faut, pour le rassurer, s’exposer à bien des sacrifices; mais dans un pays, où Le poison est subtil et placé sous la main de tous, on conçoit presque qu’il arrive à l’homme de s’armer de garanties exceptionnelles. 11 m’est impossible de passer sous silence les Thugs ou Étrangleurs. Cette sinistre et vaste association religieuse, composée des plus déterminés adeptes de Bowanie, a couvert de cadavres une grande partie de l’Inde. Les thugs s’étaient introduits partout; ils existent encore, quoique très-réduits et privés des chefs les plus célèbres; ils venaient jusque dans le sanctuaire étrangler leurs victimes pour être plus agréables à leur divinité. Un des chefs, mis à mort par la justice anglaise, disait avec regret : « Je n’ai encore offert ànotre patronne que mille victimes, étrangléespar mes mains, mais j’avais l’espoir de faire mieux. » Égorger, égorger encore, égorger toujours, pour la plus grande gloire de Dieu ! C’était la destruction aussi'habilement organisée qu’elle était sûrement et ponctuellement exécutée. Les sacrifices humains pouvaient seuls apaiser la déesse du meurtre ; mais les thugs y mettaient des formes. Ils avaient horreur du sang et procédaient avec nn art, une aisance qui ont fait frissonner d’horreur quand on a découvert les pratiques de cette vaste organisation stimulée par ses apôtres et dirigée par ses prédicateurs, lesquels, pour dernière recommandation aux sectateurs ou mieux aux sectaires, leur disaient : Allez et tuez! Les thugs étranglent et dédaignent tout autre moyen de destruction. Ils sont porteurs d’une petite
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