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<1 l’Angleterre portait à ses autres présidences, avec autant de facilité que la présidence du Bengale en met à absorber tous les pays placés à sa portée, dans un rayon qu’elle élargit à volonté. En sera-t-il toujours ainsi? À Madras, une singularité qui frappe l’Européen, c’est le respect que tous les colons ont pour les singes ; sur presque tous les toits vous en voyez ; ils ont envahi la ville, y séjournent et se livrent à mille espiègleries plus ou moins amusantes : ils pénètrent dans les maisons dès qu’ils trouvent une mansarde ouverte, et y commettent journellement quelques larcins. Peut- être les serviteurs ont-ils intérêt à ne pas se plaindre de cette tolérance en faveur de la gent singe qui, en échange, endosse bien des filouteries. A l’extrémité de la côte du Malabar et dans le Con- can, les Anglais s’emparèrent, en 1662, d’une petite île, dont le séjour était un objet d’horreur. Cette île, couverte de bambous et de cocotiers, a huit lieues de circonférence, et sur tous ses points son climat était meurtrier. Mais il y avait une baie profonde et un excellent port : cette raison parut suffisante aux Anglais; ils ne reculèrent devant aucun sacrifice, et. résolurent de s’y établir. Ce point sinistre, c’est Bombay. Avec une persévérance inouïe on ouvrit le pays, on donna de l’écoulement aux eaux. Deux moussons, à Bombay, étaient la vie d’un homme; c’était un proverbe connu dans le Malabar. Eh bien ! il fallait des victimes, on les sacrifia ! Il fallait de l’or, on ne l’épar


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