
des Deux-Mondes, un article sur l’art oriental comparé à l’art européen, dans lequel se trouve un
passage qui indique très nettement que l’art arabe était loin de se restreindre autrefois aux figurations
minérales ou géométriques.
Voici comment s’exprime l’érudit voyageur, qui était, en même temps, un artiste de grand
mérite :
« On sait, d’après les auteurs arabes, et persans, que les grandes manufactures d’étoffes de l’Asie
joignaient à la beauté des dessins et des couleurs l’intérêt des scènes de la vie musulmane, et représentaient
des chasses, des fêtes, des concerts, des danses d’almées, des combats et des festins. Makrizy raconte
que la garde turque s’étant révoltée, l’an 460 de l’hégire, contre le calife El Moustanzer-Billah, mit au
pillage son palais et y trouva, parmi les tapis de soie et d’or de toute grandeur et de toute couleur, mille
pièces d’étoffes qui présentaient la suite des dynasties arabes, avec les portraits des rois et des hommes
célèbres. Au-dessus de chaque figure étaient écrits le nom du personnage, le nombre d’années qu’il avait
vécu, ainsi que les actions remarquables de sa vie. Les tentes du calife, les pavillons et les vastes salles
de son palais étaient parés d’étoffes d’or, de velours et de satin, dont quelques-unes offraient, soit tissées,
soit peintes, des figures d’hommes, d’éléphants, de lions, de chevaux et d’animaux de toute espèce. La
plus riche et la plus curieuse de toutes les tentes de ce calife était celle connue sous le nom de la
Grande Rotonde. 11 fallait cent chameaux pour porter les diverses parties de ce merveilleux édifice, avec
les cordes, les meubles et tous les ustensiles qui formaient les accessoires; les parois de ce palais d’étoffes
étaient couvertes de figures d’animaux et de peintures de la plus grande beauté. Cette rotonde, fabriquée
vers la seconde moitié du dixième siècle, avait cinq cents coudées de circonférence, et la confection en
avait occupé, pendant neuf années consécutives, cent cinquante ouvriers. »
En ce moment, l’Europe était en pleine barbarie ; la race décriée de Charlemagne s’éteignait, remplacée,
en France, par les Capétiens. On était à l’aurore du régime féodal, à la veille des Croisades. Les merveilleux
récits de quelques rares voyageurs, pèlerins de Terre-Sainte pour la plupart, avaient enflammé les désirs
des populations indigentes et affamées de l’Occident; sous prétexte de religion, en réalité par convoitise
des richesses orientales, l’Europe allait envahir l’Asie, et, par un singulier déplacement des forces, après
un ou deux siècles de succès contestés, ramener la civilisation de ce côté de la Méditerranée, et laisser, sur
l’autre bord les germes d’une décadence irrémédiable. Lés plus avisés parmi les guerriers armés pour la
délivrance du Saint-Sépulcre firent connaître, à leur retour, les arts et les industries de l’Orient ; il n’est
pas une fête du moyen âge, avant les sombres jours de la guerre de Cent ans, dans laquelle on ne voie
briller la soie et le brocart, l’or et l’argent des vêtements et des tentures. Mais la grâce et la finesse des
artistes orientaux n’avaient pas traversé la mer avec leurs procédés de fabrication, et, de nos jours encore,
malgré les progrès de la civilisation occidentale, les perfectionnements de l’industrie, les recherches du génie
moderne, c’est encore vers l’Orient que se tournent les yeux de nos décorateurs, en quête des plus
parfaits modèles.
F r . FAVRE.
TABLE DES ORNEMENTS
DE S S IN GÉOMÉTRIQUE SUR UN PANNEAU SCULPTÉ , AU CAIRE.
DESSIN DE L IGNES COMBINÉE S.
DÉCORATION EN MOSAÏQUE DE V ERR E .
LAMP E DE V ERR E DU XI I I ' S IÈCL E , D’UNE MOSQUÉE, AU CAIRE , ( a p p a r .
