
Son corps reffemble à une boulé fpherique. H èft lifle &
très convexe au deffus, un peu applati au deflous, deux trois
fois plus grand que celui du'mâle, d’ une feule couleur verdâtre,
qui tire beaucoup fur le bleu clair. Les feuls yeux fe font remarquer
par leur beau rouge.
Les larlillons font extremêment petits & ne fe voient pas du
coté du dos: du refte ils ne different point de ceux du mâle.
La partie du dejjous, qui lui tient lieu de poitrine, ne fe
diftingue que par fa plus grande largeur, & les pattes en ce,
qu’ elle font plus herifées.
A l ’ endroit des parties de génération de la femelle, on ne
voit, qu’ une tache blanche, au milieu de la quelle il y a un petit
trou ou fente.
Comme la propagation des êtres créés eft le but principal de
la nature dans tous fes ouvrages, elle devient de même le point
le plus effentiel de l ’hiftoire naturelle. Elle fert au naturalifte à
développer le fexe & les efpeces. Il eft au guet à epier les moyens
divers, qu’ employé la nature pour fe multiplier, pendant que le
Philofophe admire dans des points & des atomes presqu’ invifibles
à l ’ oeuil le plus perçant les mêmes ardeurs, qui déconcertent
fa philofophie dans des momens, où la nature revendique fes
droits. Il n ’y a que la prefence à la copulation des animaux,
fur tout des infeftes, qui en affine les efpeces, & l ’ affiftence à
leurs couches, qui chez plufieurs nous montre le fexe. Que
dira-1-on cependant, s ’ il y a parmi eux une elpece de galaniterie,
la détermination des efpeces ne deviendra-1-elle par là plus
embrouillie? J’ en ai fouvent rencontrée par exemple la Chryfo-
mela aenea & Chryfomela alni, le papillon Jurtina & le papillon
Janira accouplés. Eft ce que le mâle eft adultéré ou jouit-il de
fes droits légitimés 1
Mr. de l i n n e ' rapporte dans fon fyfteme de la nature
*d. 1767. p.587. que j ’ avois vu Chryfomela aenea accouplée avec
Chryf. graminis & que lui même l ’ avoit vu accouplée avec Chryf.
alni. L ’ obfervation, qu’ il m’ attribue, prouveroit cette galanterie;
mais le fait eft, que je n ’ ai jamais vu la Chryfomela aenea
accouplée avec la Chryfomela graminis. Au contraire ma lettre de
l ’ année 1764 écrite à cet illuftre naturalifte porte, que j ’ avois plus
d’une fois pris les Chryfom. aenea & alni fur le fait, fans, que je
nomme même la graminis, témoin la minute de ma lettre & la ce-
dule, fur laquelle j'avois attaché enfemble les Chrÿfom. aenea &
alni, qui y relient encore avec cette note: mat & femina. On a
encore trouvé, que le'papillon Janira foit la femelle du J-urtina.
Mais revenons à nos Tiques.
On fcait la maniéré de s ’accoupler très finguliere des araignées,
décrite par Mrs. l y o n e t & g e o f r o i ; quoique nos
Tiques aquatiques reffemblent fort à celles-ce, leur accouplement
pourtant eft très different. Les parties de la génération du mâle
fe trouvent dans le canal de fa queue, mais je ne les ai pu découvrir,
quoiqu’ elle foit transparente, neanmoins l ’ infpedion de
l ’ accouplement ne permit pas d’ en douter. Les parties delà
femelle fe font remarquer au deffous du ventre par une tache
blanche, au milieu de laquelle, comme j ’ ai déjà dit, il y a un trou
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