Veuve, elle est obligée de monter sur le bûcher de son mari, ou du moins de se vouer désormais, et pour le reste de ses jours, à la chasteté. Tout nouveau mariage lui est absolument interdit. Et je n’insiste pas sur les incapacités de toute nature qui pèsent sur elle, sur la facilité avec laquelle le mari peut la répudier si elle est stérile, si elle se livre à l’ivrognerie ou à quelque autre vice. Toute faute, commise par elle, est réprimée; mais en retour elle est forcée de souffrir toutes celles que son mari peut commettre. Cependant la loi lui accorde protection dans deux cas : si le père ne marie pas sa fille dans les trois ans qui suivent sa nubilité, elle a le droit de se choisir un époux. Tout de même, la loi impose au mari qui part pour un long voyage l’obligation de pourvoir à la subsistance de sa femme. Le suicide est proscrit; néanmoins la loi excuse celui de Termite qui, atteint d’une maladie incurable, se laisse m ourir de faim, et celui du roi qui, sentant la mort approcher, distribue une partie de sa fortune aux brahmes, remet à son fils les rênes du gouvernement et va se faire tuer à la bataille, ou, en temps de paix, se laisse m ourir de faim. Le Code hindou est en même temps un Code de morale ; il commande le respect pour les parents, pour les vieillards, pour les gens instruits; il prescrit de ne pas s’écarter des règles de l’honneur, et si, par malheur, elles viennent à être oubliées, celui qui les a transgressées est retranché de la société comme un membre im pur; il est considéré comme mort à la vie, par cela seul qu’il est mort à l’honneur, et ses parents, ses amis, solennellement assemblés, célèbrentses funérailles. Seulement, la loi admet en même temps le repentir, et si le coupable en donne des preuves certaines et publiques, il est réhabilité et reprend son rang dans la vie. Dans le cadre que nous nous sommes tracé, nous ne pouvons nous appesantir sur tous les faits qui rendent, à nos yeux, si intéressante l’histoire des Indes. A quoi bon d’ailleurs insister? Le livre de M. Bohan éclaire cette histoire d’une vive lumière, et le lecteur y retrouvera, avec un sentiment profond de la couleur locale, tous les détails particulièrement relatifs à nos possessions dans l’Inde. Le patriotisme de l’auteur est de la vertu civique, cette vertu qui plaît à tous, qui séduit les plus indifférents, et qui, par cela même, prête à son livre des charmes irrésistibles. Il me suffit d’avoir indiqué d’un trait l’intérêt
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