haigh, Classification of runic coins. Dans: Numismatic Chronicle. New Series. IX.
E. Hawkins, The silver coins of England. London, 1887. p. 23, 24.
Head. Interpretation of runic legends. Dans: Numismatic Chronicle. New Series. YIII 75.
H. Hildebrand, Nâr kommo Germanerna till England?
H. N. Humphreys, Coinage of the British Empire. London, 1854.
C. F. Keary, Catalogue of English coins in the British museum, Anglo-Saxon series. London, 1887.
J. Lelewel, Numismatique du moyen-âge, considérée sous le rapport du type. Bruxelles, 1835.
Mlle, de Man, Sceattas anglo-saxons inédits ou peu connus Dans: Tÿdschrift voor munt-en pennine-
kunde, I I I (1895), p 117—146. _ 6
Mlle, de Man, Que sait-on de la plage de Dombourg. Dans le même journal, YII (1899), p. 1—61,
85—116, 153—173. ’
Mlle, de Man, Considérations sur trois sceattas anglo-saxons identiques du cabinet numismatique de
la Société frisonne à Leeuwarde. Dans le même journal, XII (1904), p. 119—135.
C. A. Eethaan Macaré, Yerhandeling over de by Domburg gevondene munten. Middelburg, 1838.
Revue belge. Nombreux articles.
Ending, Annals of th e coinage of Great-Britain and its dependencies. London, 1840.
Tÿdschrift voor munt- en penningkunde HI (1895), p. 117—148; YII (1899), p. 90—103.
LES ANGLO-SAXONS.
1 Sceatta. Tête diadémée à droite. Devant la tête les runes: A PA . Revers: tête à droite,
à longue chevelure; le nèz et le menton ont une forme très pointue. Devant la tête les
runes ITJL. 1.287 gramme.
T r è s b e l l e p i è c e , d’u n e g r a n d e f i n e s s e d e s t y l e e t d’u n e f r a p p e cor r ect e.
„La belle monnaie de M. Stephanik montre parfaitement ¿comment le type monétaire du profil
humain peut graduellement se transformer en un insecte, une écrevisse ou un monstre quelconque.”
Mlle. De Mah, dans Tÿdschrift voor munt' en penrvingkunde. IH (1895). page 124 et pl. I, No. 2.
Belfort, 5796* reproduit une pièce d’un type pareil. Y ô i r l a r e p r o d u c t i o n s u r l a
p 1 a n c h e II.
2 Sceatta. Tête diadémée à droite. Devant la tête les runes: Æ P A . Revers: croix grecque
bouletée, cantonnée de quatre globules. Légende: Oa V IIIa Va . — v. d. Chijs, V, 41.
1.204 gramme.
B e l l e p i è c e . — Voir Tÿdschrift, III (1895), pl. I, No. 6 ; Belfort, 5790*.
Yô i r la r e p r o d u c t i o n s u r l a p l a n c h e H.
3 Sceatta, au même type. Légendes runiques illisibles des deux côtés. — v. d. Chijs, V, 41.
1.127 gramme.
Voir: TÿdschHft, IH (1895), pl. I, No. 7.
4 Sceatta. Tête diadémée indistincte. Devant la tête les runes: UKÆ. Revers: croix
grecque, cantonnée de quatre globules. Inscription runique. 1.223 gramme.
Comparez: Revue belge, 1870, pl. E. No. Je, et l’article de Mlle, de Man, TÿdschHft, YH (1899),
page 98, D.
5 Sceatta. Type „Wodan-monstre.” Trouvée sur la plage de Dombourg. 0.793 gramme.
Comparez: Revue belge, 1870, pl. D, No. 30; Belfort, 5776*.
Vo i r l a r e p r o d u c t i o n s u r l a p l a n c h e H.
6 Sceatta. T}rpe „Wodan-monstre.” Légères différences. — v. d. Chijs, IV, 31. 1.1 gramme.
Comparez: Revue belge, 1870, pl. D, No. 80.
7—80 C o l l e c t i o n r e m a r q u a b l e de 74 sceattas, au type „Louve-étendard.” —
v. d. Chijs, III, IV. — 74 pièces. Poids, variant de 0.557 à 1.40 gramme.
Voir Revue belge, 1870 (monographie de J. Dirks); F. de Haan, Angelsaksische munten in 1866
in Friesland gevonden. Leeuwarden, 1866.'
Parmi la centaine de conjectures faites à propos de l’emblême de l ’avers (louve, navire, tête
d’homme, insecte, etc.) nous mentionnons l’opinion de M. Stephanik, publiée dans le TÿdschHft
voor munt- en penningkunde. III (1895), page 145. I! y voit „une empreinte de création nationale
des Germains de nos côtes — type qu’ils auraient tiré soit d’un buste casqué romain, soit de
l’armet qui couvrait la tête de leurs chefs.”
Les 74 pièces représentent 71 types différents, que nous classons d’après les figures qui
constituent le profil de la tête dégénérée de l’avers.
7—10 Deux bâtons seuls, ou avec diverses autres figures. 4 pièces différentes.
11—40. Trois bâtons seuls, ou avec diverses autres figures. 30 pièces différentes.
41—55, Qaatre bâtons seuls, ou avec diverses autres figures. 15 pièces différentes.
56, 57. Deux pièces (à quatre bâtons) entièrement i d e n t i q u e s . Voir sur la rareté de
sceattas identiques l’article de Mlle, de Man, TÿdschHft, XII (1904), pages 119—135.
Vo i r l a r e p r o d u c t i o n s u r l a p l a n c h e H.
58, 59. Deux pièces (à quatre bâtons) entièrement i d e n t i q u e s .
60—62. Cinq bâtons. 8 pièces différentes.
63. Six bâtons. 1 pièce. — Vo i r l a r e p r o d u c t i o n s u r l a p l a n c h e II.
64. Profil à figures diverses. Pièce remarquable de type formant le passage entre le
sceatta du No. 1, e t les sceattas No. 7—68, avec les traits du profil changés en deux
à six bâtons. ^ l'-Y o ir l a r e p r o d u c t i o n s u r l a p l a n c h e II.
65—78. Profil à figures diverses. 14 pièces différentes.
79, 80. Deux pièces*(profil à figures diverses), entièrement i d e n t i q u e s .