corps de son époux. Il est vrai que, si elle s’y refusait, elle était, aux termes de la loi humaine, déchue de sa caste, condamnée à se couvrir de haillons, destinée aux plus vils emplois, livrée au mépris même des parias ; mais la punition la plus cruelle n’était pas d’être honnie, repoussée, battue pendant sa vie ; la punition suprême, c’est qu’après sa mort son âme devait passer dans le corps du sordide chacal. Les âmes des justes sont les seules qui soient exemptes de l’expiation dans le corps d un animal, mais, le corps d’un animal étant nécessairement le domicile d’une âme humaine, il en résulte que la mort des animaux était défendue, ce qui contribua beaucoup à adoucir les moeurs. La loi de Brahma, prévenant de plus de 5,000 ans la loi de Gramont, punissait même ceux qui, sans une absolue nécessité, donnaient la mort à un animal quelconque. Anciennement le brahrne, avant de s’asseoir à terre, balayait la place avec un pan de sa robe et disait à Dieu : « Si j’ai fait descendre ma bienveillance jusqu’à la fourmi, j’espère que tu feras descendre la tienne jusqu à moi ! » Dans ces moeurs si douces, pourquoi donc ce contraste barbare, cette dureté inouïe, cette injustice inconcevable envers la femme? Comment, mariée, n’est- elle rien (ainsi que nous le verrons en traitant des lois indoues), et pourquoi, veuve, devait-elle forcément s’immoler sur le bûcher de son mari ! Hélas ! la politique et les garanties de conservation ont leurs exigences ! L’exigence poussée trop loin est devenue de la cruauté. Quand l’égoïsme est en jeu, il
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