LES SILURES.
Poissons osseux malacoptcrygicns à branchies libres, à corps toujours dénué d'écaillés, nu ou
armé de boucliers, à barbillons aux mâchoires, dont le bord de la mâchoire supérieure est formé
en tout ou pour la plus grande partie par les os intermaxillaires et qui n'ont que trois pièces
operculaires et point de sousopercule.
Il n'y a pas encore cinq ans que j'ai publié un volume sur les Sihires de l'Inde archipélngique
(•). Depuis, le nombre des espèces connues de cet ordre s'est accru considérablement, comme
je l'avais prévu et inoiit6 &ujourd hut déjîi à plus cIg six cents, msis l'Inde srchipcl3gi(jue ne fif'ure
dans celte augmentation que dans un nombre très-restreint.
Dans le travail cité j'ai donné quant à l'ordre actuel un aperr-u des vues systématiques, publiées
jusqu'en l'an 1857, et j'y ai proposé une nouvelle division de l'ordre ainsi que de nombieuses
coupes génériques nouvelles. Après mon retour en Europe ayant pu étudier les représentants
africains et américains de l'ordre, je me suis bientôt convaincu que, s'il restait beaucoup à rectifier
quant à mes divisions systématiques, je n'avais fait qu'effleurer le sujet par rapport aux détails
des sous-divisions et des genres. Et bien qu'il y ait des zoologistes, qui n'ont pas pu croire
qu'il y eût eu lieu d'établir tant de coupes génériques dans une division de Poissons qui n'excellent
ni par la multiplicité de formes remarquables, ni par une diversité de caractères frappants,
d',autres, comme M.lM.- Blytb, Peters et Gi i l n'ont pas hésité d'étabhr encore do nouvelles
coupes génériques sur des espèces, qu'ils auraient placées sans doute dans les grands genres de
C u v i e r ou de M.- V a l e n c i e n n e s , s'ils n'avaient pas eu la conviction, comme moi, que la
plupart de ces genres ont une valeur plus que générique et que plusieurs d'entre eux constituent
des groupes à genres parfois assez nombreux.
En effet, les genres des Silures sont beaucoup plus nombreux encore que je ne l'avais cm
lorsque je ne pouvais consulter la nature que pour les espèces asiatiques et indo-archipélagiques.
Les Loricarioîdes recèlent un nombre beaucoup plus considérable de genres que les auteujs n'y
ont reconnus; le grand genre Doras n'est qu'un groupe de genres parfaitement naturels, tout
comme les genres Synodontis, Auehenipterus, lîagrus, Plalystoma, etc.
•l'ai été conduit par les études nouvelles que j'ai l'aites de l'ordre entier à le diviser en six
lamilles au lieu d'en l'aire quati'e, et puis de preudi'e pour base des sons-divisions, des caractères
qui m'ont semblé mieux peruicltre de les ranger sans rompre trop les afflnités naturelles. Toutefois
il me parait être d'une impossibilité absolue de ciassiher les nombreuses formes dans une série
simple on continue, qui ne détruirait en rien les alhuités naturelles.
(') Iciitliyoloeiao Arcliipelagi Indici Prodionius, Vol. I Siluri, Balaviae 1858.