
lui des tiques & à celui des araignées, & que,’ faute d’un nom
plus propre, je nommerai Tique aquatique Je montrerai1, qu’ il
fait effectivement un genre particulier & je donnerai la defcription
& l ’ hiftoire d’ une de fes nombreufes efpeces.
Si le nom d ’infe&e ne convenoit qu’ aux animaux, qui font
pourvus des antennes, comme prétendent les auteurs modernes,
ou dont le corps eft compofé des anneaux, comme vouloient les
anciens, notre Tique & plufieurs autres, n’ayant, ni l ’un niTau-
tre, forteroit de cette claffe & ne trouvant aucune place dans les
autres claffes de leurs arrangemens méthodiques, retiennent ex-
clufes de leur fyfteme de i la nature, neanmoins fon exiftence en
demande une & fa reffemblance aux araignées & aux tiques proprement
dites nous l ’indique.
Le genre, dont il eft queftion, a le nombre des pièds, les
barbillons & le port communs avec ces deux genres.1 L ’ endroit,
où font inférés leur pièds, de même que leur anus papillaire les
rapprochent aux araignées, mais le nombre des yeux, le defaut
des pincettes à la bouche les en eloignent. Au contraire le
nombre des yeux & les barbillons les rammenent aux tiques &
l ’ infertion des pièds, la tête moins marquée les en diftinguent.
Plufieurs ont quelque reffemblance au faucheur par rapport au
nombre des yeux, mais le defaut des antennes, les tarfer d’une
feule piece fuffifent'pour les en feparer. Ce que leur eft très
particulier, c ’ eft que la tête & le corcelet fe confondent ainfi avec
leur'’ventre, qu’ ils ne font, qu’ une feule piece, de forte que
l ’ infefte ne paroit jétre compofé que du ventre & des pièds.
L ’ accouplement fingulier achevé enfin d’ en faire un genre à part.
La Tique aquatique eft donc un genre d’infeftes fans antennes
& fans ailes à huit jambes, inférées au deffous de la partie
du devant, à deux, quatre, ou fix yeux, à deux barbillons_&.
à l ’ anus papillaire.
Quoique ce genre foit fi abondant en efpeces, que j ’ en-aie
trouvé plus que trente *) differentes dans les eaux de Fridricbs-
dal, qui toutes méritent par l ’ éclat fuperieur de leur couleurs &
par la diverfe ftrufture de leur parties l ’ attention des obfervateurs,
à peine en trouve je trois des marquées par les Entomologiftes,
qui leur ont attribué un faux genre. Celle dont Mr. g e o f e o i
fait mention pour le nom de tique panachée, & qu’ il a rangé
fous le genre d’Acarus, apartient à notre nouveau genre, de même
que Y araignée aquatique, dont Rf fE SEï nous donne l ’ hiftoire
& l ’ animalcule, dont Mr. s v l z e r donne la figure, après lui
avoir aflîgné fans la moindre defcription le nom faux d’acarus
aquaticus hinnaei ; il lui fuffit, que fa tique vive dans l ’ eau pour
en faire l ’ aquatique de Linné, quoique du relie il n’ y ait la
moindre reffemblance entre elles, ni pour la forme, ni pour les
couleurs. Mr. l i n n e ' lui même adopte la figure de Mr. s v l z
e r en fynonyme à fon Acarus aquaticus fans prendre garde à
une diverfîté fi marquée. Quant au dit Acarus aquaticus il n ’ a
pas même le caraéïêre propre au genre Acarus : le filet, qui eft
aux deux cotés du mufeau eft nullement • articulé ou pediforme.
Il eft fingulier, que cet illuftre obfervateur n’ ait rencontré aucun
du genre en queftion, qui ne peut que fe trouver egalement en-
Suede.
) J ’ y ai depuis ajouté dix*fept.