T IE N T A U B A R O N A L P H O N S E D E R O T H S C H IL D .)
MOITIÉ D'UN PANNEAU DE MARBRE FORMANT LA RAMPE DE LA CHAIRE Dit
SULTAN BARKOUK.
GR IL L E S EN MARBRE D’UN TOMBEAU, AU CAIRE.
GR IL L E S EN MARBRE D’UNE MOSQUÉE, AU CAIRE.
G R IL L E S EN MARBRE D’UN TOMB EAU, AU CAIRE.
ROSACES POUR PLAFOND. MARQUETERIE, ORFÈVRERIE, GRAVURE DE PLATEAU.
DE VASE , DE COF FR E S , BRODERIES DE COUSSINS.
FR I S E SCUL P T É E D’ UN TOMBEAU, AU CAIRE .
CARA C T ÈRE S ARABES DE 'DIF F ÉR ENT S S T Y L E S -
GR IL L E S EN MARBRE DE BALCONS E T DE BALUS TR ADE S , AU CAIRE.
ORNEMENTS S CU L P T É S OU ÉM A I L L É S , DU CAIRE , DE BROUSSE E T DE KONIEH.
DÉTAIL S - DE LA CHAIRE DE LA MOSQUÉE E L -T E Y LOU N , AU CAIRE.
DE S S IN DU QUART D’ UN DES DEUX PANNEAUX DE LA PORTE EN ÉR A B L E
SCULP T É DE L ’ÉGL I SE D-E LA VIERGE, ÉDIF IÉ E P A R S A IN T E H É L ÈNE AU
V IEUX CAIRE, ( d ’a p r è s u n e e s t a m p e d e m . p r i s s e , d e m i - g r a n d e u r ) .
16 PLAFOND, AU CAIRE.
17 COMPREND DEUX PLANCHES : LA i", N- 4, GAL ERIT E PYRAMIDALE , . E T 4' DOME
D’UN TOMBEAU DES K A L I F E S ; _ 5, GA L ERIT E , E T 5 COUPOLE DE MOSQUÉE;
— 6 E T 6', I D E M \ — 7, GAL ERIT E , 7', DOME PERSAN DIT GOUNBASIN-D IK-EDAr !
•— 8 E T 8-, GALERIT E S , S', DOME DIT AMROUDI. — LA 2-, N- 1 E T 4, CHAPI T
EAU X P ER S ANS ; 2 E T 3, C RI STA L L I SA T IONS N A TU R E L L E S ; , 5 , 7
19, C R I S T A L L I S A T ION S ; | | | 16, 18, 20, CORDONS SCULP TÉ S , MOSQUÉE DE
B A JA Z 1D. '
18 P ENDENT IF S EN BOIS DÉCOUPÉ OU EN ZINC POUR GARNITURE DE TOITS DE
BALCONS E T DE MOUCHARABY.
.9 COURONNEMENTS DE DOMES E T DE MINARETS , DE G R IL L E S E T DE DRAPEAUX.
20 ARCS DE BALUSTRADE , BÀLCON, NICHE, ARMOIRE, FONTAINE , CADRE DE
-GLACE, ÉTAGÈR E , T A B L E , MEUBL E , ETC.
21 ARCS DE PORTES, DIVANS, FENÊTRES ' , ETC.
22 CHANDEL IER ARABE.
23 INTÉRIEUR DE COUR, AU CAIRE. ( n o u s c e 2223. » : 20» , l e s
O U C A G E S E N B O IS Q U I F E R M E N T l ' o U V E R T U R E „ E S F E N Ê T R E S ; = • P O U R LA 0 , » P O S IT IO N B U T R E I L LA
G E Q U I, A P P L IQ U É AUX JA R D IN S D E P A R I S , P E R M E T T R A IT D E S 'IS O L E R D E S M A IS O N S V O I S I N E S .)