CHAPITRE* XI. Antiquité incroyable de la religion et du code des Indous. Droit des Indous. — Origine de tous les autres. — Études. — Il faut puiser le droit à sa source. Le Sanscrit. —La nationalité indienne détruite par la polygamie et l’établissement des castes. — Origine des origines au point de vue scientifique. Les Annales sacrées de l'Inde, écrites en sanscrit, remontaient bien au delà du déluge et se sont conservées sans interruption jusqu’à nous. Les Brahmes expliquent que, s’il n’y est pas fait mention du déluge, c’est que ce terrible fléau n’atteignit pas l’Indoustan. Les annales indiennes mentionnent trois âges du monde avant le déluge ; l’ère présente, qui doit être la plus courte, est Y âge de la corruption générale qui doit durer 400,000 ans, dont 50,000 sont déjà écoulés. Que l’on admette ou que l’on rejette de pareilles assertions, si contraires aux idées nouvelles, on trouvera pour les combattre et pour les soutenir les objections et les preuves qui n’ont pas fait défaut aux assertions modernes. Toujours admettra-t-on, puisque l’histoire des peuples l’enseigne, que les Grecs allaient s’instruire dans l’Inde, même avant Pythagore ; qu’ils y allaient parce que c’était le seul pays depuis longtemps civilisé; et que les plus anciens peuples y venaient trafiquer. Les vieux livres sanscrits traitent de l’agriculture en général, de la culture de la canne à sucre en particulier, et aussi de la chimie, des feux grégeois, des armes à feu. Au temps où le sanscrit était généralement parlé et écrit (et il faut remonter à des milliers d’années), les jours de la semaine se comptaient dans le même ordre qu’aujourd’hui chez nous, mais ils portaient le nom de sept planètes. Les lois et les préceptes religieux ont encore de- v’ancé les traités sur les sciences. A présent, parlons du droit indou. Il existe un Code civil des Indous, écrit en sanscrit et remontant aux temps les plus reculés. Nous allons tracer les traits caractéristiques de ce Code, en puisant à la source première. Mais d’abord nous rappellerons, ce qui est incontesté, que les lois et la religion des Indous se formulaient ensemble et que jamais on ne sépara des règles et des préceptes également sacrés pour eux. Les historiens et quelques savants voyageurs, qui ont pénétré dans le nord de l’Himalaya, s’accordent à dire que le bouddhisme, en honneur dans le nord de l’Himalaya et dans quelques îles de l’Archipel indien, est sans contredit la religion la plus ancienne. On a soutenu que l’église bouddhiste était même plus ancienne que celle de Brahma. Victor Jacquemont est de cet avis. Nous persistons à dire que les bouddhistes ne forment qu’une secte de la religion de Brahma ; que la religion mère y est suivie en grande partie et copiée dans plus d’une formule; que les bouddhistes, enfin, reconnaissent la grande trinité
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