CHAPITRE X. Religion des Indous. — Des castes. — Fêtes Religieuses. — Pagodes. — Brahmes. — Bayadères. — La Dourgah. — Le Mohorrum. — Fêtes du Char. — Fêtes du Feu. — La métempsycose. — La veuve indienne. — Les thugs. — L’éléphant symbole de la sagesse. — Un éléphant sauvant l’honneur de sa maîtresse. L’Inde est donc peuplée d’indigènes qui se divisent en Indous purs et en Musulmans; les premiers suivent la loi religieuse de Brahma, les seconds se soumettent à celle de Mahomet. Un abîme sépare ces deux religions, mais chacun suit librement les rites et cérémonies du culte qu’il a choisi. Les Indous sont les plus nombreux; les Musulmans indiens ne représentent pas plus d’un douzième de la population indienne; mais ils sont volontiers recherchés pour le service des Européens; car généralement ils sont plus probes et plus fidèles. Il est essentiel de mettre beaucoup d’ordre dans l’exposé de la religion des Indous : nous allons y tâcher. La tradition représente ce peuple comme le plus anciennement éclairé et civilisé; les envoyés des nations venaient s’instruire et chercher les bases de cette loi religieuse à Bénarès, le siège de la science dans l’In- dostan. Le Védam, ouvrage sanscrit en quatre volumes, développe admirablement cette religion qui est aussi le Code de l’Indien. Le Védam est'attribué aux Menous, esprits de Brahma; il était connu 4,000 ans avant Jésus-Christ. Mais depuis lors, les Pundits ou brahmes jurisconsultes ont fait paraître des commentaires du texte sacré, et quelques-uns de ces commentaires, connus sous le nom de Védas, ont été regardés comme la loi primitive elle-même. Puis sont venues des traductions même en anglais et en français; mais ce qui a été dit jusqu’à ce jour dénature le texte primitif ou rend très-mal sa pensée; on ne peut y saisir que des détails tronqués, des assertions contraires, dont l’ensemble manque de bonne foi ou de netteté. La vie d’un homme ne suffirait pas à débrouiller ce chaos de commentaires et de prétendues traductions. Il fut un moment cependant où il importait à l’auteur de ce livre de se faire une idée exacte et consciencieuse des textes sacrés pour les Indiens, des textes qu’ils regardent comme leur loi civile et leur loi religieuse ; jugeant qu il fallait remonter à la source pour que le cristal de l’onde ne fût pas altéré, il se fit expliquer le Védam par des brahmes versés dans le sanscrit .O r, voici les principes et le mécanisme de cette religion qui, à travers des usages bizarres et des pratiques superstitieuses, laisse apercevoir une morale sublime et une douce philosophie. En tête des lois civiles et religieuses, il est proclamé que « Dieu, principe de vérité, avait formé la terre, « les eaux, l’air, l’homme et la femme, lorsqu’il créa « Brahma qui est l’esprit de Dieu. Brahma aime tout 10
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