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 qu’on  la prépare.  11  en  fort  auffi  du  Ly onnois ,  du  L angued o c ,  de  la P ro vence  
 et  du Rouflillon;  on  l’y  apprête de  même,  et  on y  en  confomme beaucoup. 
   Comme  ce  Lichen  eft  de  ceux,  qui  font  lépreux  et  à  écuffon,  ou  
 fous  forme  de  c ro û te ,  il  n’a  pas  beaucoup  de  relief;  il  adhere  fortement  
 aux  rochers;  c’cfl  fon  abondance,  qui  en  rend  la  récolte  plus  facile.  La  
 croûte  efl  cendrée’,  peu  épaiffe,  ct  ch.agrinée  à  fa  furface.  Ou  détache  
 ce  Lichen  des  pierres,  en  le  raclant;  il  fe  brife  alors;  ct  ramaffé  en  tas ,  il  
 paroît  être  un  mélange  d’ autant  de  terre,  que  de  croûte  végétale;  il  s’y  
 trouve  toujours  beaucoup  de  parties  étrangères-,  qui  en  augmentent  le  
 poids  et  c a  gâtent  la  qualité.  On  diflingue  dans  le  commerce  deux  foites  
 de  Pérelle  du  pays,  la  blanche  et  la  grife;  cette  différence  dépend  de  fa  
 maturité ct de  pureté.  On préféré  la  grife.  La  préparation,  qu’on  lui  fait  
 fubir,  cff  fort  iimple,  néanmoins  elle  change  alors  de  nature  et  de  nom.  
 C ’cff  une  pâte  moile,  coulante  ct gluante,  quand  elle  efl  récente;  elle  diu-  
 cit  ct  s'a p e rr it  en féchant.  On  ne  l’appelle  plus  qu’ Orfeille.  A   cet  effet,  
 on  remplit  à  moitié  une  caiffe  oblongue  de  Perelle  nettoyée  et pulvérifée,  
 de  maniéré  que  cette  drogue  puiffe  être  contenue  tout  d’un  c ô te ,  et  rcn-  
 vcrfée  enlüit  de  l’autre.  Cette  caiffe  fe  place  dans  un  lieu  frais,  à  la  cave  
 ou  au  cellier.  La  on  l’ humecde  avec  de  l’urine  fermcntécj  qu’on  rend,  
 fi  l’on  v eut,  plus  alkaline  avec  de  la  Icflive  ou   de  la  chaux  en  fubffance,  
 éteinte à l’air.  On  tourne  et  retourne  cette pâte  chaque  fois,  qu’on  l’arrofe,  
 laiffant  pour  cela  toujours  un  côté  libre  pour  la  caiffe.  Qtiand  la  fermentation  
 eff  affcz  établie,  c ’eff  â  quoi  on  veille exaélement,  pour  qu’ il  ne  s’en-  
 fuive  pas  une  putréfaclion  d c flru fliv e ,  on  retire  cette  pâte,  devenue  v io le 
 tte;  on  la  met  en  pain,  on  la  fait  féchcr  affez,  p our  la  rendre  de  garde 
 ct  d’un  plus  facile  transpiort,  ' C ’cfl:  une  opération  dé  dix  ou  douze  jours,  
 Comme  ce  font  les  alkalis volatils  urineux,  qui  développent,  dans  la Pérelle,  
 la  couleur  rouge  ou   violette  pourpre,  qu’elle  contient,  et  qui  ne  fe  mani-  
 fefleroit  point  fans  cela,  on  pourroit  faire,  avec  moins  de  d ég o û t,  la  préparation  
 de  cette  pâte  dans  les  é cu r ie s ,  en  répandant  les  Lichens  fur  le  
 fol  nettoyé  de  litière,  dont  on  les  recouvriroit  enfuite,  en  interpofant  une  
 groffc  toile  entre les Lichens  et  la  litière,  et  en  arroflint  le  tout  avec  l’urine  
 des  befliaux.  Je  penfe,  qu’en  changeant  auffi  de  p rocéd é ,  c’c ft-à -d ir c ,  
 en  employant  d’autres  liqueurs  alkalines,  ou  des  alkalis  plus  purs  ct  plus  
 développés,  pour  la  macération  de  l’ Orfeille,  on  ôbtiendroit  une  p-âtc  et  
 ties  couleurs  fupérieures.  On  fait,  que  le  favoii  efl  un  compofé  d’ huile  
 ou  de  graiffe  et  d’alkali;  mais  avec  différentes  d’ huile  et  différons  alkali,  
 oil  fabrique  des  favons ,  qui  ne  fe  reffemblent  point.  Puiffe  cette  reflexion  
 faire  éloigner  de  la  routine  les  fabricans  d’ Orfeille,  ct  en  faire  dclirer  de  
 meilleures  par  les Tentur icrs!  11  finit  être  prévenu,  que  dans  le  commerce,  
 on  diflingue  l’ Orfeille  en  pierre  et  l’ Orfeille  pâte  ou  pain.  La  première  
 doit  être  rapportée  au  T ou rn e fol  en  pierre ,  qu’on  fabrique  en  Hollande  
 avec  Fécule  du  Ricinoiâes  Tou rn .  ou  Croton  tinclornwi  Linn.;  et  c’eft  très  
 improprement,  qu’on  appelle  F O rfeille,  T ou rn e fol  en  pâte.  On  diflingue  
 encore  trois  différentes  Orfeilles:  celle  des  Canaries,  celle  de  Hollande 
 ou  de  Flandre,  ct  celle  de  France.  On  verra  ce  que  c ’cft  que  1’  Orfeille  
 des  Canaries  dans  l’article  fuivant  (Lich.  Roccclla).  Celle  de  Flandre  ou  
 de Hollande  n’cfl  autre  c h o fc ,  comme  je  l ’ai  d it,  que  le Tou rnefol,  qu’on  
 nomme  aufii Orfeille  en pierre,  et avec  lequel  on  mêle  fouvent  de  la  Pérelle.  
 Enfin,  r  Orfeille  de  France  efl  nôtre  Perelle,  préparée  comme  je  viens  de  
 l'cxpofcr.  Je  dois  prévenir  en co re ,  pour  éviter  la  cünfufion  des  noms, 
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