Brahmg-Wisçlwou-Çchiva. Le spirituel et savant naturaliste Jacquemont a soin de rappeler luirinême la formule sacramentelle de la constante dévotion des bouddhistes, et par cette citation même il prouve l’ancienneté de la religion de Brahma. Le bouddhiste, dit-il, prononce cette formule d’invocation : Houm ! mâni, pâni houm Heu gemma, lotus heu ! Le lotus (nénuphar) a toujours été vénéré dans l’Inde ; il est originaire de l’Inde et n’est pas connu dans le Thibet ni dans les régions de l’Himalaya, où le bouddhisme a pris naissance (1). La formule désignant à la vénération de tous une fleur inconnue dans l’endroit où le bouddhisme a pris naissance serait incompréhensible. Mais elle est empruntée à la religion depuis longtemps en honneur de l’autre côté de 1 Himalaya et dans tout le sud ; la formule est empruntée au pays où le lotus (ou lotos) est connu de tous, à la religion de Brahma, qui tient cette fleur pour sacrée. Et n’a-t-on pas vu, dans la dernière révolte des Cipayes, que l’acceptation d’une fleur de lotus engageait irrévocablement dans l’insurrection, et que pas un seul croyant de Brahma n’a failli après cet engagement sacré. Les principes et les prescriptions légales existaient bien avant Manou. Celui-ci, l’un des plus grands législateurs indiens, fut le premier qui mit de l’ordre (1) C’est Victor Jacquemofit qui le constate. dans cet ensemble de préceptes détachés, et il donna le recueil dit Lois de Manou. Nous verrons que les lois de Manou sont la source féconde où puisèrent les Grecs d’abord, puis les Bo- mains, auxquels nous avons emprunté nos propres lois. Nous verrons d’autre part que les Germains y vinrent chercher les préceptes de ces Codes, qui prirent dans la langue le nom de coutumes. Or, toutes les législations actuelles étant dérivées elles-mêmes de ces deux sources, ne sont, il faut le dire, que des saignées faites à l’artère principale, des emprises sur le droit indou. Ainsi, les bases de la religion viennent de l’Orient, et la substance du droit n’a pas d’autre origine. Comment donc p’a-t-on pas encore eu la bonne fpi de le reconnaître? C’est que chaque nation, par un orgueil mal entendu, prétend donner beaucoup du sien et n’admet que peu d’emprunts. En fait, notre admirable législation française s’est inspirée du droit romain, nous le reconnaissons, Les Bomains se sont inspirés des Grecs. Quant aux Grecs, ils ont puisé dans le droit indou, qu’ils venaient étudier à Bénarès. Les sages qui y étaient envoyés pour rechercher des lois propres à leur pays ne craignirent pas de copier très souvent la loi de Manou. Le Code civil indien commence par énumérer les devoirs du souverain et ceux du magistrat. Pour le souverain, il est dit ; « Qu il soit aimé, respecté, instruit, juste, ferme et redouté au dehors; qu’il aime ses sujets comme ses enfants ; qu il protège le mérite et récompense la vertu ; qu’il se montre à ses peuples ;
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